Fear Street : Prom Queen, une saga qui ne s’est pas arrêtée à temps

par | 2 août 2025

Fear Street : Prom Queen, une saga qui ne s’est pas arrêtée à temps

Quatrième volet d’une franchise à succès de Netflix, Fear Street : Prom Queen se révèle être un slasher rétro opportuniste et oubliable.

Après une trilogie aussi sanglante que rafraîchissante sortie en 2021, Netflix tente de ressusciter la saga Fear Street avec Prom Queen, quatrième volet inattendu (et que personne n’avait vraiment demandé), que Matt Palmer (le thriller psychologique Calibre) signe à la réalisation et au scénario. Un retour en demi-teinte porté par un casting jeune et prometteur, mais desservi par une intrigue convenue et un manque flagrant d’audace. Le cinéaste peine clairement face au changement de registre que constitue la réalisation d’un slasher teen clignant lourdement de l’œil aux classiques du genre des années 80 (voire même des années 70 avec Carrie). Devant la caméra India Fowler (White Lines, The Nevers) ne démérite pas dans le rôle de Lori Granger, héroïne à la fois vulnérable et tenace. Elle est entourant notamment de Suzanna (vue dans la série très controversée de The Weeknd The Idol), David Iacono (Jurassic World : Renaissance) ou encore Chris Klein connu pour son rôle dans la saga culte American Pie. Une distribution correcte sur le papier, donc, mais qui peine à faire des miracles au sein d’un film très oubliable.

Le bal de toutes les horreurs

Fear Street : Prom Queen, une saga qui ne s’est pas arrêtée à temps

Comme pour les trois premiers volets, Prom Queen nous plonge à nouveau dans la maudite ville de Shadyside, théâtre d’événements toujours plus macabres. Cette fois, tout commence alors que l’élection de la Reine du Bal approche, mais que les prétendantes au titre commencent à disparaître, une à une. L’ambiance bascule rapidement dans un cauchemar sanglant tandis que la jeune Lori tente de percer les secrets de la ville et de ses habitants et de survivre à ce jeu de massacre. Sur le papier, Fear Street : Prom Queen coche tous les codes du slasher adolescent : tension, huis clos scolaire, secrets honteux, bande originale branchée et meurtres stylisés. Le tout saupoudré d’un soupçon de surnaturel fidèle à l’univers imaginé par l’écrivain R.L. Stine. Et il faut l’admettre, le film a le mérite de ne jamais vraiment ennuyer. Le rythme tient la route, les scènes de meurtres sont efficaces et l’ensemble se regarde sans déplaisir.

« Le film est un bonus non essentiel à une trilogie aboutie. »

Mais c’est aussi le souci : le film reste très paresseux et se contente d’être « regardable ». Là où la première trilogie Fear Street apportait une vraie fraîcheur au genre (un concept en trois époques, une mythologie solide, un ton entre nostalgie et modernité), Prom Queen ne fait que recycler des clichés déjà usés jusqu’à la corde. Les personnages ont l’épaisseur d’un timbre-poste, les dialogues tombent comme un cheveu sur la soupe et la révélation finale donne l’impression de sortir de l’esprit d’un scénariste en manque d’idées. Même le propos vaguement féministe reste trop superficiel et donne le sentiment d’être là avant tout pour cocher une case. Encore une fois tout n’est pas mauvais : la bande-son électro-pop, qui accompagne les classiques pop de cette décennie, fonctionne, et la distribution fait de son mieux avec ce qu’on lui propose. Les fans de la saga de base seront aussi contents de retrouver Shadyside et quelques clins d’œil aux précédents volets.

Malheureusement, Fear Street : Prom Queen donne surtout l’impression d’être un bonus non essentiel, une tentative commerciale pour surfer sur la vague de cette franchise, plus qu’un véritable prolongement narratif. Netflix aurait clairement mieux fait de s’arrêter sur une trilogie aboutie et pleine de charme plutôt que de rouvrir la porte à un chapitre aussi peu inspiré.