LBJ : l’homme qui voulait être Kennedy
Président malgré lui
Contrairement à beaucoup de ses homologues ayant occupé le Bureau ovale, Lyndon B. Johnson (Woody Harrelson, qui n’a pas à se forcer pour prendre l’accent) n’est pas ce qu’on peut appeler un type fascinant à première vue. Démocrate, Texan et fier de l’être, cette bête politique reste pendant de longues années un besogneux de talent, assez doué pour accéder à la tête de son parti au Sénat, avant d’être tenté de se lancer dans la course à l’investiture pour la Présidence. LBJ démarre alors que Johnson tarde à prendre sa décision, redoutant plus que tout l’échec et souffrant visiblement d’un complexe d’infériorité, qu’il tempère glorieusement en faisant profiter son staff de ses manières rustres et son langage fleuri. Et c’est ce qui arrive quand John Fitzgerald Kennedy (Jeffrey Donovan, très peu ressemblant, mais passons) lui passe devant au sein des Démocrates. JFK, jamais très loin de son frère Bobby (Michael Stahl-David), devient Président mais invite Johnson à être son vice-président. La suite, tout le monde la connaît : il y aura ce virage fatal à Dallas, et cette loi pour les Droits Civiques, lutte emblématique de sa présidence que Johnson reprendra à son compte, quitte à se mettre à dos ses soutiens sudistes, comme le sénateur Russell (excellent Richard Jenkins), guère enchantés à l’idée de donner des droits aux minorités afro-américaines…