Trailer de Da 5 Bloods : l’enfer du Vietnam selon Spike Lee
Après le succès de BlackKklansman, Spike Lee fait son grand retour en cochant la case Netflix, avec le film d’aventure et de guerre Da 5 Bloods. Bande-annonce !
Thierry Frémaux l’a récemment révélé en interview : s’il n’y avait pas eu confinement et fermeture de toutes les salles de cinéma, Da 5 Bloods aurait eu les honneurs d’une sélection officielle hors compétition au festival de Cannes. Le nouveau long-métrage de Spike Lee, qui devait être le président du jury de cette chimérique édition, aurait ainsi bénéficié d’une rampe de lancement aussi prestigieuse que son précédent titre de gloire, BlackKklansman, qui lui a valu son premier Oscar (!). Ce « new joint » aurait aussi marqué le retour sur la Croisette des productions Netflix : cet ambitieux film de guerre et d’aventure, que le cinéaste décrit comme un mélange du Trésor de la Sierra Madre et d’ApocalypseNow (carrément cité en toutes lettres dans la bande-annonce) sortira en effet directement sur la plateforme de streaming le 12 juin prochain.
Trésor de guerre
La guerre du Vietnam a coûté plus que des traumas aux quatre vétérans Paul (l’excellent DelroyLindo, actuellement dans The Good Fight), Otis (Clarke Peters, The Wire), Eddie (Norm Lewis, Scandal) et Melvin (IsiahWhitlock Jr, The Wire aussi !) : ils ont laissé derrière eux leur chef charismatique (Chadwick Boseman en héros d’un flash-back façon L’enfer du devoir)… et un trésor enfoui dans la jungle. Avec l’aide du fils de Paul (Jonathan Majors, bientôt tête d’affiche de la série Lovecraft Country) et de Mélanie Thierry, Jean Reno et Paul Walter Hauser (Le cas Richard Jewellet BlackKklansman), le petit groupe retourne en Asie pour déterrer les secrets du passé – et déclencher une nouvelle guerre à leur petite échelle.
Peace & war
Avec un tel pitch (qui pourrait aussi être décrit comme un mix entre Retour vers l’enfer et Triple Frontière), un tel casting et un réalisateur aux commandes du calibre de Spike Lee, qui savoure en ce moment un vrai retour en grâce, Da 5 Bloods est l’un des gros événements de cette fin de printemps cinématographiquement assez triste – coronavirus oblige. En deux minutes électriques rythmées par le tube vintage des ChamberBrothers « Time has come today », Da 5 Bloods s’annonce comme une sacrée épopée, nous ramenant par un jeu sur les formats et sources d’images (écran large pour les scènes contemporaines, 4/3 granuleux pour les séquences du passé et stock shots d’archives) dans l’enfer vert du Vietnam. Un conflit impitoyable et inutile pour toute une génération d’afro-américains envoyée en première ligne pendant près d’une décennie. Et du pain béni pour le réalisateur, qui avait déjà tâté du film de guerre avec l’invisible et peu apprécié Miracle à Santa-Anna, et peut se frotter ici à un genre populaire en y apposant sa verve contestataire et son sens du discours par l’image forte. L’impatience est là !