En attendant le septième volet de la saga Star Wars imaginée par Georges Lucas et réalisé par J. J. Abrams sous l’égide de Disney, une immense exposition s’ouvre ce samedi 15 février à la Cité du cinéma de Saint-Denis. Après Montréal, Edmonton et Ottawa, les 200 pièces originales de la collection Lucas Cultural Art Museum se posent chez un « Jedi » bien de chez nous, « Luke » Besson.
Au fil des dix salles de cette exposition qui s’étend sur 200 m2, le visiteur est plongé au coeur de l’univers et de l’atmosphère Star Wars, bien aidé par les musiques et bruitages officiels, propres aux deux trilogies. Les affiches de l’exposition, élaborées par X3 Productions, représentant des dessins travaillés à la palette graphique des visages des principaux personnages sur fond blanc, font office de superbe entrée en matière.
Des pièces uniques…
Les modèles réduits des vaisseaux (de la navette impériale aux vaisseaux destroyers, en passant par le fameux Faucon Millenium) permettent aussi de prendre la mesure du niveau de détails techniques indispensable à la création d’un monde SF. Le visiteur croise également les costumes endossés par les acteurs de Leia (devenue l’idole d’une génération d’adolescents dans son bikini d’esclave), d’Anakin et, en bouquet final, de l’empereur et de Dark Vador. Des Stormtroopers patrouillent pour assurer votre sécurité.
Jamais autant de pièces issues des précédents Star Wars n’avaient foulé le sol français. Cette collection révèle des trésors inédits de la saga, et bon nombre d’entre eux sont des costumes et accessoires originaux. Accueilli par les robots R2D2 et C3PO en tête, le visiteur croise ainsi successivement le vaisseau d’Anakin, se penche sur la marionnette de Yoda, frissonne face à la sculpture d’Han Solo figé dans un bloc de carbonite.
Des dessins et croquis de production originaux, signés entre autres de Ralph McQuarrie, permettent également de découvrir les prémices des personnages avant le tournage, lorsque le script s’intitulait encore The Star Wars, et que Luke était encore représenté comme une fille, par exemple. Beaucoup de surprises attendent le spectateurs dans cette immense collection.
… des partis-pris troublants
Cette exposition exceptionnelle invite les fans à découvrir des objets de tournage qui ne reviendront pas de sitôt dans l’hexagone (certains n’ont malheureusement pas fait le voyage depuis la Californie en raison de leur état). Pourtant, dès l’entrée, l’accueil se fait de manière plutôt glaciale. Il n’est pas question de franchir la monumentale porte vitrée de la Cité du cinéma imaginée par le réalisateur de Léon, qui abrite plateaux de tournage et école de cinéma. Le visiteur est gentiment invité à emprunter la « porte de service », sur le côté, et ne pourra finalement jamais admirer de l’intérieur la toiture art déco de cet immense domaine.
[quote_right] »Des dessins et croquis de production originaux, signés entre autres de Ralph McQuarrie, permettent également de découvrir les prémices des personnages avant le tournage. »[/quote_right]Dès le départ, chacun se voit remettre un petit bracelet noir. Celui-ci se pose sur des ronds lumineux, et permet de déterminer l’identité du visiteur, et son rapport à la Force. Au fil de l’exposition, celui-ci devra préciser sa race, son sexe, son origine, le caractère de ses parents, jusqu’à passer ou non du côté obscur de la Force et se voir attribuer une « personnalité » qui se rapportera à un personnage de la saga. Ce fil rouge donnant son nom à l’exposition « Identités », cela semble sommes toutes logique.
Seulement, les organisateurs de l’exposition ne s’arrêtent pas là. Non content de commenter sommairement les pièces exposées, ils préfèrent ne pas trop s’y attarder pour concentrer leurs propos sur une analyse scientifique des effets neurologiques et génétiques de votre personnalité, parfois avec un léger accent québécois. Ces tableaux illustrés par les personnages de la saga en ombre chinoise n’ont rien d’inintéressant. Cependant, ils trouveraient davantage leur place dans un documentaire éducatif qu’aux côtés d’objets n’ayant aucun rapport avec le propos.
Autre motif d’agacement : l’audioguide. Indispensable pour tirer un quelconque enseignement du voyage intergalactique, il n’en demeure pas moins très peu ergonomique et s’avère vite irritant. En effet, sur un audioguide classique, il suffit d’appuyer sur le bouton de son choix pour écouter l’explication de l’œuvre en face de soi. Il reste possible d’arrêter l’enregistrement et de revenir en arrière à sa guise. Or, le système expérimenté par l’exposition Star War Identities ne comprend aucun bouton de commande. Un simple boîtier à porter autour du cou relié à un écouteur se déclenche lorsque le visiteur passe devant les bornes interactives. Ce sont les bornes qui émettent le son et non l’inverse ! De fait, le signal doit pouvoir émettre en toute circonstance et ne doit pas être entravé par un col de chemise par exemple, sous peine d’entendre un grésillement indélicat dans son oreille. De plus, le signal arrête d’émettre lorsque vous vous éloignez, parfois de quelques centimètres de la borne d’émission. Enfin, contrairement à un audioguide classique, la borne diffuse son signal en continu, de sorte que le visiteur prend systématiquement l’explication en cours de route.
L’exposition Star Wars Identities prend place au cœur d’une Cité du cinéma, qui a fait plus parler d’elle récemment pour des scandales fiscaux de grande envergure. Certains regretteront peut-être le choix de Lucasfilms d’installer son exposition dans ce lieu privé, assez excentré, au lieu d’opter pour la très respectable Cinémathèque française, par exemple, qui avait accueilli avec faste des expos consacrées à Stanley Kubrick et Tim Burton. La balade, très onéreuse (entre 15 et 20 €), demeure malgré tout un passage obligé pour tous les fans et les curieux de Star Wars qui se respectent.
Consultez notre page Facebook pour profiter de l’album complet de l’exposition.
[styled_box title= »Star Wars Identities » class= » »]
La Cité du Cinéma
20, rue Ampère
93 200 Saint-Denis
Du 14 février au 30 juin 2014
[/styled_box]
Retrouvez Star Wars sur Amazon