Le poète et courtisan Giambattista Basile savait mieux que personne romancer la vie de la noblesse napolitaine du XVIe et du XVIIe siècle. Source d’inspiration d’un certain Charles Perrault, l’homme de lettres est surtout célèbre pour avoir commis entre 1634 à 1636, d’abord sous pseudonyme, puis à titre posthume un recueil de contes, baptisé Pentamerone, Le conte des contes, en français. Ces histoires, pas franchement tout public, mêlent des seigneurs libertins, des princesses tristes, des sorcières, des monstres et des fées, dans un joyeux festin aussi paillard que glauque.
Le bizarre des bizarres
Le réalisateur de Gomorra, Matteo Garrone prend les reines de cette coproduction italiano-franco-britannique et adapte librement trois histoires indépendantes. Un casting international rejoint cet ovni avec Salma Hayek (qui s’est dernièrement illustrée irrévérencieusement dans Everly) dans la peau d’une reine prête à tout pour donner la vie, Vincent Cassel, sous traits d’un roi obsédé, mais aussi John C. Reilly ou encore Toby Jones.
Dans le trailer complètement fou, qui remporte la palme du plus « what the fuck ? » de l’année, les premières images toujours plus hallucinées défilent sur le rythme tranquille de la célèbre Pavane op. 50 en fa dièse mineur de Gabriel Fauré. Blanc laiteux contrastant avec le rouge sang, château ensorcelé et bêtes bizarres au programme, silhouettes incongrues et nobles richement habillées, bonheurs et deuils peuplent la bande-annonce de Tale of Tales. Gageons que ce petit bijou étrange et pervers fera sûrement sensation à Cannes, où il figure en sélection officielle.