Festival de Gérardmer 2021 : terreur à domicile

L’édition 2021 du festival de Gérardmer aura bien lieu, mais en ligne. Découvrez la programmation de cette édition virtuelle pas comme les autres…

Un festival de cinéma sans salle de cinéma, est-ce encore un festival ? Cette question, à laquelle les organisateur du festival de Toronto ont déjà tenté de répondre en septembre, reste d’une actualité brûlante en ce début d’année 2021, alors que les multiplexes et salles d’art en essai restent désespèrement fermées au public. Pour éviter une annulation pure et simple au dernier moment, les organisateurs du festival du film fantastique de Gérardmer, le Public Système, ont décidé, très tôt, de sauter le pas vers une édition 100 % virtuelle. Pour sa 28e édition, Fantastic’Arts a donc décidé de tout organiser (sélection, compétitions officielles, jury de personnalités présidé par Benoît Bonello pour les longs et Pio Marmaï pour les courts métrages, durée limitée du 27 au 31 janvier) comme s’il s’agissait d’un vrai événement… à part pour les spectateurs, priés de rester à l’écart de la station vosgienne pour cette fois, et dans leurs canapés pour découvrir ce nouveau millésime.

Qu’on valide ou non la démarche (en quoi l’expérience de regarder un film seul ou à deux, même inédit, chez soi, diffère-t-elle de ce que l’on fait sans discontinuer depuis bientôt un an ?), force est de constater que le principe a plu au public fidèle de la manifestation. Sitôt la mise en ligne de la programmation effectuée ce jeudi 7 février, et la billetterie ouverte, la totalité des Pass (50 € pour cinq jours, avec accès aux films pour un temps et un nombre de « spectateurs » limité) a été vendue en moins d’une journée ! Les heureux détenteurs du billet, plus les spectateurs à la séance, auront donc l’occasion de découvrir sans pression une vingtaine de titres encore inédits en France, sélectionnés par l’équipe parmi près de 300 propositions.

La grande attraction de la compétition officielle, comme c’était le cas lors de l’Etrange Festival 2020, sera à n’en pas douter le Possessor de Brandon Cronenberg. Un titre promis, et c’est plutôt une bonne nouvelle, sur grand écran en avril prochain, ce qui n’est que justice lorsqu’on considère le buzz grandissant qui entoure le nouveau film du fils de David depuis bientôt un an. En compétition également, le Britannique Host (photo ci-dessus), un film fantastique en « face caméra » tourné pendant le confinement sur Zoom, qui rappellera forcément le récent Unfriended et sa suite, mais qui bénéficie lui aussi de critiques positives. Le Français Teddy et son loup-garou décalé, devraient également faire parler d’eux, tout comme Cursed Lesson, seul film asiatique du lot, et ses cours de yoga maudits. Quant à The Stylist, Sweet River, Mosquito State ou Boys from County Hell, ils restent encore entourés d’un certain mystère.

Ce n’est pas tout : Gérardmer proposera également hors-compétition une batterie d’inédits plus sûrement appelés à truster les portails VOD et SVOD, comme le russe Sputnik (lui aussi passé par l’Etrange), le rural et bien glauque The Dark and the Wicked (photo ci-dessus), par le réalisateur de The Strangers, le film de guerre ectoplasmique Ghosts of War, le bien-nommé Impetigore de l’Indonésien Joko Anwar, le film à sketches habitué des festivals The Mortuary Collection ou la série B cybernétique Transfer (prévue en DTV début février).

Comme c’est son habitude les années « normales », Gérardmer ne serait pas complet sans une Nuit décalée constituée de titres « à prendre au 15e degré » (comme le cinglé Psycho Goreman du collectif Astron-6, derrière The Void), et une Nuit « cinéphile », avec des classiques comme Le loup-garou de Londres et le rare The Addiction d’Abel Ferrara – attendu pour la 1ère fois en blu-ray le 24 mars.

Ce programme copieux s’accompagnera pour les festivaliers de rencontres live avec les équipes de film (sur Internet, bien sûr) et d’un palmarès à découvrir en direct… mais encore plus au chaud que d’habitude !

Plus d’infos : www.festival-gerardmer.com