My trailer is rich, quatrième ! Vous connaissez maintenant le principe : on part aux quatre coins du monde, pour avoir un aperçu de ce qui va faire l’actu ciné des prochains mois. USA, Italie, France et Hollande (ouh, joli rébus à caractère politique, tiens) font partie des destinations de cette cuvée tendance tueurs, gnons et frissons, avec une options ours polaires vendue séparément. N’essayez donc pas de comprendre : regardez.
Crucifix inside
Le dernier exorcisme commence à faire des petits. Pas que le faux documentaire de Daniel Stamm ait été aussi traumatisant que le père fondateur friedkinien, mais le joli succès outre-Atlantique de cette production Eli Roth a du donner des idées à certains producteurs. Comment expliquer autrement qu’on donne à nouveau une caméra à William Brent Bell, « auteur » de l’immortel Stay Alive, série Z qui tentait de nous faire croire, pour de vrai, qu’un jeu vidéo pouvait être hanté ? Pas bête, le père Bell, qui n’a rien voir avec le père Karras, a mixé classiques du film d’exorcisme et succès récents de flippes « à la première personne » (Paranormal Activity, quoi). Le résultat ? The devil inside, titre est un peu plus intéressant et moins cher à tourner que The devil outside (« tiens, salut, qu’est-ce que vous faites dans mon jardin, dites donc ? »).
Don’t kill Bill
Je dois l’avouer, je n’ai même pas osé regarder en entier le trailer du dernier William Friedkin (le réalisateur de vous savez quoi). Le simple fait de savoir qu’entre deux opéras, l’énergique septuagénaire a trouvé le temps de signer ce Killer Joe suffit à mon bonheur, et il ne faudrait pas éventer la surprise. Matthew McConaughey, entre deux comédies romantiques foireuses, semble enfin faire l’acteur dans ce thriller moite et amoral (ben tiens) où l’on croise aussi Emile « i’m wild » Hirsch, Thomas Haden Church ou encore Gina Gershon. Les premiers échos parlent d’un film dans la lignée de Bug, dernier méfait en date du grand Bill. Si la carrière de ce new-yorkais indomptable ne vous est pas familière (ou que vous n’en avez strictement rien à faire, mais bon, c’est vous qui voyez), vous pouvez regarder ce trailer. Mais ne me dites rien !
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Quand les mecs débarquent dans le club
Deux à trois fois par an, des réalisateurs français se sortent les doigts pour filer la banane à ceux qui pleurent devant le programme de leur multiplexe. Il n’y a pas que Kad Mérad et Danièle Thompson dans la vie ! Parfois, on tombe aussi sur A bout portant, Pour elle, ou même La Proie (non, pas celui avec Totof Lambert) : des thrillers qui suintent l’urgence, la rage de tourner et de mettre en scène, ce qui équivaut parfois à un gros mot pour les producteurs obnubilés par le prime-time et les castings-marketings. Cette mini-vague vient de se trouver un nouveau représentant : Nuit Blanche, décrit comme un « Die hard dans une boîte de nuit » et dirigé par un cinéaste visiblement passé chez l’ennemi (Frédéric Jardin, auteur de la pièce-devenue-film Cravate Club). Tomer Sisley, Joey Starr et Julien Boisselier courent beaucoup, parlent très fort dans des téléphones portables, et plus généralement se mettent sur la tronche dans cette série B comme bonnard prévue chez nous le 16 novembre.
Au Nord… C’était les chocottes
Il se passe rarement une semaine (allez, un mois), sans que l’on entende parler d’une nouvelle production venue des Pays-Bas qui fait envie. Comme leurs voisins scandinaves, les néerlandais se sont décomplexés en matière de film à grand spectacle. Du coup, on est pas étonné de voir débarquer le premier film hollandais réalisé en 3D, Nova Zembla. C’est pas très flamand ? Normal, c’est le nom d’une île russe située au Nord du pays (oui, près du pôle Nord, merci), entourée comme il se doit de glace. C’est là qu’au XVIe siècle, un navire marchand rempli de marins téméraires va se perdre, greloter, se faire boulotter par des ours polaires (encore un coup de Dharma), et céder à la folie – et pourquoi pas au cannibalisme, on est entre potes, après tout. Un croisement entre Master and Commander et Les survivants, en somme, presque assez spectaculaire pour nous donner envie de partir voir le film à Amsterdam sans sous-titres. Presque.
Ça sent la rose
Soyons clairs : mettre en avant dans une rubrique aussi prestigieuse un trailer comme Rosewood Lane, c’est pas cohérent. Bien sûr, on y retrouve Rose McGowan (qui a l’air d’avoir vieilli de dix ans en une nuit) et le carnassier Ray Wise, l’intrigue sent à plein nez le scénario à twist qui-va-te-faire-regretter-d’avoir-manqué-le-détail-qui-tuait-au-début-du-film, et de manière générale, l’option « survival horrifique en pavillon de banlieue » peut légitimement nous faire attendre la chose. Mais tel quel, on se croirait surtout dans Le locataire 2, ou une production Ghost House, tant l’interprétation et les dialogues semblent faibles, et les frissons pré-programmés (essayez juste de compter les moments où le monteur semble vous dire dans l’oreille : « Bouh ! »). Alors pourquoi ? Facile, ça tient en six mots : « written and directed by Victor Salva ». That’s right, le papa de Jeepers Creepers revient enfin aux affaires, et ceux qui vouent un culte à la saga du cinéaste savent que ce retour sera forcément synonyme de fantastique haut de gamme.