Del Toro sublime le mythe Frankenstein dans un splendide teaser
Attendu pour novembre sur Netflix, le Frankenstein de Guillermo del Toro se dévoile enfin avec une bande-annonce saturée d’images marquantes.
Comme Sherlock Holmes ou Dracula, Frankenstein fait partie de ces mythes de la littérature anglo-saxonne dont le cinéma s’est emparé avec une telle gourmandise, qu’il est devenu usant d’en comptabiliser toutes les adaptations, fidèles ou non. Alors que la figure de la créature morte-vivante irrigue désormais des choses aussi incongrues qu’un hommage à la teen comedy des années 80 avec Lisa Frankenstein, que peut-on attendre d’une nouvelle version, plus « classique » en apparence, du chef-d’œuvre de Mary Shelley signée par l’ami Guillermo Del Toro ? Un grand film, si l’on en croit les premières images révélées par Netflix lors de son événement promotionnel « Tudum » le 1er juin. Après avoir décroché l’Oscar du film d’animation pour son formidable Pinocchio, le réalisateur s’attaque à une adaptation qu’il porte en lui, selon des dires, depuis au moins 20 ans.
Le retour du gothique flamboyant

Jamais aussi attachant que lorsqu’il entre en empathie avec les monstres et les outcasts, jamais aussi flamboyants que lorsqu’il laisse exploser son amour pour l’imagerie gothique matinée de steampunk, Del Toro, dont la maison-musée renferme entre autres trésors une tête géante de Boris Karloff en créature Universal, était destiné à livrer un jour « son » Frankenstein. Que Netflix soit le studio qui ait accepté de financer son rêve peut en décevoir certains, mais impossible de nier que cette première bande-annonce vibre d’une passion dévorante pour le Cinéma avec un grand C. Dans cette version, la créature de Frankenstein (jouée, sous des tonnes de maquillage, par un Jacob Elordi dont le visage demeure un mystère) est considérée comme morte dans un incendie depuis des années. Un savant sans scrupules, Harlander (Christoph Waltz) traque le monstre créé dans une poussée d’orgueil délirant par le savant Victor Frankenstein (Oscar Isaac) pour poursuivre ses expérimentations interdites…
Comme on le comprend avec cette présentation, ce Frankenstein tire son inspiration autant du livre de 1818 que de films comme La fiancée de Frankenstein, réalisé en 1931 par James Whale. Del Toro, également scénariste et producteur, connaît ses classiques et paraît s’appuyer sur elles pour emmener cet univers vers des horizons inattendus. Épaulé derrière la caméra par des collaborateurs de longue date (Dan Lautsen à la photo, Desplat à la musique, Mike Hill aux maquillages, Tamara Deverell aux décors) et dirigeant un casting impressionnant où se bousculeront aussi Mia Goth, Ralph Ineson, Charles Dance, Nikolaj Lie Kaas, Lars Mikkelsen et David Bradley, Del Toro a eu, semble-t-il, tous les outils à sa disposition pour livrer la version la plus épique, sincère et grandiose possible du mythe du savant fou « jouant à Dieu » et de sa pathétique et universelle créature prométhéenne. L’impatience ne peut que grandir en attendant la sortie du film, prévue en novembre !