Nuit Nanarland : le retour du meilleur du pire !

par | 6 septembre 2018

Ninjas en folie, zombies fatigués, bagarres approximatives et doublages d’anthologie se bousculeront le 22 septembre dans la 3e Nuit Nanarland. On fait les présentations ?

Elle s’est appelée un temps Nuit Excentrique, se déroulait à la Cinémathèque française avant de faire ses valises pour atterrir au Grand Rex. Et là, l’événement a été rebaptisé Nuit Nanarland. Et le 22 septembre, elle revient pour sa 3e édition. Comment, vous ne savez pas de quoi on parle ? Mais d’une institution du 7e art, enfin ! Petit rappel pour les étourdis qui ne connaîtraient pas encore le principe : comme l’excellent site Internet dont elle tire son nom, la Nuit Nanarland propose de découvrir, en écran large et en grandes pompes, les plus grands mauvais films de l’histoire du cinéma. Une sorte de célébration de ce que l’usine à rêves peut produire de plus raté, le plus souvent involontairement et inconsciemment.

Scénarios incohérents, acteurs en carton, montages surréalistes, doublages foireux, effets spéciaux invraisemblables : la Nuit Nanarland célèbre ces films où rien ne marche, et où l’amateurisme ambiant permet souvent d’atteindre les cimes du mauvais goût, et donc du jouissif pour les spectateurs avertis. C’est le propre des nanars, et c’est ce qui les différencie des séries Z volontairement cheap qui polluent souvent les rayons VOD et fins de soirées de la TNT – comme l’affreuse « saga » des Sharknado, produite par les spécialistes du genre, Asylum.

« Le pire n’est jamais décevant ! »

Nuit Nanarland : le retour du meilleur du pire !Pour cette 3e édition, qui promet de faire une fois de plus salle comble, la « team » Nanarland, qui proposera durant la soirée des tonnes de jeux, bande-annonces psychotroniques et extraits cultes, a sélectionné quatre titres issus des glorieuses années 80 (et de la fin des années 70), période la plus faste du nanar international – c’était aussi le bon temps de la VHS, dont les moins de 30 ans ne peuvent pas se souvenir. La Nuit démarrera avec White Fire / Vivre pour survivre / Le diamant (le titre même est un sacré bordel en soi), « le chef-d’oeuvre absolu de Jean-Marie Pallardy, notre réalisateur préféré de tous les temps », s’enflamment les organisateurs. Un incompréhensible film d’action franco-turc fréquenté par un casting américain par l’auteur de L’arrière-train sifflera trois fois : autant dire que la soirée démarrera sur les chapeaux de roue !

La fête se poursuivra avec Force Noire, un film d’arts martiaux tourné en Espagne par l’acteur-scénariste-réalisateur Christian Anders, dont le potentiel nanardesque se résume en cette glorieuse phrase : « Imaginez un instant Claude François qui, un jour, aurait décidé de tout plaquer pour devenir l’égal de Bruce Lee. » ‘Nuff said !

Plus connu, en tout cas auprès des amateurs de bis transalpin, Zombi 3 a longtemps fait fantasmer les fantasticophiles avec son affiche pompant sans prévenir les posters de Freddy Krueger, et restait surtout comme le pire souvenir de la carrière de Lucio Fulci, maître italien du genre zombiesque. Fauché, remonté dans tous les sens (surtout les mauvais), ce film… de zombies, qui n’est rappelons-le pas une suite de Zombi 2 (ni de Zombi 1 d’ailleurs) bénéficie nous promet-on d’un doublage français d’anthologie. On demande à (re)voir !

Enfin, comment finir une Nuit Nanarland digne de ce nom sans une production Cannon ? Les plus noctambules pourront se régaler avec Ninja III, improbable film… de ninjas (oui, c’est facile aussi) qui mélange pêle-mêle aérobic (so 80s !), exorcismes et shurikens, dans un même élan de générosité mal placée. Allez, vous savez ce qui vous reste à faire pour profiter de ce programme ô combien stimulant pour les zygomatiques : prenez vos places avant de le regretter !