Phase 7 : contagion à domicile
Petite merveille acide venue d’Argentine, Phase 7 joue la carte du film de contagion en vase clos, avec une réjouissante efficacité.
Suite à la propagation d’un mystérieux virus, les autorités déclarent le pays en Phase 7, le degré de contagion le plus élevé selon les critères de l’ONU. La population n’est plus autorisée à sortir de chez elle. Confronté à l’enfermement, à la faim, chacun révèle son vrai visage. La violence finit par éclater…
La jaquette de Phase 7 s’évertue de manière assez étrange à comparer le film de Nicolas Goldbart avec Paranormal Activity ou REC. Cette belle surprise venue d’Argentine n’a pourtant rien à voir avec les films suscités : pas de shaky cam ou de canards fantômes géants ici, la seule chose pouvant éventuellement faire penser à la saga de Jaume Balaguéro étant l’immeuble comme unité de lieu quasi unique de l’action. Huis-clos alternant l’humour placide lié à son couple de héros (des patachons attachants qui se foutent complètement du virus qui envahit rapidement leur ville et préfèrent rester cloitrés chez eux) et l’angoisse née de voisins beaucoup moins sympathiques, Phase 7 fait partie de ces petites pépites débrouillardes et rafraîchissantes qui savent surprendre de bout en bout à partir d’une idée toute simple. Le film peut gratifier le spectateur sans prévenir d’un headshot « jacksonien » en diable, avant de repartir sur une séquence de tension étouffante, puis de glisser encore une fois un trait d’humour noir, toujours en gardant à l’esprit la cohérence de ses pittoresque personnages. Bercé par une musique hypnotique qu’on jurerait signée par John Carpenter, bourré d’idées efficaces, bien joué, Phase 7 est un inédit à ne pas manquer. Il est d’autant plus triste de savoir que depuis la sortie du film, son réalisateur n’a pas transformé l’essai, et est retourné pratiquer son premier métier de monteur.