Happy Gilmore 2 : smells like 90’s spirit !

par | 2 août 2025

Happy Gilmore 2 : smells like 90’s spirit !

Près de 30 ans plus tard, Adam Sandler donne une suite à sa comédie Happy Gilmore, comme si rien n’avait changé… Pour le pire et pour le meilleur !

Un peu à l’image du personnage d’Happy, Adam Sandler est une relique d’une autre époque, où il était maître du box-office et les producteurs avaient encore l’envie de sortir en salles ses comédies gentiment régressives. Depuis plusieurs années, le « Sandman » a trouvé refuge chez Netflix, où il a alterné entre ratages honteux (comme The Ridiculous Six) et rôles dramatiques plus étonnants (The Meyerowitz Stories, Le haut du panier, Uncut Gems). 29 ans après, il décide en 2025 de ressusciter son golfeur cogneur en proposant une suite à Happy Gilmore – rebaptisé à l’époque de sa sortie française… Terminagolf. Est-ce qu’Happy sait toujours golfer ? Et Adam Sandler sait-il toujours nous faire rire ?

Dad joke : Maverick

Happy Gilmore 2 : smells like 90’s spirit !

Happy Gilmore, légende du golf, a tout perdu. La maison de sa grand-mère, sa femme suite à un accident dont il est responsable, et a sombré dans l’alcoolisme. Heureusement pour lui, il lui reste ses quatre garçons, et surtout sa fille Vienna (Sunny Sandler), danseuse ayant le potentiel pour intégrer une grande école de danse. C’est pour payer cette dernière que Happy ressort le putter et part récupérer son trône face à une nouvelle génération incarnée par Benny Safdie, bien décidé à changer drastiquement le monde du golf…

« Adam Sandler va e bat pour sa vision de la comédie et n’a pas encore dit sa dernière blague. »

Hermétiques aux hurlements, au slapstick, aux blagues de pets, au dad rock et aux placements de produits, prenez la prochaine sortie ! Pour les autres, vous l’avez reconnu, nous sommes bien devant un film du « Sandman ». Refusant de se conformer aux codes de la comédie ironique et méta actuelle, il préfère ressortir des cartons l’humour américain des années 90/2000, et ce, sans tomber dans l’auto-caricature, esquivant la ringardise. Il parvient même à nous faire rire, chose qui semblait inconcevable après ses derniers films. Reprenant la structure narrative du premier film, bien qu’abusant des flashbacks non-nécessaires, ainsi que sa galerie de personnages secondaires et ses runnings gags, l’humour du film fait mouche presque à chaque coup de club. Presque, car le film, à cause d’un rythme bancal, de blagues étirées jusqu’à la lassitude et de vingt minutes en trop, tourne parfois un peu à vide, et fait même lever les yeux face à des caméos inutiles – alerte spoiler : Eminem en tête. Mais le film arrive à garder les zygomatiques du spectateur en mouvement, surtout quand Ben Stiller, Bad Bunny ou Steve Buscemi apparaissent à l’écran.

Adam Balboa

Happy Gilmore 2 : smells like 90’s spirit !

Cependant, la raison principale de la réussite du film reste Sandler, dont le rôle d’Happy est l’équivalent de celui de Rocky pour Sylvester Stallone. L’acteur et le personnage ne font qu’un vestige des années 90, portant des t-shirts d’AC/DC, amoureux de sa femme et capable de faire l’impossible pour ses enfants (ses filles sont toutes au casting du film), reprenant la route des tournois de golf comme il a repris celle des comedy clubs. Dans le premier film, il pouvait aussi bien être un représentant d’une certaine classe populaire, se faisant snober par la bourgeoisie prétextant que ce monde n’a rien à faire sur celui des terrains de golf, qu’un jeune humoriste tentant de faire ses preuves et vu de haut par ses pairs. Pour le second opus, on peut le voir comme un vieux comédien de 58 ans, dont l’humour est considéré comme démodé et ayant besoin d’être mis au goût du jour par un nouveau genre de producteur, quitte à perdre son sens de l’humour. Et pourtant, tel un Tom Cruise de la dad joke, Adam Sandler va se battre pour sa vision de la comédie, qui n’a pas encore dit sa dernière blague.

Happy Gilmore 2 n’est pas la comédie de l’année et encore moins la meilleure d’Adam Sandler. Toutefois cela reste un divertissement sincère d’un humoriste vieillissant, puisant dans son passé pour proposer un humour simple, mais toujours efficace.