Top 10 : Sylvester Stallone
À l’affiche de Samaritan, Sylvester Stallone n’a pas besoin d’introduction : voici nos 10 films préférés du « Sly » !
Alors qu’il approche de ses 76 ans, Sylvester Stallone n’a jamais été aussi loin de la retraite qu’en 2022. L’une des plus grandes icônes du cinéma musculeux des années 80 (puis 90), aussi indissociable de l’imaginaire des trentenaires et quarantenaires que les vidéoclubs dans lesquels ils ont grandi, est à l’affiche ce mois-ci de Samaritan, disponible en exclusivité sur Amazon Prime Video. Une sortie en DTV rare pour l’acteur, réalisateur et scénariste, qui est resté en haut de l’affiche au crépuscule de sa carrière grâce à des franchises comme Creed, Les gardiens de la galaxie et Expendables. Plus inhabituelle pour lui, la diffusion prochaine sur Paramount+ de Tulsa King, créée par Taylor Sheridan, le verra endosser pour la première fois le rôle principal d’une série télévisée. Un nouveau défi pour la légende new-yorkaise, dont le charisme bourru, l’inimitable voix caverneuse et la faculté à sans cesse se réinventer (il profite ces dernières années d’une carrière inattendue d’artiste contemporain) n’ont pas encore fini de nous accompagner. Pour l’occasion, nous avons concocté un top 10 de ses meilleurs rôles, où les surprises seront rares, mais le plaisir de revenir sur sa filmographie, indéniable !
10. Expendables
Nous aurions pu démarrer ce top avec Tango & Cash, petit plaisir dégénéré de buddy movie avec Kurt Russell, ou le divertissant Daylight. Mais il faut rendre hommage à la trilogie Expendables, que Stallone a envisagé à l’orée des années 2010, comme un baroud d’honneur rigolard pour les gloires du cinéma d’action qui avaient fait notre bonheur vingt ans avant. Saga de fans avant d’être un univers cohérent, Expendables 1 tient encore la route en tant que bourrinade virile, sympa et bêta, avant que les caméos fumeux et les clins d’œil lourdingues finissent par tout gâcher.
9. Les faucons de la nuit
Même pour ceux qui n’ont pas eu la chance de le voir, Les faucons de la nuit est un titre familier. Pour ce visage, là, cette tête d’avatar de Serpico binoclard que Stallone s’est faite, à l’occasion d’un polar bien moins intéressé par la critique sociale et le combat pour l’intégrité que Sidney Lumet. Les faucons de la nuit, c’est du polar vintage comme on en fait plus, avec un Stallone très concerné en flic lancé avec Billy Dee Williams à la poursuite d’un méchant terroriste joué par Rutger Hauer. Étrangement, malgré les années, le film tient toujours le coup !
8. John Rambo
S’il a fini par devenir une caricature patriotique de lui-même, John Rambo est resté un personnage fondamental dans la carrière de Stallone. Il était aussi inattendu que logique de voir la star revenir en 2007 à ce personnage de « bête de guerre ». Dans cette éprouvante séquelle, John est sorti de sa retraite pour aider des missionnaires et finit par décimer la moitié de l’armée birmane. John Rambo, le film, est moins galvanisant que morbide dans sa violence, et le résultat n’en est que plus mémorable. On évitera de s’attarder sur le cinquième opus, qui sera celui de trop…
7. Cliffhanger
Comme les autres stars de film d’action de sa génération, Stallone n’a pas échappé à la vague des enfants de Die Hard, mais il figure sans doute dans l’un des meilleurs d’entre eux. Réalisée par un Renny Harlin en pleine possession de ses moyens, cette aventure vertigineuse et roborative, pleine d’effets spéciaux ingénieux et de moments d’anthologie, fait du Sly un alpiniste handicapé par un trauma sévère (encore), qui se dépasse malgré tout pour sauver ses proches et décaniller des braqueurs de haut vol. Cliffhanger reste un classique inusable des années 90.
6. Creed
C’est avec Creed que Sylvester Stallone, consacré dès 1976, mais considéré par la suite comme une montagne de muscles impassible, a tutoyé de plus près l’Oscar du meilleur acteur. Bien sûr, c’était parce qu’il y rejouait le rôle de sa vie, Rocky Balboa, devenu dans ce spin-off de Ryan Coogler bien plus réussi qu’on ne l’attendait un mentor pour le fils d’Apollo Creed, incarné par un Michael B. Jordan irradiant de charisme. Le bon script, au bon moment, pour un acteur vieillissant endossant désormais le bonnet du vieux Rocky comme une seconde peau.
5. F.I.S.T.
Peu de temps avant qu’il ne devienne multi-millionnaire avec les suites de Rocky, Sylvester Stallone a l’occasion de devenir un acteur dramatique, loin du ring ou des scènes de guerre. F.I.S.T., signé par un Norman Jewison tout juste sorti de Rollerball, est une fictionalisation de la vie de Jimmy Hoffa, célèbre leader du syndicat routier aux USA. Stallone incarne ce camionneur devenu un homme d’affaires embourbé dans les combines mafieuses avec une intensité maladroite, mais galvanisante. Échec retentissant, il marquera un tournant pour lui, vers une carrière bien plus commerciale.
4. Demolition Man
L’un des points d’orgue d’une décennie qui voit s’accumuler quelques sorties de route un peu honteuses (L’Expert, Assassins et Judge Dredd) reste contre toute attente Demolition Man. Cette grosse machine clinquante pilotée par le débutant Marco Brambilla doit son salut à la peinture pince-sans-rire et méta avant l’heure d’un futur excessivement policé, où le côté « homme des cavernes » de Sly et sa némésis Wesley Snipes fait office de boules dans un jeu de quilles. Stallone, qui s’était essayé sans succès à la comédie auparavant, n’a jamais été aussi drôle.
3. Rambo
Comme le Rocky qui avait fait de lui une star, Rambo prouve en 1982 à ceux qui en doutaient que Stallone possède quelque chose de plus que certains de ses camarades gros bras : il peut être un véritable acteur de composition, vulnérable à l’écran et convaincant en vétéran du Vietnam marginalisé. Impossible d’imaginer un soldat américain brisé par une guerre inutile sans penser à Rambo, mis en scène dans ce premier opus – le meilleur, de loin – comme une bête traquée qui reproduit dans l’urbanité de sa patrie la sauvagerie de la jungle où on l’a envoyé. Incontournable.
2. Copland
Au fond de lui, Stallone le sait : lui, le solide gars de New York à l’élocution difficile qui a fait son trou à l’écran dans des productions fauchées avant de toucher le jackpot, voulait être le nouveau De Niro, plutôt que Monsieur Muscle. Le comédien ne l’a jamais mieux prouvé que dans l’implacable Copland, bijou des années 90 signé James Mangold où, en shérif un peu lent et à demi-sourd, il se mesure au gang scorsesien composé de Robert De Niro, Ray Liotta et Harvey Keitel. Un rôle comme une mise en abîme, d’une touchante évidence, où il devient, le temps d’un film, leur égal.
1. Rocky
Vous n’espériez pas sérieusement autre chose ? Près de 45 ans après sa création et son triomphe aux Oscars, Rocky reste Stallone. Et Stallone reste Rocky, le poing levé sur toutes les photos. L’underdog ultime, c’est lui, et la vie de l’acteur s’est presque racontée en direct, sur cinq décennies, à travers les différents épisodes de la saga. Rocky fait partie de notre vie comme il a défini celle de son créateur, mais s’il est toujours aussi irrésistible dans ce rôle, c’est parce que le souvenir du premier film, cette histoire d’une « chance comme on en rencontre qu’une fois dans une vie », reste toujours vivace, inviolé. Figé dans cette grisaille matinale de Philadelphie à laquelle succèdent les éclairs des projecteurs sur le ring.