Hell Of A Summer : massacre nostalgique au camp d’été

Tentative de reprendre avec ironie la trame classique des slashers à la Vendredi 13, Hell Of A Summer compense ses défauts par sa sincérité.
Hell Of A Summer, comédie horrifique co-réalisée, co-écrite, co-interprétée et coproduite (ouf !) par Finn Wolfhard (révélé par Stranger Things puis ça) et Billy Bryk (Wynonna Earp), marque leurs débuts derrière la caméra après que les deux jeunes hommes se soient rencontrés sur le tournage de SOS Fantômes : l’héritage. Le film s’inscrit clairement dans la lignée des slashers classiques, sans réelle prise de risque du côté du scénario, puisqu’il suit… un groupe de moniteurs d’un camp d’été qui devient la cible d’un tueur masqué. Rien de très innovant, mais c’est voulu, puisque le projet s’apparente visiblement à une tentative un peu méta de rendre hommage au genre.
Une belle collection de clichés

Jason, incarné par Fred Hechinger (Gladiator II, Fear Street 1994), est de retour cet été à reculons dans la colonie de vacances où il est depuis plusieurs années moniteur. Désormais plus âgé que ses collègues, l’été s’annonce plus difficile pour lui, mais il reste plein de bonne foi et veut tous les aider, même si certains le méprisent. Les autres se demandent surtout pourquoi John et Cathy, les gérants du camp, ne sont pas là. Le soir même, les attaques d’un tueur mystérieux commencent dans la petite colonie. Une monitrice est agressée pendant que Jason est parti couper du bois. Puis c’est le jeun Miley, qui criait pourtant assez fort pour qu’on l’entende, qui est pris pour cible. Jason découvre ensuite le corps de sa collègue, mais évidemment, celui-ci a disparu quand les autres arrivent…
« Un divertissement modeste qui, malgré ses nombreuses maladresses, démontre une affection sincère pour le genre. »
Téléphones volés, pneus crevés, ligne téléphonique coupée, survivants retranchés dans une cabane : Hell Of A Summer aligne tous les codes du genre, avec une déférence suspecte. Le script vire régulièrement à l’absurde : les héros tentent une séance de ouija « pour obtenir de réponses », l’un des leurs, Ari, est capturé et menacé avec du beurre de cacahuète… Malgré ces tentatives d’humour, les scènes comiques tombent souvent à plat, et l’ensemble finit par devenir répétitif. Même la révélation finale sur l’identité du tueur pille de manière prévisible un énorme classique du genre sans chercher à justifier ce manque d’imagination. Malgré tout, il est vrai qu’on n’est jamais mieux servi que par soi-même : car s’il y a un point à retenir dans Hell Of A Summer, c’est la présence de Finn Wolfhard qui incarne le nonchalant Chris. Son personnage a un rôle secondaire, mais contribue indéniablement à la dynamique du groupe. Là où Wolfhard impressionne surtout, c’est derrière la caméra. À seulement 22 ans, il coréalise un divertissement modeste qui, malgré ses nombreuses maladresses, démontre une affection sincère pour le genre. Sa patte se sent dans le ton du film, son rythme, et dans l’atmosphère de nostalgie pour le temps de l’adolescence (déjà au cœur de la série qui l’a révélé) qui s’en dégage.