VidéoFutur se lance dans la VOD grand public avec Viva
Bien connu des nostalgiques du vidéo-club, VidéoFutur compte sur sa plateforme Viva pour s’imposer dans le secteur de la location en streaming.
Dans toutes les discussions médiatiques et politiques sur le streaming et les modes de consommation évolutifs des Français en matière de cinéma et de séries, la VOD passe en ce moment un peu au second plan. La location ou l’achat à l’acte, moins passée dans les usages que le streaming illimité qui focalise toute l’attention des législateurs poussés à réformer notre chronologie des médias, demeure un secteur non négligeable de l’industrie culturelle, avec plus de 200 millions d’euros de chiffre d’affaires l’an passé. Le confinement a certes « aidé » les portails à réaliser de belles recettes, mais ce moyen de visionnage, malgré une concurrence féroce qui a grignoté ses parts de marché, demeure le seul qui permette de découvrir au plus vite après leur sortie en salles les dernières grandes nouveautés. Avant Canal+, avant OCS, la TNT et bien sûr Netflix, Prime et consorts, la SVOD étant en queue de peloton de la fameuse chronologie — cela pourrait bientôt changer.
Louer un film pour une soirée ou un week-end, c’était le cœur de métier de VidéoFutur, LA chaîne de vidéo-clubs des années 2000, avant que le secteur périclite et devienne une madeleine de Proust irremplaçable pour d’innombrables cinéphiles. Reconvertie dans la fourniture d’accès et une plateforme de services attirant 330 000 abonnés dans les pays francophones (MyVideofutur), la société a décidé de lancer ce 5 juillet son service VOD, sans abonnement (la création d’un compte suffit pour louer), « généraliste, indépendant et populaire », selon les mots du président de VidéoFutur Mathias Hautefort. Son nom ? Viva.
9 000 films à louer en ligne
Disponible sous Android et iOS, accessible en ligne et sur toutes les box, éligible au Pass Culture, Viva a quelques arguments pour s’imposer dans un paysage locatif dominé par les GAFA (Apple, Microsoft, Google), les opérateurs français comme Free ou Orange, les players de niche comme Universciné, et par MyCanal, qui a pris de fait la place de leader laissée vacante après la fermeture de MyTF1 VOD en 2020. « Il y a de la place pour tout le monde », juge Mathias Hautefort, même s’il reconnaît que la profondeur du catalogue de Viva doit lui permettre de jouer les premiers rôles dans un avenir proche. Fort de ses relations de longue date avec les studios français et anglo-saxons, Viva revendique une offre de 15 000 titres en location, dont 9 000 longs-métrages. Des films de toutes les époques et de tous les styles, qui permettent par exemple pour son lancement de proposer un catalogue « Jean Dujardin » ou « Festival de Cannes » fourni. Mais le nerf de la guerre en VOD, ce sont bien sûr les nouveautés. Inédits vidéo (le site propose, comme MyCanal, une catégorie dédiée) ou sorties salles récentes (quatre mois après leur distribution sur grand écran), Viva devrait être exhaustif en la matière.
« Les films sont tous disponibles directement en HD, pour un prix plafonné à 4,99 € la location. »
La bonne nouvelle, outre le fait que Mathias Hautefort et son équipe annoncent travailler à la création de contenus éditoriaux interactifs (comme, peut-être, des présentations de films façon FilmoTV ?), c’est que les films sont tous disponibles directement en HD, pour un prix plafonné à 4,99 € la location — de nombreux titres sont accessibles dès 1,99 €. La simplicité d’accès semble être le mot d’ordre de Viva, qui compte donc sur la bonne étoile et l’expérience de ses géniteurs pour convaincre, entre autres, une nouvelle génération plus habituée à payer pour de l’illimité que pour une séance unique à la maison.
Plus d’infos : https://viva.videofutur.fr
Crédits photo : ©VidéoFutur