Color out of space : Nicolas Cage et Richard Stanley revisitent Lovecraft
Attendu pour 2020, Color out of space marque le retour au cinéma de Richard Stanley, qui adapte « à l’ancienne » une nouvelle culte de HP Lovecraft. Bande-annonce !
Terrence Malick peut aller se rhabiller. Dans le genre come-back qu’on attendait plus, celui du réalisateur Richard Stanley se pose là. Remarqué aux USA avec les très cultes Hardware et Le souffle du démon, le cinéaste n’a plus signé de long-métrage de fiction… depuis 27 ans ! Oh, bien sûr, l’excentrique artiste d’origine sud-africaine ne s’est pas tourné les pouces pendant ce temps. Stanley est entré dans la légende d’Hollywood en étant viré du plateau de L’île du docteur Moreau (1996), production dont le tournage cauchemardesque, relaté dans le documentaire Lost Soul, fut bien plus incroyable que le produit terminé. Il s’est ensuite passionné pour l’ésotérisme et l’anthropologie, signant plusieurs documentaires sur le sujet, tout en produisant à la pelle des scripts non-tournés et en tentant un premier retour avec un sketch de l’anthologie fauchée The Theatre Bizarre. Le revoilà donc derrière la caméra pour les besoins de Color out of space, adaptation contemporaine d’une nouvelle de l’écrivain Howard Philip Lovecraft, « La couleur tombée du ciel », avec une tête d’affiche à la fois attendue et étonnante : Nicolas Cage !
Une famille qui va en voir de toutes les couleurs
Fraîchement sorti du succès, certes confidentiel, de Mandy, l’acteur américain a décidé de collaborer à nouveau avec les producteurs de SpectreVision pour ce récit fantastique dans lequel un météorite s’écrase dans la campagne de Nouvelle-Angleterre. Par un phénomène inexplicable, l’objet diffuse partout une couleur indéfinissable, altère l’espace-temps, et surtout, contamine l’esprit de la famille de Nathan Gardner (Nicolas Cage, qui pourra donc péter les plombs comme il le souhaite)… Adaptant l’un de ses auteurs préférés, dont il a longtemps voulu retracer la vie au cinéma, Richard Stanley a, si l’on en croit la bande-annonce du film, eu les coudées franches pour livrer une oeuvre à la fois intense et psychédélique. Effets spéciaux organiques « à l’ancienne », épouvante frontale, Color out of space semble avoir contourné consciemment le côté indicible de l’univers de Lovecraft pour confectionner un film d’horreur idéal pour une séance de minuit agitée. D’ailleurs, c’est lors d’une séance « Midnight madness » à Toronto, que le film a été présenté pour la première fois, en septembre. Sélectionné également à Sitges, Color out of space n’a pas fait l’unanimité, mais il est difficile de ne pas être excité par la perspective de découvrir ce projet étrange qui sort (un peu) de l’ordinaire. Rendez-vous en 2020 !