Top 10 : les meilleurs rôles de Michael Caine
À l’occasion de la diffusion de son ultime film The Great Escaper, on revient, en 10 rôles, sur la carrière du légendaire sir Michael Caine !
Il aura fallu que son corps commence à le trahir pour qu’il raccroche le costume. À 91 ans, le joyau de la Couronne britannique qu’est sir Michael Caine a dit adieu au 7e art, au terme d’une carrière riche de plus de 140 longs-métrages anglais et américains, dont une bonne partie est entrée dans l’Histoire du cinéma. C’est avec la comédie dramatique The Great Escaper, diffusée sur Canal+, que le comédien aux deux Oscars a tiré sa révérence – une retraite méritée après plus de 60 ans passés devant les caméras. Issu d’une famille modeste, Caine, de son vrai nom Maurice Joseph Micklewhite Jr., après un service militaire passé en Guerre de Corée, a fait son trou dans le théâtre anglais des années 50. C’était avant de devenir l’une des incarnations de la coolitude british durant les swing sixties, grâce à des rôles emblématiques. Aussi à l’aise en gangster tiré à quatre épingles qu’en soldat ou aventurier sans scrupule, Michael Caine a brillé dans tous les registres, y compris comiques, durant son demi-siècle d’activité. Il a également réussi avec brio sa dernière partie de carrière, jouant souvent les mentors au sourire taquin dans d’énormes productions hollywoodiennes.
Plus que jamais, il a été compliqué de réduire son œuvre à 10 rôles. Nous pourrions picorer dans sa filmographie de quoi composer un Top 10 alternatif tout aussi essentiel (ne serait-ce que pour y mettre les comédies Le plus escroc des deux ou Elémentaire mon cher… Lock Holmes) ! Mais il a fallu faire des choix, pour rendre ce petit hommage cinéphilique à cette légende bien vivante.
10. Zoulou
Après plusieurs apparitions au cinéma et à la télévision, Michael Caine voit sa carrière décoller en 1964 avec Zoulou, l’un des plus fameux films de guerre anglais. Lui, l’acteur à l’accent cockney très reconnaissable, incarne un jeune lieutenant bourgeois de l’armée coloniale britannique, confronté en 1879 à l’assaut de milliers de guerriers zulus sur le petit fort de Rorke’s Drift. Fidèle à l’Histoire et superbement filmé par Cy Endfield, Zoulou, comme le jeune acteur, marque durablement les esprits.
9. Pulsions
Décrié par la critique à sa sortie (et objectivement problématique sur plusieurs points aujourd’hui), Pulsions n’en reste pas moins l’une des grandes réussites de Brian de Palma dans le domaine du thriller hitchcockien. Dans cet hommage croisé à Psychose et Vertigo, Michael Caine incarne, à fond, le rôle le plus risqué, celui du Dr. Elliott, psychiatre frustré piégé par la prostituée Nancy Allen. À contre-emploi, l’acteur est tour à tour flegmatique et creepy à souhait : une vraie performance à deux visages.
8. Alfie le dragueur
Quelque peu éclipsé par le remake new-yorkais qui en a été fait en 2004 avec Jude Law, Alfie est l’un des grands marqueurs de l’époque du « Swinging London ». Michael Caine, tout en blondeur angélique, y joue l’indécrottable dragueur Alfie Perkins, qui entre deux adresses à la caméra – un procédé avant-gardiste en 1966 – papillonne d’une femme à l’autre sans vouloir s’attacher. Caine est y effectivement irrésistible, à l’aise dans la séduction comme dans les scènes plus dramatiques.
7. The Dark Knight
Plus que tout autre film, la collaboration ces 20 dernières années entre Christopher Nolan et Michael Caine (7 longs-métrages ensemble), a contribué à maintenir l’aura du comédien auprès des jeunes générations. Porte-bonheur du cinéaste, Caine joue chez Nolan les vieux sages explicitant les thèmes du film, mais c’est dans la trilogie Batman, et en particulier The Dark Knight, qu’il trouve sa meilleure place : celui d’Alfred, la conscience de Bruce Wayne et cœur émotionnel de la saga. Gâté par des répliques et monologues cruciaux, il y est parfait.
6. Icpress Danger Immédiat
Sitôt dans la lumière grâce à Zoulou, Michael Caine signe pour être la tête d’affiche d’Icpress Danger Immédiat, « l’autre » grande franchise d’espionnage britannique des années 60. Adapté des romans de Len Deighton, Icpress, dirigé avec panache par Sydney J. Furie, nous présente l’espion Harry Palmer, en tous points l’opposé de 007 – sérieux, méthodique, caché derrière ses lunettes et pourtant furieusement cool. Quatre films et téléfilms suivront, avec un Caine inusable dans ce rôle fameux.
5. The Italian Job – L’or se barre
Cela peut paraître surprenant vu de ce côté de la Manche, mais The Italian Job n’est pas loin d’être le film anglais le plus adoré par les britanniques. Avec son défilé de Mini Cooper orchestré par Rémy Julienne en plein braquage à l’italienne, ses lads maladroits emmenés par un Caine rivalisant de coolitude avec Steve McQueen, ses répliques cultes et sa bande-son énivrante, L’or se barre s’est révélé être une réussite sur laquelle l’âge n’a pas de prise – au contraire du remake bien inférieur de 2003.
4. Hannah et ses sœurs
Michael Caine a souvent brillé dans les films choraux, parvenant à tirer son épingle du jeu en étant entouré de partenaires à sa hauteur. Démonstration en était faite, entre autres, avec Hannah et ses sœurs de Woody Allen, l’un des mélodrames les plus fameux de son réalisateur new-yorkais. Caine y est la fois empathique et pathétique en mari délaissant sa femme pour batifoler avec sa propre belle-sœur. Un rôle complexe et émouvant qui lui valut le premier de ses deux Oscars.
3. Get Carter – La loi du milieu
Oubliez le honteux remake avec Stallone auquel Caine avait accepté de participer. Get Carter, l’original, est depuis 1971 l’alpha et l’oméga du polar britannique estampillé « classe ouvrière ». Invoquant l’esprit et le jeu de son homologue américain Clint Eastwood, Michael Caine a rarement été aussi impressionnant qu’en gangster débarquant mâchoire serrée avec trenchcoat et fusil dans la banlieue sinistrée de Newcastle pour venger son frère. Rugueux, brutal, malpoli : un classique du film noir !
2. Le Limier
Le limier n’est pas « que » le dernier film du grand Joseph L. Manckiewicz. C’est aussi un chef d’œuvre, un sommet de suspense en huis-clos, où Laurence Olivier, romancier trompé cherche à piéger son jeune rival Michael Caine, coiffeur pas si innocent qu’il paraît. Feutré, brillant et machiavélique, Le Limier offre à ce dernier un duel d’anthologie – à tel point qu’il reviendra à l’exercice, mais cette fois dans la peau du manipulateur, avec Piège mortel puis le remake signé Kenneth Branagh.
1. L’homme qui voulut être roi
Difficile, nous l’avons dit, de désigner une bonne fois pour toutes, le meilleur rôle jamais incarné par Michael Caine. Mais dans le doute, et parce que le souvenir du film ne quitte jamais vraiment notre esprit, L’homme qui voulut être roi s’impose en haut du podium. Cette merveille de film d’aventure picaresque, épique, drôle et tragique, est l’un des sommets de la filmographie de John Huston, et constitue un Everest artistique pour Caine, jamais moins que captivant en soldat colonial désœuvré se rêvant conquérant d’un royaume perdu aux côtés de Sean Connery – qui a rarement, sinon jamais, été meilleur qu’ici lui aussi. Un joyau comme on en fait plus !