Horizon Line : y a plus de pilote dans l’avion
Un couple fragile à bord d’un avion en péril : il n’en faut pas plus à Horizon Line pour livrer un petit film catastrophe invraisemblable, mais divertissant.
Qui n’a jamais rêvé un jour de quitter sa vie urbaine et paniquée pour vivre à un autre rythme, près de la mer et des palmiers, à tailler des palmiers ou à faire des cocktails (au hasard) ? C’est une idée que touchent du doigt certains, comme Sara (Allison Williams, de Get Out et Girls), l’héroïne de Horizon Line, qui lors d’un voyage sous les tropiques s’éprend du beau et musclé moniteur de surf Jackson (le falot Alexander Dreymon, qui a la tête de l’emploi). Une idylle que la jolie brune préfère rompre brutalement pour prendre le large… avant de revenir un peu honteuse quelques années plus tard, à l’occasion du mariage d’amis communs. De retour dans l’archipel, Sara se retrouve à devoir prendre un petit avion Cessna avec son pas-totalement-ex et le pilote, Freddie (ce bon vieux Keith David). Un vol au-dessus de l’océan sans histoire a priori… jusqu’à ce que Freddie tombe raide sur son manche, victime d’une crise cardiaque. Les deux tourtereaux se retrouvent pris au piège d’un avion sans pilote ni système de guidage au-dessus d’une étendue d’eau sans fin. Seul espoir pour eux : trouver la terre ferme avant que le réservoir passe dans le rouge…
Le plein de super exploits
L’affiche de Horizon Line cite fièrement « par les producteurs d’Instinct de Survie », et on peut comprendre que ce survival exotique avec Blake Lively, son requin et sa mouette, soit cité en référence. Tout comme le film de Collet-Serra, Horizon Line a pour ambition de délivrer une aventure riche en rebondissements en partant d’un postulat minimaliste. Que peut-il arriver de pire lorsqu’on est à bord d’un avion, que celui-ci se retrouve sans personne pour le faire voler et – surtout – atterrir ? Résoudre ce problème insoluble amène souvent à d’improbables films catastrophes comme Ultime Décision et Turbulences à 30 000 pieds, où d’énormes Boeing atterrissent grâce au courage de parfaits débutants.
« Notre héroïne a pris un cours de vol salutaire, histoire que le film ne se termine pas par un piqué plongeant au bout de 20 minutes. »
Viser plus petit n’empêche pas Horizon Line d’être tout aussi léger avec la vraisemblance. Sara et Jackson, bien que mignons et pas idiots, ne sont pas des génies de l’aviation (seule notre héroïne a pris un cours de vol salutaire, histoire que le film ne se termine pas par un piqué plongeant au bout de 20 minutes). Ce sont en tout cas de sacrés athlètes, puisque le film de Mikael Marcimain – qui bat étrangement pavillon suédois – les oblige à carrément réparer la carlingue ou faire le plein de l’appareil vol à l’extérieur du cockpit. Bravo les abdos et merci la gravité, autrement dit : tant pis pour le réalisme et… tant mieux pour le spectacle ? Ce genre de séquence, Horizon Line en est étonnamment rempli pendant ses 90 minutes : passé l’obligatoire premier acte d’exposition, le film remplit son quota de péripéties de plus en plus incroyables pour faire durer le voyage sans ennuyer, jusqu’à un climax aux effets numériques aquatiques du plus bel effet. Nos deux héros ne respirant pas spécialement la sympathie, il serait presque souhaitable que Marcimain termine l’aventure sur une note plus nihiliste – et automatiquement plus mémorable.