David Fincher est de retour, en noir et blanc, avec le teaser de Mank
Enfin. Six ans après Gone Girl, David Fincher revient au cinéma, chez ses vieux amis de Netflix, avec Mank, hommage léché au Hollywood des années 30. Bande-annonce !
Dans la carrière d’un cinéaste aussi observé, décortiqué et adoré que David Fincher, six ans, c’est long. Depuis 2014 et la sortie de Gone Girl, le réalisateur de The social network, qui a fini par s’imposer dans de nombreux classements comme LE film de la décennie écoulée, a été absent des écrans. Rien à se mettre sous les dents, sauf si vous êtes abonnés de Netflix : la plate-forme américaine doit beaucoup au metteur en scène, qui lui a livré, en partie, son premier succès sériel, House of Cards. Fincher a frappé plus fort en s’associant au projet Mindhunter, dont les deux saisons portaient bien plus encore sa marque. Aussi, ce n’est pas une surprise de voir le réalisateur revenir au long-métrage via Netflix, avec un projet qui plus est aussi singulier que Mank.
Naissance (mouvementée) d’un chef d’œuvre
Mank, pour Herman J. Mankiewicz, est un projet-passion pour Fincher, qui a cherché depuis vingt ans à porter à l’écran ce script signé par son défunt père, Jack. Mank est un biopic, une « satire sociale » selon le synopsis, qui nous ramène dans le Hollywood des années 30 : le héros-titre, frère du réalisateur Joseph Mankiewicz, est le scénariste alcoolisé du futur chef d’œuvre Citizen Kane, et le film décortique sa relation houleuse, sur le tournage et en dehors, avec Orson Welles, qui s’attribue peu à peu la paternité de ce script inspiré de la vie du magnat William Randolph Hearst. Gary Oldman, sans maquillages, interprète ce personnage-clé finalement peu connu du grand public, entouré de Tom Burke dans le rôle de Welles, d’Amanda Seyfried, Lily Collins, Tuppence Middleton et Charles Dance. Le duo Trent Reznor / Atticus Ross est de retour, de son côté, pour composer la musique.
« Mank épousera la forme d’une œuvre de cet âge d’or du 7e art. »
Film cinéphilique réalisé par un fin connaisseur de l’industrie, Mank épousera la forme d’une œuvre de cet âge d’or du 7e art. Tourné en noir et blanc (et en mono), le film est comme le révèle le premier teaser, constellé d’hommages stylistiques et graphiques à cette période, depuis les logotypes d’époque jusqu’aux plans singeant des moments-clés de Citizen Kane. Comme toujours avec Fincher, la première bande-annonce emballe autant qu’elle nous rend méfiant, Mank n’étant pas peut-être pas aussi primesautier et léger que le laissent penser les extraits. Avec son style léché et rétro juste ce qu’il faut, un sujet oscarisable en diable (doit-on rappeler que Citizen Kane avait été snobé aux Oscars ?) et les attentes qui entourent ce come-back (Aaron Sorkin a qualifié le résultat « d’époustouflant, même selon les standards de Fincher »), nul doute que les analyses fleuriront dès la sortie du film, prévue le 4 décembre sur Netflix.