Krazy House : une fausse sitcom sanguinaire et détonante

par | 4 novembre 2024 | À LA UNE, Critiques, VOD/SVOD

Krazy House : une fausse sitcom sanguinaire et détonante

Le duo Nick Frost et Alicia Silverstone se déchaîne dans l’excellent Krazy House, home invasion emballé comme une sitcom qui part en vrille.

Steffen Haars et Flip Van der Kull, duo de cinéastes néerlandais bien connu des amateurs de comédies cintrées et de coupes mulet, puisqu’on leur doit le diptyque News Kids Turbo et New Kids Retro, se cache derrière Krazy House, un petit bijou sorti pour Halloween sur Shadowz, où une famille très croyante (les Christian !) qui semble normale aux premiers abords, doit s’unir contre trois ouvriers communistes à la recherche d’un butin caché dans leur maison. Ils n’hésiteront pas à sortir le marteau piqueur et à tout démolir pour trouver la cachette. A-t-on précisé que le tout est mis en scène comme une sitcom des années 90 ?

Un crescendo destructeur

Krazy House : une fausse sitcom sanguinaire et détonante

Krazy House reprend des codes bien connus de cette époque, avec notamment les très nombreux rires préenregistrés, toujours utilisés au bon moment. Et pour cause : le spectateur rit énormément devant l’attitude de cette famille grâce aux gags qui s’enchaînent, même si certains peuvent sembler répétitifs. La nostalgie de cette période nous envahit étrangement en suivant cette famille où chaque membre apporte une pierre à l’édifice. Le père, Bernie (Nick Frost), essaie d’aider comme il peut mais a tendance à tout aggraver. Il voit régulièrement des apparitions de Jésus avec qui il tente de résoudre ses problèmes. La mère Eva (interprétée par l’excellente Alicia Silverstone) semble moins tête en l’air mais en plein burn out et elle n’a qu’une confiance limitée en son mari. Le fils Adam (Walt Klink) aime faire des expériences scientifiques et pour finir l’adolescente Sarah (Gaite Jansen) a les hormones en feu et apprécie… le chewing-gum. Le film nous dévoile des flashbacks, avec parcimonie qui permettent de mieux comprendre leur comportement, sans casser le rythme déjanté du film. 

« Krazy House laisse son scénario partir complètement en vrille, pour notre plus grand plaisir. »

Dans sa seconde partie, Krazy House laisse son scénario partir complètement en vrille, pour notre plus grand plaisir. Les méchants n’y vont plus avec le dos de la cuillère et le sang coule à flot, alors que la famille est complètement divisée, mais est forcée de chercher le butin. Tous les personnages semblent n’en faire qu’à leur tête comme s’ils étaient hors de contrôle. La maison est encerclée par le FBI, ce qui entraîne de nombreuses altercations armées. Une scène où les protagonistes mangent tous des saucisses avec un feu allumé dans la pièce centrale de la maison se révèle particulièrement mémorable. Peu à peu, la maison parfaite des Christian ne ressemble plus à rien, son intérieur n’est plus qu’un tas de gravats et de poussières.

L’acte final de Krazy House devient une forme d’apothéose. Il dépasse ses limites et la maison devient un lieu sanguinaire sans retour. La famille chrétienne n’a plus aucun respect pour ses kidnappeurs. Bernie, le père, devient fou et commence sa vengeance. Il devient méconnaissable, même si le film nous avait gentiment préparé petit à petit à cette étape avec des passages où une voix lui disait : « tue-les tous ». Jusqu’à la dernière seconde, Krazy House étonne et détonne. Une véritable réussite à ne pas manquer !