Une journée incontrôlable : un divertissement égaré dans son propre chaos

par | 9 décembre 2025

Une journée incontrôlable : un divertissement égaré dans son propre chaos

Nouvelle comédie d’action générique Prime Video, Une journée incontrôlable est, comme redouté, à réserver aux fans d’Alan Ritchson.

Faisant partie des sorties de fin d’année de Prime Video, Une journée incontrôlable, alias Playdate, promettait un savoureux cocktail d’action débridée et de comédie loufoque mené par un duo inattendu : Alan Ritchson (Reacher), désormais habitué aux rôles de gros bras et Kevin James, éternel roi du gag familial. Le pitch ? Un père bodybuildé (Ritchson, évidemment), ancien agent secret reconverti en papa poule, voit son simple rendez-vous de jeux avec un autre père (Kevin James) dégénérer en une journée apocalyptique impliquant des courses-poursuites en voiture, des disputes ridicules et l’agence secrète la moins discrète du monde. Sur le papier c’est absurde, bon enfant, donc prometteur, comme Heads of State. Dans les faits, c’est surtout un grand n’importe quoi qui finit par tourner en rond.

Un duo scolaire et déséquilibré

Une journée incontrôlable : un divertissement égaré dans son propre chaos

Le contraste entre le personnage d’Alan Ritchson, bourrin décontracté qui affronte chaque scène avec un sourire goguenard, et son fils au comportement de mini-cyborg fonctionne d’emblée. Le décalage est efficace, les premières scènes font mouche et on pense tenir ici une comédie déjantée capable de se moquer d’elle-même. Hélas, après une première demi-heure plutôt réjouissante, le soufflé retombe. Playdate enchaîne les séquences burlesques sans réelle logique narrative. Les rebondissements sont si nombreux et absurdes qu’ils finissent par perdre toute saveur et donne plus l’impression de regarder un enchaînement de sketchs vaguement reliés par un fil rouge qui s’effiloche à vue d’œil. Si quelques références cinématographiques arrachent un sourire, elles ne suffisent pas à maintenir l’intérêt d’un récit qui court dans tous les sens sans jamais arriver à bon port.

« Alan Ritchson semble s’amuser dans ce rôle parodique
taillé pour ses épaules et ses punchlines. »

La mise en scène rythmée et outrancière s’applique, comme souvent sur Prime Video, à cocher toutes les cases du genre, de façon scolaire : ralentis, explosions absurdes, bagarres chorégraphiées dans des endroits incongrus. C’est parfois drôle, souvent too much. À vouloir en faire trop, Une journée incontrôlable oublie d’exister autrement que comme un objet clignotant. Alan Ritchson, fidèle à lui-même, semble s’amuser dans ce rôle parodique taillé pour ses épaules et ses punchlines. Il porte le film à lui seul, car face à lui, Kevin James peine à exister. Le duo manque d’alchimie et si l’un joue la carte de l’action absurde, l’autre semble bloqué dans une énergie de sitcom mollassonne. Le déséquilibre entre les deux registres finit par peser, surtout dans un final interminable qui étire une idée déjà fragile jusqu’à l’épuisement.

Une journée incontrôlable se rêve comédie d’action à l’énergie folle mais finit par ressembler à un gloubiboulga de bonnes intentions gâchées, bruyant, clinquant et terriblement éphémère. Sans ligne directrice claire, le scénario échoue à faire illusion bien longtemps. De fait, Playdate, sans être antipathique, est condamné à être oublié dès le lendemain de sa découverte.