Les oubliés de la VOD : 10 films à découvrir sur Netflix

par | 5 janvier 2017

Portail SVOD le plus utilisé en France, Netflix profite de sa domination pour accumuler les titres exclusifs. Nous en avons retenu 10, visibles nulle part ailleurs !

C’est peu dire que la France a tardé à prendre le train de la SVOD (pour « service de vidéo à la demande par abonnement mensuel »). Alors que les Américains profitent depuis des années de services sans commune mesure avec notre offre légale, le marché français a végété pendant des années, avec une faible adhésion aux services existants – CanalPlay en premier lieu, SFR Play, FilmoTV -, faute d’un catalogue assez aguicheur. L’arrivée, redoutée autant qu’espérée, de Netflix, a tout changé. Cela ne s’est pas fait en un jour, pourtant. La chronologie des médias française interdit au géant américain de proposer des films sortis en salles ayant moins de 3 ans ! C’est donc surtout dans son réservoir de programmes pour enfants, et de séries venues du monde entier, que Netflix a dû puiser du contenu.

Après des démarrages timides, la fin d’année 2016 a marqué une nette accélération dans le nombre d’inscriptions sur Netflix France (qui a entre-temps fermé ses bureaux parisiens, mais c’est une autre histoire). Alors que se profile un duel attendu avec le service Prime Video d’Amazon, Netflix compte près de 800 000 abonnés, et un nombre de films en constante progression. À plus de 50 %, ce sont des longs-métrages américains, diffusés régulièrement sur la TNT.

Mais grâce à ses acquisitions de droits dans les nombreux pays où il est présent, ses productions maison, et un marché du direct-to-video en demande croissante, Netflix propose aussi des films récents et logiquement inédits au cinéma. Des incontournables, dans certains cas, que nous avons voulu distinguer de la masse. En attendant, sans aucun doute, une future mise à jour avec de nouveaux DTV, Netflix et ses concurrents n’étant finalement rien d’autre que de grands vidéoclubs aux rayonnages fluctuants !

THE INVITATION (2015, USA)

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Découvert à l’Étrange Festival, The Invitation a échappé au radar des distributeurs, malgré le pedigree tout-terrain de sa réalisatrice, Karyn Kusama. Artiste révélée avec un uppercut nommé Girlfight, Kusama a ensuite perdu son chemin dans l’industrie hollywoodienne (Aeon Flux, Jennifer’s Body). Sa carrière aurait pu ressembler à un espoir non concrétisé sans l’arrivée de cet Invitation. Inconfortable, le film se déroule sur les hauteurs de Los Angeles : c’est là que se rend Will (Logan Marshall-Green), invité par son ex-femme Eden (Tammy Blanchard) à un repas entre amis. Deux ans ont passé, mais le drame qui a provoqué leur rupture maintient Will sous une chape de plomb. Comment Eden, grâce à son nouveau mari David (Michiel Huisman, Game of Thrones), peut-elle afficher ainsi son bonheur ? Bientôt, David leur parle d’une « philosophie de vie » qui leur a permis de retrouver le sourire. Ils ne sont qu’amour, mais Will n’adhère pas à ce prosélytisme insistant. Pourquoi Eden l’a-t-il invité ? Quel est le but de cette soirée ?

Toute l’efficacité de The Invitation réside dans cette capacité à nous faire douter jusqu’à la dernière bobine des motivations de David et Eden. L’angoisse est diffuse mais infuse chaque regard, chaque réplique. Exploitant avec élégance un décor unique et cinégénique, Kusama orchestre un suspense qui paie son tribut à Hitchcock (attention aux détails, fausses pistes, répliques à double sens, innocent seul contre tous), tout en prenant le relais du film de genre indé – on pense au Sacrament de Ti West. Cerise sur le gâteau, The Invitation se termine sur une révélation laissant un impact durable en un minimum de plans. Merci pour la soirée !

BEASTS OF NO NATION (2015, USA)

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Production importante pour Netflix, en ce qu’elle signale l’ambition du groupe de s’imposer comme un producteur de contenu prestigieux pour le cinéma, Beasts of no Nation a pâti de sa nature bâtarde. Acheté à prix d’or pour être un « produit » exclusif, ce film pensé pour le grand écran a connu une sortie limitée aux USA, avec l’espoir que les Oscars le prennent en compte. Hélas, ni Cary Fukunaga, son réalisateur / producteur / scénariste et directeur photo, ni Idris Elba n’ont été nommés pour cette brutale odyssée marchant sur les traces de Werner Herzog. Cinéaste polyglotte reconnu dès son road-movie naturaliste Sin Nombre, et encensé après la saison 1 de True Detective, Fukunaga a changé de continent à chaque nouvelle réalisation. Il adapte ici un roman du Nigérian Uzodinma Iweala, racontant le destin d’un enfant-soldat enrôlé dans la milice d’un Commandant charismatique (Elba), après le massacre de sa famille. Si le pays d’Afrique dans lequel se déroule l’action n’est pas indiqué, c’est pour mieux souligner l’universalité d’une aventure terriblement évocatrice.

La première victime de la guerre, c’est bien connu, c’est l’innocence. Et la vision d’adolescents pourtant pleins de vie (belle ouverture, où le jeune Agu fait « vivre » une télé sans écran) transformés en zombies meurtriers, est une métaphore qui se passe de commentaires. Beasts of no Nation ne se résume pas à cette vérité nue mais nécessaire : gorgé d’images difficiles, le film se veut une réflexion sur la manipulation des esprits innocents, et le pouvoir de vie et de mort qui en découle. Personne ne naît « bête apatride », nous rappelle Fukanaga dans un épilogue d’une sérénité salvatrice. Mais il suffit qu’une société bascule dans la guerre civile pour que tout devienne relatif, flou, et terrifiant.

PSYCHO RAMAN (2016, INDE)

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Il est question que Psycho Raman, le nouveau film d’Anurag Kashyap (Gangs of Wasseypur, Ugly), sorte en salles comme les précédents, le 15 février prochain. Le réalisateur viendra prochainement au Forum des Images pour le présenter. Mais avec sa présence sur Netflix, il est probable que cette sortie soit avant tout technique. Ce thriller technoïde vient prouver une fois encore la maîtrise du cinéaste indien en matière de film noir. Orchestrant l’affrontement entre un flic cocaïné et machiste, caricature du mâle séducteur croisé régulièrement à Bollywood, et un serial-killer dégingandé au regard perçant vivant dans les rues de Bombay, Kashyap signe sa propre version de J’ai rencontré le diable, summum du polar vicieux sud-coréen. Là aussi, l’équilibre entre bien et mal, entre anarchie et justice, est brisé par le caractère déstabilisant de ces deux personnages, aussi dangereux l’un que l’autre, mais pourvus d’une morale très différente. Le thème est classique, mais appliqué à la société indienne, marquée par les inégalités sociales, il prend tout son sens.

Le tueur de Psycho Raman est traité comme un vagabond mythomane par la police, alors qu’il tue femmes, vieux et enfants avec un détachement effarant, presque en toute impunité. Le policier, qui habite les quartiers riches et fréquente les soirées branchées, cache derrière ses lunettes fumées un esprit ravagé par les psychotropes, et se comporte comme un vulgaire dealer. Constat très noir, donc, pour un film qui paradoxalement virevolte avec un esprit festif d’un décor à l’autre, au fil d’un récit constellé de scènes choc et techniquement virtuoses, tirant parti de la géographie labyrinthique de Bombay.

MI GRAN NOCHE (2016, ESPAGNE)

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Cela n’était pas arrivé depuis Morts de rire et Perdita Durango, il y a quinze ans. Toujours aussi productif, le cinéaste espagnol Alex de la Iglesia a signé en 2016 ce Mi Gran Noche qui, une fois n’est pas coutume, est sorti directement sur Netflix. Difficile de comprendre les raisons de ce choix, même si le box-office décevant des Sorcières de Zugarramurdi n’est sans doute pas étranger à ce revirement. Le turbulent réalisateur ne se montre pourtant pas plus assagi ou moins cinglant, dans cette farce chorale et effrénée en appelant aux classiques de Blake Edwards. Ayant déjà croqué avec envie les dérives sensationalistes des médias dans Un jour de chance, De la Iglesia s’attaque ici au monde perfide de l’audiovisuel et du show-business. L’action se déroule dans un studio encerclé par les manifestants, alors que se tourne une émission de réveillon de Nouvel An sans fin. Le tournage dure depuis des jours, les figurants sont ivres d’ennui, l’équipe technique à couteaux tirés, et les stars invitées, comme le vénérable et perché Alphonso (interprété par l’Adamo ibérique, Raphael, dont l’un des tubes donne son nom au film) ou l’idiot Adanne (Mario Casas), n’arrangent rien.

Mi Gran Noche, de l’aveu même du metteur en scène, est conçu comme un tourbillon perpétuel, sautant d’un personnage à un autre dans une ronde d’intrigues et d’enjeux dont on sort exténué et hilare. Certaines, comme le coup de foudre entre un vieux garçon invité de dernière minute et une beauté fatale dans tous les sens du terme, touchent au sublime, quand d’autres, concernant les manigances d’un producteur, s’avèrent peu concluantes. La folie douce qui règne sur l’ensemble reste impressionnante, car Alex de la Iglesia parvient, en filigrane, à faire sens de tout ce chaos absurde et pourtant organisé avec précision.

PAS UN BRUIT (2015, USA)

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Grâce à la sortie de Ouija : les origines l’an passé, séquelle on ne peut moins attendue et d’autant plus surprenante par ses qualités, le grand public a pu mettre un visage sur le nom de Mike Flanagan. Le réalisateur originaire de Salem s’est fait connaître en Europe avec l’excellent The Mirror et est rapidement devenu l’un des grands espoirs du genre, notamment avec l’inédit Before I Wake puis Ouija 2. Entre ces deux tournages, Flanagan s’est lancé en mars 2015 dans le tournage « top secret » d’un film acheté par Netflix, Hush. Renommé Pas un bruit, ce huis-clos minimaliste et ramassé (1h20 au compteur) renouvelle le sous-genre du home invasion grâce à une idée intrigante : l’héroïne, Maddie (Kate Siegel, également co-scénariste et épouse de Flanagan) est sourde et muette, et s’est retirée dans une maison nichée dans la forêt pour y retrouver l’inspiration. Ce qui devait arriver ne tarde pas à arriver : un tueur masqué (John Gallagher Jr.10 Cloverfield Lane) décide d’en faire sa prochaine victime.

Comme dans Terreur aveugle ou Seule dans la nuit, le handicap de Maddie est la clé de voûte de la scénographie bâtie par Flanagan. Certes, il faut oublier les facilités habituelles d’un genre qui nous donne toujours envie de critiquer son irréalisme (que ferions-nous dans ce genre de situation ? Sûrement pas la même chose, enfin !). C’est en lâchant prise et en savourant ce duel en vase clos, qui ressemble au climax du premier Halloween étiré sur un film entier, pour ce qu’il est, c’est-à-dire un exercice de style plus malin que la moyenne, que l’on prendra plaisir à suivre ce Pas un bruit, encensé par Stephen King et William Friedkin eux-mêmes.

LE SCOOP (2015, CORÉE DU SUD)

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Parmi la vague de films sud-coréens ajoutés en 2016 au catalogue de Netflix, il convient de distinguer ce Scoop aussi cynique qu’enlevé. Connu sous le titre The Exclusive : Beat the devil’s tattoo, ce thriller se penche une fois n’est pas coutume sur un personnage de journaliste. Moo-hyuk n’est toutefois pas la fierté de la profession. Sur le point de perdre son job, et voir son mariage s’effondrer, il entrevoit une chance de se racheter en découvrant l’intérieur d’un appartement ressemblant fort à l’antre d’un tueur en série. Il en tire un article qui fait sensation : les télés s’arrachent ses infos, la police enrage, et Moo-hyuk regagne sa crédibilité. Toutefois, il va vite comprendre que son scoop était une fausse piste : il doit désormais fabriquer de fausses preuves pour éviter le pire, ce qui intrigue autant les flics chargés de l’enquête que le véritable tueur…

S’il ne possède pas la vista technique de la plupart des grosses productions locales, avec une réalisation de Roh Deok plutôt sage et académique, Le Scoop marque des points par la férocité et la malice d’un script aiguisé et impitoyable avec ses personnages. Qu’importe finalement que le film emploie des ficelles familières du thriller criminel : le vrai sujet c’est le monde des médias qui ne ressort pas grandi de l’affaire. La scénariste et réalisatrice pousse de fait très loin sa description d’un milieu obsédé par les audiences faciles et le potentiel de viralité d’infos plus ou moins vérifiées. Le constat fait à la fois sourire (le film est très drôle malgré son sujet assez glauque) et réfléchir, une qualité jamais négligeable au cinéma !

STARRY EYES (2014, USA / BELGIQUE)

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La proximité thématique évidente entre Starry Eyes et le récent The Neon Demon est un leurre : le film de Kevin Kolsch et Dennis Widmyer est sorti aux USA bien avant celui de Nicolas Winding Refn. Et si influences il y a à dénicher dans cette angoissante histoire, ce sont celles du David Lynch de Mulholland Drive, de Polanski et du body horror cher à Cronenberg. Dans Starry Eyes, la fragile et diaphane Alexandra Essoe (The Neighbor) interprète Sarah, une aspirante actrice à Los Angeles qui navigue entre rêves de gloire et boulot alimentaire de serveuse. Banal, donc, jusqu’à ce qu’une étrange équipe de production la recrute pour un film d’horreur, « The Silver Scream ». Enfin la reconnaissance ! Bon, par contre, ce nouveau boulot a un prix…

Dans la droite lignée de l’école de l’horreur indé à la Ti West / Adam Wingard, Starry Eyes distingue très nettement sa première partie, centrée sur des personnages aussi normaux qu’attachants, de la deuxième, où le récit bascule brutalement dans le film de genre le plus frontal. S’appuyant sur une métaphore aussi littérale qu’évidente (vouloir devenir célèbre, c’est prendre le risque de se brûler les ailes en vendant son âme au diable au passage), le film est aussi peu subtil que rentre-dedans dans son côté « descente aux enfers viscérale ». Le résultat n’est pas exempt de longueurs et de maladresses, mais l’expérience fait partie de celles que vous ne devriez pas oublier de sitôt.

WASTELAND (2012, ANGLETERRE)

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Resté inédit en France depuis sa présentation à l’Étrange Festival, Wasteland fait partie de ces productions britanniques qui ne paient pas de mine, mais dont le capital sympathie est indéniable. D’abord il y a ce casting branché, emmené à la fois par des jeunes pousses pleines de promesses (Luke Treadaway, vu dans Invincible et Rock’n’Love ; Iwan « Ramsay Bolton » Rheon, qui a explosé grâce à Game of Thrones ; Vanessa Kirby, devenue le visage de la série Netflix The Crown) et des vétérans solides comme Timothy Spall et Neil Maskell. À eux de donner ce parfum d’authenticité qui contribue à la qualité de Wasteland : l’action se déroule de manière non-chronologique dans les rues désœuvrées de Leeds, là où a grandi le réalisateur Rowan Athale. Le récit revient, en flash-back, sur les circonstances entourant un braquage à rebondissements dans lequel est impliqué le jeune ex-taulard Harvey. Un chic type entouré de potes fidèles, qui a préparé longuement sa vengeance contre le caïd qui l’a envoyé à l’ombre.

Les ingrédients dont se sert Wasteland n’ont rien de révolutionnaire c’est sûr, mais la façon dont le scénario agence les péripéties auxquelles fait face Harvey et sa bande font toute la différence. British jusqu’au bout des ongles, à la fois grave et détendue, l’atmosphère et la gouaille de ce microcosme composé de truands du dimanche, de jeunes sans avenir mais pas sans rêves, et de flics tenaces, donne un côté irrésistible et désarmant à cette ballade dans le nord de l’Angleterre.

SPY TIME (2016, ESPAGNE)

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C’est peu dire qu’on attendait avec ferveur ce Spy Time présenté en avant-première au BIFFF 2016, d’où il est reparti avec le prix du public. Comédie d’espionnage adaptée d’une BD célèbre en Espagne, ce film pétaradant est l’œuvre de Javier Ruiz Caldera, connu pour l’hilarant Ghost Graduation, distribué chez nous sous le manteau. Moins attachant et définitif, Spy Time donne plutôt dans l’humour corrosif et sanglant que doucement nostalgique. Le héros, surnommé Anacleto (Imanol Arias), est un vieil agent secret à la chevelure argentée, espion d’élite d’une agence gouvernementale sur le déclin. Efficace et rapide, il n’a qu’un point faible : son fils Adolfo (Quim Guttierez), veilleur de nuit pantouflard . Après qu’Anacleto ait été capturé, le rejeton découvre que l’étrange éducation prodiguée par son paternel a porté ses fruits : il est capable de tuer les hommes de main envoyés à ses trousses sans soucis ! La seule chose qu’il n’avait pas apprise, c’est le véritable métier de son père…

Le sous-genre de l’espionnage parodique n’est pas des plus faciles à manier, et Spy Time peut nous rendre parfois perplexe en voulant être plus pince-sans-rire qu’il ne le devrait. Caldera s’appuie notamment sur des gags (chiens explosifs, énucléation express) un peu trop extrêmes pour être vraiment drôles. La caractérisation des personnages, Adolfo en particulier, s’avère aussi assez légère, voire fantaisiste (sa métamorphose en James Bond ibérique paraît peu crédible). Pourtant, le cinéaste n’a pas perdu de son énergie derrière la caméra, et Spy Time peut compter à la fois sur le bagout de son impassible héros et sur ses nombreuses scènes d’action, évoquant L’Arme Fatale sous acide, pour nous divertir agréablement.

IMPERIUM (2016, USA)

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Donnerait-on autant d’importance à Imperium s’il n’avait pas pour tête d’affiche Daniel Radcliffe ? La question peut être posée, mais la star des Harry Potter est bien la principale attraction de ce film d’infiltration ô combien classique, qui revêt toutefois une dimension intéressante à l’ère de la présidence Trump. Tout l’enjeu d’Imperium est en effet de suivre une opération du FBI à laquelle l’agence n’accorde que peu de crédit. Nate Foster (Radcliffe), caricature de rat de bureau à la coupe impossible, saisit la chance donnée par sa supérieure (Toni Collette, en vacances) d’aller sur le terrain. Sa mission : infiltrer les nationalistes néo-nazis, pour déjouer d’éventuelles tentatives d’attentat. Seulement, dans un monde où la principale menace vient des islamistes, ces extrémistes sont-ils une menace à prendre au sérieux ?

Quiconque a vu American History X esquissera un haussement d’épaule en découvrant cet univers parallèle : même si le scénario est très documenté (notamment dans les différences entre les différentes sous-factions), Imperium n’apporte rien de bien neuf sur la table. Tout au plus comprend-t-on, à travers l’un des personnages joués par Sam Trammell (True Blood) que c’est cette même faction plus politisée, plus glaçante, du nationalisme estampillé « white power », qui influence aujourd’hui, dans la réalité, les Tea Parties et le cabinet du président Trump. Radcliffe, lui, apparaît bel et bien crâne rasé et blouson court, et joue sur les paradoxes de son physique chétif pour composer un néo-punk crédible, confronté aux habituels soucis de l’officier infiltré (le micro encombrant, les amitiés interdites, les soupçons à déjouer…). Que du classique, donc, et un script filant droit vers un dénouement sans éclats. Mais, hey, Harry Potter joue un (faux) néo-nazi ! Quand même !

Les oubliés de la VOD : 10 films à découvrir sur NetflixL’actualité sans cesse changeante du catalogue Netflix nous imposera sans aucun doute rapidement une nouvelle mise à jour au travers d’un nouveau dossier. En attendant une nouvelle sélection, et si vous êtes du genre boulimique pendant les week-ends, nous ne pouvons que vous conseiller le sympathique film de siège Jadotville (2016, Irlande / Afrique du Sud), réminiscent de Zoulou et comptant au casting une hilarante prestation de Guillaume Canet, l’inconfortable et dégoûtant Honeymoon (2014, USA) avec Rose Leslie, le film de loup-garou suburbain Late Phases (2014, USA), ou bien encore la comédie fantastique brésilienne Man from the future (1991, Brésil) avec Wagner « Escobar » Moura, qui joue habilement avec les voyages dans le temps sur un ton aussi politisé que romantique.