Étrange Festival : l’édition 2020 tombe le masque (ou presque)
Menacé, comme tous les autres festivals, par la pandémie, l’Étrange Festival se tiendra bien en septembre à Paris, avec quelques belles surprises.
Que la 26e édition de l’Étrange Festival se déroule bien du 2 au 13 septembre prochain, dans son antre souterrain du Forum des Images, est déjà une victoire en soi. Avec le festival de Deauville, qui a gonflé pour l’occasion sa programmation en reprenant des films sélectionnés à Cannes 2020, et Hallucinations Collectives à Lyon, la manifestation parisienne figure parmi les premiers gros événements cinématographiques à se tenir depuis l’arrivée du coronavirus en France. « Les attaques de zombies, les pandémies et les fins du monde, on connaît », rappellent malicieusement les organisateurs d’un festival plus que jamais en phase avec notre surréaliste époque. Malgré tout, pour que l’Étrange ait lieu, il a fallu faire des concessions : les salles déjà serrées du Forum ne pourront se remplir qu’à 50 % de leurs capacités, les files d’attente seront gérées de manière draconienne, le port du masque sera obligatoire (peut-être aussi pendant la projection, mais rien n’est sûr)… Il fallait cela pour que le rendez-vous le plus azimuté de la capitale soit honoré, et que les cinéphiles les plus curieux (et du coup les plus rapides pour réserver leurs places!) soient rassasiés pour une année.
Bizarre, inattendu et décalé… comme toujours
Si l’édition 2020 sera donc particulière, la programmation (non finalisée) est fidèle aux attentes des connaisseurs. Le gros morceau reste la sélection de longs-métrages projetés en avant-première, en compétition ou en Séance spéciales / Mondo Vision. La belle prise de l’année, c’est la première internationale de Possessor, deuxième long-métrage de Brandon Cronenberg : un nouveau coup d’essai qui a déjà fait parler de lui avec une électrique bande-annonce pleine de visages fondus. On y croisera quelques titres fantastiques qu’on attend avec impatience (Sputnik, Relic, le film Romola Garai Amulet, précédé d’une belle réputation, ou le cintré Fried Barry), un blockbuster d’action promis au direct-to-video (le coréen Destruction Finale, alias Ashfall), ainsi que les nouveaux films de Gaspar Noé, Lloyd Kaufman, Roy Andersson, Alex Van Warmerdam, ou Joko Anwar. Du beau monde, et c’est sans compter les équipes de films francophones qui pourront faire le déplacement, pour présenter le curieux Teddy (sélectionné à Cannes 2020) ou le mystérieux Hunted réalisé par Vincent Parronnaud, co-réalisateur de Persépolis.
« Il a fallu faire des concessions… »
De Persépolis, il en sera peut-être question, puisque les travées du Forum accueilleront durant la quinzaine la réalisatrice Marjane Satrapi, présente pour une Carte Blanche au goût sûr (elle y présentera notamment Hamburger Film Sandwich). Un hommage sera également rendu à Pierre Molinier, et le plus pop des cinéastes japonais Seijun Suzuki aura droit à une mini-rétro, avec la projection de sa « trilogie Taisho » en copies neuves. Bref, que du bon, du bizarre, de l’inattendu et du décalé, trois caractéristiques incontournables de l’Étrange qui perdurent malgré la tempête sanitaire !
Plus d’infos : etrangefestival.com