Le paysage des festivals de cinéma dédiés au genre, ça devient une rengaine, est de plus en plus chargé en France. Tant mieux, pour les artistes comme pour le public. Le défi, pour les valeureux organisateurs de ces manifestations de moins en moins perçues comme contre-culturelles, devient de se démarquer, de proposer autre chose qu’une litanie de projections, fussent-elles intéressantes.

 

L’équipe du festival Mauvais genre, qui fête cette année sa 7e édition, a bien compris cela. Du 27 mars au 1e avril prochain, l’évènement installé à Tours promet bien entendu pas mal de découvertes filmiques, avec 20 longs-métrages sélectionnés hors et en compétition (le président du jury n’a pas encore été dévoilé, mais dans ce dernier figurent déjà Eriq Ebouaney et la sulfureuse Coralie Trinh Thi). Le cinéma indépendant (voire très indépendant) américain y figure en bonne place, avec des titres aussi différents que Jug Face (mélange entre May et Signes, avec un trailer assez suffocant), Funeral Kings et The Battery. La sélection promet quelques moments de bisserie plus ou moins sanglante, avec la diffusion du très Z (et très fou) Manborg du collectif Astron-5 (les cinglés à l’origine de Father’s Day), du néo-giallo Tulpa, ou encore du slasher made in England Sawney : flesh of man – tout un programme.

 

Vers d’autres mondes

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Mais Mauvais Genre ne se limite pas, loin de là, à une enfilade plus ou moins digeste de films en tous, hem, genres. En témoigne la présentation évènementielle du très attendu Upside Down, prévu le 1e mai dans nos salles, et dont la projection sera suivie, le vendredi, d’une rencontre avec le réalisateur Juan Solanas, présent pour décortiquer les aspects visuels de sa romance SF. Dans le même ordre d’idée, une conférence autour de la création de mondes fantastiques dans le jeu vidéo permettra le dimanche de rencontrer Viktor Antonov, l’un de ces créateurs de monde ayant œuvre aussi bien sur consoles (avec Dishonored dernièrement) qu’au cinéma (avec The Prodigies ou Renaissance).

 

Le troisième évènement inhabituel, qui contribue à rapprocher le festival, dans l’intention, d’une manifestation comme les Utopiales de Nantes, consistera en une projection de la série/jeu vidéo Défiance. Produit par SyFy, le programme est une nouvelle tentative d’explorer le monde du « transmedia » de manière originale, le jeu étant un MMO où la progression du joueur se fera en parallèle de la diffusion de la série. Dingue, non ?

 

Si l’on ajoute à cela la part non négligeable donnée à la littérature, avec de multiples dédicaces d’écrivains prévues le week-end, et la tenue de plusieurs ciné-concerts culminant en clôture avec la projection du coréen et très rock’n’roll Turn it up to eleven 2 : Wild days (rien que le titre est une profession de foi), on obtient là un cocktail irrésistible, qui devrait contribuer à consolider la réputation de cette intrépide manifestation.

 

Le programme de la 7e édition

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Soirée d’ouverture :

  • Dark Skies, de Scott Stewart (USA)
  • Upside Down, de Juan Solanas (USA / France)

Compétition :

  • After, de Ryan Smith (USA)
  • The Ascent, de Nemanja Becanovic (Monténégro)
  • The Battery, de Jeremy Gardner (USA)
  • Errors of the human body, de Eron Sheean (Allemagne / USA)
  • Funeral Kings, de Kevin & Matthew McManus (USA)
  • Juan in a million, de S. Allard, D. Arqueros et N. Klein (Chili / Brésil)
  • Jug Face, de Chad Crawford Kinkle (USA)
  • Ok, good, de Daniel Martinico (USA)
  • Portrait of a zombie, de Bing Bailey (Irlande)
  • Tulpa, de Frederico Zampaglione (Italie)

Hors compétition :

  • 13 Eerie, de Lowell Dean (Canada)
  • Dead Sushi, de Noboru Iguchi (Japon)
  • La ferme des animaux, de J. Batchelor et J. Halas (Angleterre)
  • Lyfstraf, de Rudi Steyn (Afrique du Sud)
  • Manborg, de Steven Kostanski (Canada)
  • Radio free Albemuth, de John Alan Simon (USA)
  • Sawney, flesh of man, de Ricky Wood (Angleterre)
  • Turn it up to eleven 2 : Wild Days (Corée du Sud)

Trois compétitions de courts-métrages

Plus d’infos sur www.festivalmauvaisgenre.com