La bête enfouie : les lycanthropes méritaient mieux

par | 20 janvier 2025 | À LA UNE, Critiques, VOD/SVOD

La bête enfouie : les lycanthropes méritaient mieux

Tourné pour un budget visiblement plus réduit que Wolf Man, le britannique La bête enfouie peut à peine compter sur Kit « Jon Snow » Harington pour susciter l’intérêt.

S’il s’agit en apparence d’un énième film de loup-garou, un mythe tendance en ce moment sur les écrans, avec la sortie de Wolf Man au cinéma et de Loups-Garous sur Netflix, La bête enfouie s’appuie sur la présence en tête d’affiche de la star Kit Harington, connu de tous les fans de séries TV pour son rôle dans Game of Thrones. Disponible en VOD depuis le 1er janvier, The Beast Within, en VO, débute par un proverbe « Chacun de nous abrite deux loups, qui ne cessent de s’affronter » et enchaîne avec une dame qui hurle après un certain William, dans une forêt en pleine nuit. Le montage passe rapidement de la lune ensanglantée à un loup et à William qui se fait dévorer. Une introduction très (trop ?) sombre, mais agréable et alléchante, qui donne le ton de ce film signé par Alexander J. Farrell (Refugee).

Un secret bestial dans la famille

La bête enfouie : les lycanthropes méritaient mieux

En 1965, dans une maison reculée d’Angleterre et à l’entrée d’une forêt, une famille élève des animaux, à l’écart du reste de la population. Willow, une jeune fille de 10 ans commence à s’interroger sur les agissements de ses parents et sur le secret de famille qu’elle va tenter de dévoiler. Des indices sont dissimulés, mais cela serait trop simple et sa mère est peu bavarde à ce sujet. La Bête enfouie adopte logiquement le point de vue de cette jeune fille. Cacher un secret à un enfant est dangereux, elle est d’une nature curieuse, comme tous les enfants, Willow va fouiner dans cette maison pour découvrir ce qui s’y cache, écouter aux portes, puis espionner ses géniteurs durant l’une de leurs sorties nocturnes… Va-t-elle découvrir la fameuse bête enfouie teasée durant les premières minutes ?

« À vouloir faire bien, The Moon en fait surtout trop. »

Il faudra attendre la moitié du film pour que Kit Harington, qui incarne Noah, le père visiblement bien torturé de Willow, emmène sa fille à l’endroit où, alerte spoiler, il est attaché les nuits de transformation. Il lui raconte l’histoire de ses grands-parents et le secret de son clan, cette malédiction qui le ronge. Peu à peu, entre conflits familiaux et scénario bancal, La bête enfouie s’enlise dans un terrain sans intérêt, tentant de construire une allégorie des violences familiales, sans réussite. Les jump scares sont paresseux, les personnages, comme ce grand-père joué par le vieux routard James Cosmo qui décide de jouer au héros sacrificiel, sont prévisibles. Farrell en vient à oublier de se concentrer sur son attraction principale, le loup-garou tant promis. Pendant l’acte final, on voit enfin la bestiole se déployer au grand jour, mais la déception est de mise : elle est immonde ! De nombreux réalisateurs ont retenu la leçon par le passé : si le film manque de budget, montrez son ombre plutôt que de ruiner votre effet dans la dernière ligne droite… Le budget de La Bête enfouie l’était, sûrement, réduit, vu le peu de lumières et VFX corrects déployés à l’écran. Et côté casting, malgré le calibre des acteurs impliqués, chacun fait dans le service minimum et personne ne semble croire dans le projet. De quoi hurler à la Lune de dépit !