The Andy Baker Tape : du found footage sec et glaçant

par | 17 octobre 2025

The Andy Baker Tape : du found footage sec et glaçant

Drame horrifique minimaliste et stressant, The Andy Baker Tape est une curiosité qui frappe là où on ne l’attend pas. Une vraie découverte !

À l’heure où le found footage s’enferme dans le déjà-vu (il suffit de voir les sorties successives de l’increvable franchise V/H/S), The Andy Baker Tape débarque comme un vrai coup de poing. Sorti en 2021 dans une relative discrétion et disponible désormais sur Shadowz, ce faux documentaire tendu comme un arc joue une carte étonnante : celle du drame familial intime et oppressant. Le cadre est pourtant banal : le film suit les retrouvailles entre un blogueur culinaire sur le point de percer sur Internet, Jeff Blake, et son demi-frère qu’il n’a jamais connu, Andy Baker. Entre le citadin avide de reconnaissance virtuelle et le gentil mais étrange redneck, le courant passe, au point que Jeff embarque Andy pour une tournée gastronomique décisive. Comme le rappelle l’affiche du film, les deux frères n’ont jamais été revus ensuite…

Mini-budget, maximum d’impact

The Andy Baker Tape : du found footage sec et glaçant

Pas de fantômes, pas de frissons faciles ni même pas d’effets tape-à-l’œil dans The Andy Baker Tape. Juste deux hommes, une caméra et une lente descente vers un abîme qui semble inévitable. En moins d’une heure dix, le film parvient à dérouler une histoire complète et cohérente. Le tout est porté de bout en bout par Bret Lada et Dustin Fontaine qui sont également au scénario et à la réalisation. Leur alchimie à l’écran est troublante, presque trop réelle et c’est justement cette authenticité qui fait le sel du projet.

Leur mise en scène est d’une sobriété chirurgicale. Malgré un budget riquiqui, tout est au service de l’angoisse sourde qui monte inexorablement. La caméra tremble, oui, mais jamais inutilement. Elle observe, elle capte, elle révèle sans commenter. Le spectateur est pris au piège dès les premières minutes, happé. Le rythme maîtrisé de la première à la dernière minute ne laisse aucune échappatoire. Une fois embarqué, impossible de décrocher. On sent que ça va mal finir et pourtant on reste, fascinés.

« Entre chronique sociale et thriller psychologique, The Andy Baker Tape redonne toute sa puissance et sa raison d’être à un sous-genre usé. »

The Andy Baker Tape réussit là où beaucoup de found footages échouent, en instaurant un climat sombre et étouffant sans avoir recours au surnaturel. Le monstre ici a un visage humain et c’est sans doute ce qui glace le plus. Le film est aussi minimaliste dans sa forme que percutant dans son fond, et interroge autant qu’il dérange. Bret Lada et Dustin Fontaine ne proposent pas un film d’horreur au sens traditionnel mais un récit de haine larvée, de solitude et de liens toxique filmé comme un banal vlog et c’est ce qui en fait toute sa puissance. A mi-chemin entre chronique sociale et thriller psychologique, The Andy Baker Tape redonne toute sa puissance et sa raison d’être à un sous-genre usé. Il marquera les amateurs comme une anomalie troublante. Le found footage n’a définitivement pas dit son dernier mot.