Utopiales 2022 : une programmation cinéma limitée… mais captivante
Si la programmation cinéma des Utopiales 2022 est largement amputée par la venue de Rintarō, le festival nantais réserve quand même de beaux inédits.
Nantais depuis 2020, Born to Watch a à cœur d’arpenter les allées du Festival des Utopiales. Outre cette (toujours) passionnante plongée dans le monde de la science-fiction à travers les prismes de la littérature, de la bande dessinée et des jeux, il offre également quelques belles avant-premières. La programmation cinéma du festival nantais est d’autant plus alléchante qu’elle est concoctée sous la direction de Frédéric Temps, bien connu des habitués de l’Étrange Festival, un événement parisien cher à notre cœur.
L’édition 2022, illustrée dans un superbe noir et blanc par l’Angevin Marc-Antoine Mathieu, promet de belles découvertes. La conférence de presse du festival, qui a eu lieu le 13 octobre, a révélé le thème de cette édition « Limite(s) ». Si les allées du festival vont proposer du 29 octobre au 1er novembre des découvertes passionnantes, ses salles obscures feront surtout la part belle à la rétrospective, qui, comme chaque année, bénéficie de belles copies restaurées, spécifiquement pour l’occasion.
Tapis rouge pour Rintarō
Aux Utopiales, cette année, ce sont surtout les amateurs d’animation japonaise qui seront conquis. En effet, le festival a l’honneur d’accueillir l’un des maîtres du genre en la personne de Rintarō. L’équipe des Utopiales travaille à sa venue depuis trois ans. À 81 ans, le vénérable réalisateur viendra présenter en personne ses œuvres. Le père d’Albator fera l’objet d’hommages à travers la diffusion de copies spécifiquement restaurées (y compris Albator en version japonaise) de ses films (Galaxy Express 999, Metropolis, etc.) et des rencontres.
« Le père d’Albator fera l’objet d’hommages à travers la diffusion de copies spécifiquement restaurées. »
« Les Japonais, expliquait Frédéric Temps, nous ont fait l’honneur de réserver la primeur européenne des Galaxies aux Utopiales. Nous en sommes très fiers. Nous accordons à Rintarō une carte blanche, car il a découvert le cinématographe avant de faire de l’animation. Il voulait donc présenter ses œuvres très rares qu’il a découvertes enfant. Il viendra à toutes les séances les expliquer. Il viendra avec son ami et producteur de toujours, Masao Maruyama. C’est un peu comme si nous recevions Hayao Miyazaki et Toshio Suzuki ensemble ! » Il était donc évident que pareil monument cinématographique ne pouvait que faire de l’ombre au reste de la programmation.
Des pépites derrière la belle affiche
Toutefois, les cinéphiles trouveront quand même quelques inédits à se mettre sous la dent. Dès le samedi, Shin Ultraman, réalisé par Hideaki Anno (Shin Godzilla) y fera sa première française et ravira les amateurs du plus célèbre Kaijū de l’histoire du cinéma. Le dimanche, une autre première française, Paradoxe d’Antares est le premier long-métrage de Luis Tinoco. Cet ancien responsable des effets spéciaux espagnol compte quand même Interstellar à son CV. Son huis clos féminin promet une belle escapade parmi les étoiles. Le festival diffuse également le même jour en avant-première mondiale le film d’animation Maurice Le Fabuleux, d’après Terry Pratchett. « Le film est absolument fabuleux, magnifique, a promis Frédéric Temps. Toby Genkel et Florian Westermann s’imposent comme les nouveaux John Lasseter. Vous allez être éberlués ! » Les malices de ce félidé rouquin devraient crever l’écran de la salle Dune de la Cité des Congrès.
Pour finir la soirée en beauté, la suite de The Witch, histoire d’expériences interdites et de super pouvoirs ultra gore en Corée sera diffusée. Le lendemain, Viking, de Stéphane La Fleur sera dévoilé en avant-première française. Ce long-métrage canadien a fortement marqué Frédéric Temps qui expliquait : « C’est un véritable film de science-fiction, mais surtout un challenge humain sur notre rapport à nous-mêmes. » Le lundi enfin, à ne pas manquer, l’univers acidulé de Unicorn Wars. Car, voyez-vous, la rédaction conserve le souvenir ému de la diffusion il y a quelques années de Psiconautas, le précédent film d’Alberto Vazquez, dans l’une des éditions… de l’Etrange Festival.
© Crédits photos et vidéo : Les Utopiales