Anna et l’Apocalypse : Shaun of the dead rencontre Glee

par | 30 septembre 2019

Anna et l’Apocalypse nous plonge en plein chaos dans un petite ville écossaise en proie à une épidémie de zombies. Mais le tout en chansons et à Noël !

En ouverture de l’Étrange Festival 2018, un écossais fringuant, John McPhail est venu souhaiter « beaucoup de fun » aux premiers spectateurs français de son film : Anna and the apocalypse, écrit à quatre mains avec un autre écossais, Ryan McHenry (qui s’est fait connaître avec Zombie Musical en 2011), décédé en 2015 et auteur du court-métrage d’origine. Anna et l’Apocalypse, en VF, se présente, c’est assez rare pour le signaler, comme une comédie musicale zombiesque qui se déroule durant les festivités de fin d’année dans une petite ville écossaise. L’héroïne, Anna (Ella Hunt), qui a tout d’une reine de bal de promo, rêve de s’échapper en Australie une fois son diplôme en poche, au grand désespoir de son meilleur ami secrètement amoureux d’elle. Mais c’est sans compter sur une redoutable épidémie qui frappe les habitants de sa ville…

En matière de comédie horrifique, Shaun of the dead tient fermement la barre haute depuis sa sortie. Le classique d’Edgar Wright a tellement marqué au fer rouge le genre qu’il est malheureusement difficile pour tout autre prétendant britannique de l’égaler ou de ne pas perdre la face au petit jeu des comparaisons. Anna et l’Apocalypse a pourtant un atout de taille dans sa main : l’invasion des morts-vivants se déroule ici en musique, dans une ambiance de joyeux chaos adolescent !

Drôle sans être jouissif

Dès les premiers morceaux, il apparait pourtant que le film va plus évoquer la série Glee avec des zombies au milieu pour faire bonne mesure. Le long-métrage prête volontiers à sourire et dispense quelques bons moments de comédie, pour peu qu’on puisse supporter les multiples tours de chant pétris de guimauve, sur la condition pas facile-facile des jeunes adultes du fin fond de l’Écosse (soupirs). En revanche, il ne faudra pas s’attendre à un rythme effréné façon Ghost Graduation. Handicapé par des chansons qui stoppent l’action plus qu’elles ne la valorisent, Anna et l’Apocalypse pêche par un manque criant d’imagination et d’originalité, dans un sous-genre qui a vu défiler trop de représentants pour que l’on accepte de revoir les mêmes clichés déballés à la chaîne.

Le casting, à l’indéniable capital sympathie, entre parfaitement dans les cases du genre : la jeune ingénue, Ella Hunt (aperçue dans Les Misérables, mais qui explose ici pour de bon), le proviseur acariâtre et  too much Paul Kaye (Game of Thrones) ou bien encore la lesbienne aigrie incarnée par Sarah Swire et l’amoureux transi joué par Malcolm Cumming. Ce joyeux mélange un poil caricatural parvient à convaincre sans agacer. John McPhail remplit in fine sa mission de nous faire passer un bon moment, sans qu’il soit nécessaire pour autant de hurler en playback au génie.