Un week-end en enfer : mon beau-père possédé et moi

par | 26 mars 2025 | À LA UNE, Critiques, VOD/SVOD

Un week-end en enfer : mon beau-père possédé et moi

Comédie fantastique imaginant une version possédée de Mon beau-père et moi, Un week-end en enfer se montre peu inspiré dans les deux genres.

La promesse de découvrir une nouvelle comédie fantastique est toujours à double tranchant. Lorsqu’il est maîtrisé, un cocktail de frissons et d’humour est hautement addictif, parole de Sam Raimi, Peter Jackson ou même Ivan Reitman. Mais c’est aussi une recette difficile à maîtriser, car un manque d’équilibre entre les différents ingrédients, ou tout simplement d’imagination peut rendre très vite le résultat indigeste. Difficile de vous faire croire avec cette introduction qu’Un week-end en enfer, production Max lancée sans bruit au cœur de l’hiver, fasse partie de la première catégorie. Le film de Craig Johnson (The Skeleton Twins) a surtout comme argument favorable le fait d’avoir rassemblé un casting incontournable pour les fans de séries TV. Un générique prestigieux sur lequel Un week-end en enfer s’appuie plus que de raison pour masquer sa nature terriblement générique.

Un script tout sauf démoniaque

Un week-end en enfer : mon beau-père possédé et moi

L’idée de base n’est pas idiote : Un week-end en enfer rejoue l’histoire éculée de la rencontre entre un jeune couple et leurs belles-familles lors d’un week-end où gaffes diverses et clashs de personnalités opposées vont s’enchaîner à grande vitesse. C’est l’unique carburant, par exemple, de la franchise Mon Beau-père et moi emmenée par Ben Stiller et Robert de Niro. La nouveauté, c’est que la maison louée pour le week-end à l’excentrique Brenda (Parker Posey, The White Lotus) par le couple gay Rohan (Nik Dodani, Murphy Brown) et Josh (Brandon Flynn, 13 Reasons Why) est hantée, depuis les années 80 et un soir fatidique où une jeune ado a invoqué un démon. Un « inconvénient » qui s’ajoute au fait que les premiers échanges entre les parents de Rohan, les très sérieux Sharon (Edie Falco, Les Soprano) et Frank (Brian Cox, Succession), et ceux de Josh, les débonnaires Liddy (Lisa Kudrow, Friends) et Cliff (Dean Norris, Breaking Bad), sont pour le moins tendus. Quand Frank devient possédé par le démon, le reste de la famille doit s’unir pour éviter que le même drame ensanglante, 40 ans après, la maison…

« La paresse du script et de la mise en scène est évidente et gênante. »

Il y a des plaisirs simples et évidents dans Un week-end en enfer par Craig Johnson et son scénariste Kent Sublette. Par exemple celui de caster l’intimidant Brian Cox à dans un double rôle de démon vicelard obsédé par la taille du pénis de son hôte. L’acteur cabotine et s’en donne à cœur joie dans ses quelques scènes de possession, où il apparaît parfois dans le plus simple appareil. Ce sont les meilleures scènes du film, les seules aussi qui semblent justifier son existence, avec quelques effets spéciaux et maquillages prosthétiques qui ne cèdent rien au numérique – si l’on excepte sa créature finale. Car Un week-end en enfer peine par ailleurs à créer une alchimie, une étincelle d’hilarité au sein de son vaste casting – auquel se joint en cours de route, pour des raisons futiles, l’exaspérante meilleure amie du couple, Sara (Vivian Bang). La faute à un duo de comédiens principaux falots d’une part, ainsi qu’à des dialogues rarement inspirés et à une direction d’acteurs qui fait de la peine à voir.

Falco, Norris, Kudrow, et même Posey, savent qu’ils ne tournent pas la comédie du siècle ou même de l’année. Mais ils en sont réduits à faire le strict minimum, tant ils n’ont rien de juteux à défendre avec leurs personnages (celui de Norris s’exclame même dans une scène « Je suis censé faire quoi, maintenant ? »). Parce que leur capital sympathie respectif et leur expérience sont immenses, ils peuvent nous faire décrocher quelques sourires. Reste que la paresse du script et de la mise en scène est évidente et gênante, et qu’Un week-end en enfer, avec ses allures de sitcom en roue libre, n’apporte rien à la table des genres qu’il invoque. S’il faut féliciter quelqu’un ici, c’est le directeur de casting sans qui le film serait passé encore plus inaperçu.