Un Noël sans fin : la vie est un beau massacre
Détournement de La Vie est belle façon slasher, Un Noël sans fin tente de faire frissonner entre deux carillons, mais échoue à nous passionner.
Quelques années après un Tragedy Girls plutôt convaincant, le réalisateur Tyler MacIntyre revient au slasher cette année avec Un Noël sans fin (dont le titre anglais, plus évocateur, est It’s a wonderful knife) qui comme son nom l’indique se déroule pendant les fêtes de fin d’année et détourne les scénarios des classiques La Vie est Belle de Frank Capra et Un jour sans fin d’Harold Ramis. C’est bientôt Noël, donc et rien de mieux que l’illumination de l’arbre de Noël pour lancer les festivités dans la ville d’Angel Falls. Le maire Henry Waters (Justin Long, Tusk, Barbare) voit grand et souhaite construire un centre commercial, mais un habitant refuse de vendre sa maison et bloque le projet. Avec ses dents blanchies et son sourire suffisant, Un Noël sans fin nous fait vite comprendre que Waters est un personnage détestable, prêt à tout pour réaliser son rêve. Autant le dire tout de suite, c’est l’un des seuls atouts de ce film : l’interprétation de Justin Long dans ce rôle, glaçant et antipathique à souhait.
Réveillon sanglant à répétition
Un Noël sans fin commence réellement quand, sûrement par coïncidence, l’habitant en question est retrouvé assassiné. Le rythme s’accélère, les corps s’accumulent, la soirée devient le lieu d’un bain de sang orchestré par un tueur vêtu d’un masque et d’une tenue blanche. Par chance pour Angel Falls et ses habitants, la jeune Winnie Carruther (Jane Widdop, Yellowjackets) s’interpose et arrive à combattre ce meurtrier. Un an plus tard, la vie continue à Angel Falls. Mais Winnie n’a plus envie de fêter Noël, elle n’arrive pas à tourner la page et oublier cette triste soirée. Son petit ami la trompe, sa famille fait comme s’il ne s’était rien passé. Seule, assise sur un banc, sous les aurores boréales, elle fait le vœu de n’être jamais née et cela va se réaliser. Les ennuis arrivent, le tueur en série est de retour, mais dans une réalité parallèle…
« La scène finale, assez ridicule, ne relève pas le niveau
de ce Noël sans fin au titre involontairement très adapté.»
Malgré sa bonne volonté, Un Noël sans fin s’embourbe assez vite avec ses meurtres peu originaux. Le scénario se démarque surtout par son côté prévisible : Winnie trouve par exemple une alliée en la personne de Bernie (Jess McLeod), que tout le monde désigne comme « bizarre » (une freak, donc). Évidemment, le tueur en série tentera en priorité de les éliminer, car il a un sacré flair ! Pire encore, McIntyre finit par se perdre dans des digressions interminables, avec Winnie qui essaye de trouver sa place dans une famille qui ne la reconnaît pas – un grand classique dans les histoires d’univers parallèles. Autant de scènes qui n’apportent pas grand-chose à l’avancée de la poursuite du tueur en série, censée être ludique et enlevée, à la manière du similaire Happy Birth Dead. Une scène centrale dans une salle de cinéma se révèle là aussi peu passionnante, le cinéaste tentant certes des choses pour nous plonger dans l’obscurité et jouer avec le flash stressant d’un appareil photo. Mais dans l’ensemble, rien ne retient l’attention. La scène finale, assez ridicule, ne relève pas le niveau de ce Noël sans fin au titre involontairement très adapté. Dommage, il y avait matière à réaliser un slasher qui sortait un peu de l’ordinaire.