Vous connaissez désormais le refrain : lorsqu’une affiche de film proclame fièrement qu’il s’agit des « producteurs de Paranormal Activity et Insidious« , c’est de Blumhouse Productions que l’on parle. Studio omniprésent et au centre d’un véritable revival du film d’angoisse et d’épouvante, Blumhouse est désormais mis en avant comme une véritable marque, à la manière de Dimension Films (la filiale bis de Miramax pilotée par Bob Weinstein, productrice des Scream entre autres), ou même, toutes proportions gardées, de la Hammer. Le nom de la société apparaît clairement dans le premier trailer de Sinister 2, séquelle inévitable du succès surprise de Scott Derrickson, qui avait profité de « l’effet Insidious » lors de sa sortie en 2012, et avait notamment fait les choux gras de la presse généraliste pour ses séances, disons, agitées.
Une mythologie à exploiter
La mythologie mise en place dans Sinister, qui avait pour rappel comme héros un Ethan Hawke confronté à un étrange mal ayant engendré la mort de plusieurs familles, ayant toutes en commun d’avoir été filmées façon snuff movie, est sans surprise reprise et développée plus avant dans cette séquelle, qui change intégralement de casting et de décor. L’action se déroule cette fois dans une ferme rurale de l’Amérique profonde où a bien évidemment été commis un meurtre collectif horrible, avec une mère de famille interprétée par Shannyn Sossamon (Les lois de l’attraction) tentant de protéger ses jumeaux du démon Bughuul, qui traque les enfants innocents en les attirant, via les fameux films en super 8, dans un au-delà d’où personne ne réchappe. En parallèle, deux enquêteurs du paranormal ayant sans doute trop vu Insidious commencent à enquêter sur les méfaits du démon, qui est déjà passé à l’action…
De la part d’un studio qui ne tarde jamais à transformer ses mini-hits en franchises juteuses (Paranormal Activity et American Nightmare en tête), l’arrivée de Sinister 2 est tout sauf surprenante. Le parti-pris du décor champêtre, qui donne un petit aspect Enfants du maïs à l’histoire, promet d’apporter un peu de nouveauté à une suite qui s’appuiera forcément sur les mêmes ressorts visuels et narratifs pour garantir son succès. La bonne nouvelle, c’est que le studio Blumhouse, en l’absence d’un Scott Derrickson parti rejoindre la Marvel pour tourner Doctor Strange (il reste crédité au scénario), a jeté son dévolu pour la mise en scène sur le prometteur Ciaran Foy, le réalisateur irlandais de l’excellent Citadel (qui était pour info notre DTV favori de 2013). A la vision de la bande-annonce, on comprend ce qui a pu motiver ce choix : comme dans son premier essai, il est question d’innocence enfantine bafouée, de mythes urbains enracinés dans le quotidien et d’apparitions terrifiantes dans des lieux abandonnés. Un prêtre fermement acquis à la cause du paranormal semble même faire son apparition !
Le film est prévu pour une sortie sur les territoires anglo-saxons durant l’été, mais en ce qui concerne la France, l’affaire est d’ores et déjà entendue : Wild Bunch a annoncé vouloir sortir le film via sa nouvelle branche éditoriale e-cinema en fin d’année, ce qui veut dire que Sinister 2 ne sera malheureusement pas visibles en salles chez nous. Reste à espérer peut-être une sélection en festival avant cela ?