Marshall : justicier du samedi soir
Thurgood Marshall, figure de la lutte pour l’égalité des droits, devient un avocat-justicier charmeur dans ce film inédit avec la star de Black Panther.
La relation amour/haine que l’Amérique entretient avec son système judiciaire constitue une matière perpétuellement fascinante pour le public français. Les films de procès qui en résultent finissent souvent par se ressembler, mais s’appuyer sur une figure historique pour pimenter la recette, comme le fait Marshall : la vérité sur l’affaire Spell rajoute un véritable intérêt au genre. Le film de Reginald Hudlin, réalisateur de télé plus connu pour avoir signé Boomerang, l’un des nombreux projets-caprices d’Eddie Murphy dans les années 90, choisit en effet de se pencher sur les jeunes années de prétoire de Thurgood Marshall, premier afro-américain à avoir siégé à la Cour Suprême. Une période moins inconnue pour un personnage encore moins célèbre chez nous, mais qui fournit un background intéressant à ce qui s’avère être un suspense judiciaire débordant de classicisme.
Le procès des discriminés
Un procès et basta
La sympathique alchimie entre les deux acteurs rend plus acceptable un script cousu de fil blanc qui se dénouera à coup de flash-backs, tandis que les adversaires de nos héros, le flippant Dan Stevens (The Guest) et un James Cromwell livide, rivalisent de mines sinistres et de saillies condescendantes. Le regret demeure, au moment du générique de fin, de voir la vie passionnante de l’homme de loi qu’était Marshall restreinte à un long épisode de série judiciaire ponctué d’infos Wikipedia sur l’action de la NAACP. Au vu de l’accueil timide du film outre-Atlantique, qui a motivé une sortie VOD-only sur notre territoire, pas sûr que le juge Thurgood ait droit de sitôt à un biopic en bonne et due forme…