Top 10 : Mads Mikkelsen
À l’occasion de la sortie en salles d’Arctic et de Polar sur Netflix, nous vous livrons notre top 10 des meilleurs rôles du charismatique Mads Mikkelsen !
Intense et versatile : deux mots qu’on ne peut s’empêcher d’utiliser quand il s’agit évoquer Mads Mikkelsen. L’acteur danois le plus célèbre dans le monde, après avoir joué les seconds rôles chez Disney (dans Doctor Strange et Rogue One pour être précis) est de retour au sommet de l’affiche, à la fois au cinéma avec Arctic, et sur Netflix avec l’adaptation de comic book Polar et le film sur Vincent Van Gogh At Eternity’s Gate. Trois films on ne peut plus opposés dans leurs sujets et leurs approches, comme c’est souvent le cas dans la filmographie de ce polyglotte à l’aise dans tous les styles, et tous les costumes.
Ancien danseur émérite, Mads Mikkelsen a entamé sa carrière devant la caméra au moment où la nouvelle vague danoise se faisait remarquer sur la scène internationale avec le Dogme. Avec son visage anguleux, son regard transperçant et sa silhouette d’athlète, Mikkelsen s’est vite imposé comme un comédien incontournable au pays de Lars Von Trier. Un vrai caméléon, dont le talent et le charisme ont vite dépassé les frontières. Mads Mikkelsen tourne peu, mais chacun de ses projets gagne en intérêt dès qu’il y apparaît, qu’il s’agisse d’une franchise hollywoodienne, d’une série télévisée ou d’un drame scandinave en costumes. Avant de le recroiser dans le jeu vidéo de Hideo Kojima Death Stranding, le nouveau Tomas Vinterberg et la franchise young adult Chaos Walking (versatile, on vous dit), on dresse le top 10 des meilleurs rôles de l’ami Mads, qui nous obligera à laisser sur le bas-côté bien des rôles d’anthologie. Enjoy !
10. Artic
Mads Mikkelsen décrit l’expérience de tournage d’Arctic (vingt jours en Islande, dans des conditions polaires) comme l’une des plus difficiles qu’il ait connu dans sa carrière. Mais le jeu en valait la chandelle : premier long-métrage du musicien et réalisateur Joe Penna, Arctic ramène le genre du survival à sa condition la plus élémentaire. Seul, ou presque, à l’écran, Mads Mikkelsen livre une prestation aussi viscéralement physique que subtile dans le rôle d’un naufragé des glaces, trouvant une raison de vivre dans son combat quotidien pour la survie.
9. Les soldats de l’ombre
Gros succès au Danemark, distribué confidentiellement chez nous, Les soldats de l’ombre met en lumière le rôle de la Résistance danoise durant la Seconde guerre mondiale. Aux côtés de Thure Lindhardt, dans le rôle de « Flamme », Mikkelsen incarne « Citron », un assassin sur la brèche, inquiet et nerveux, dans cette peinture d’une Occupation où traîtrise et coups bas s’enchaînent, même chez les braves résistants. Les soldats de l’ombre est aussi le récit d’une amitié entre deux hommes aux caractères opposés, unis par un seul idéal. À redécouvrir !
8. Hannibal
Si Mads Mikkelsen jouit d’une popularité sans pareil auprès du grand public, c’est en partie grâce à Hannibal. Diffusé pendant trois saisons et 39 épisodes sur NBC, le show de Bryan Fuller (Pushing Daisies) a permis à l’acteur de relever un beau défi en succédant à Anthony Hopkins dans le rôle d’Hannibal le cannibale. Mikkelsen personnifie dans cette série plastiquement renversante, mais trop longue pour son propre bien un Lecter à l’inépuisable dualité, suave et sadique, mondain et solitaire, fascinant et repoussant. Un paradoxe sauvage et raffiné en costume trois-pièces.
7. Casino Royale
Si Mads Mikkelsen jouit d’une popularité sans pareil auprès du grand public, c’est aussi un peu grâce à Casino Royale. Le film de Martin Campbell qui a relancé 007 et intronisé Daniel Craig espion de sa Majesté n’était pas la première incursion de Mikkelsen à Hollywood (coucou Le roi Arthur). Mais c’est avec le rôle du Chiffre, banquier à l’œil de verre et aux larmes de sang, et l’un des meilleurs bad guys de la saga, que Mads s’est fait un nom à l’échelle mondiale. Il fallait bien un acteur de sa trempe pour transformer une longue partie de poker un passionnant duel à mort.
6. After the wedding
Considéré comme l’un des meilleurs films danois du XXIe siècle, After the wedding marquait, au milieu des années 2000, les retrouvailles de Mads Mikkelsen avec la réalisatrice Susanne Bier (Bird Box). Drame familial d’une intensité peu commune, After the wedding se déroule comme on s’y attend durant un mariage auquel doit assister Jacob (Mikkelsen), travailleur humanitaire, au cours duquel son passé enfoui refait surface. Bouleversant, l’acteur est le cœur palpitant de ce mélo quatre étoiles, qui vient de faire, ô surprise, l’objet d’un remakeaméricain avec Julianne Moore.
5. Valhalla Rising : le guerrier silencieux
Amis depuis leurs débuts respectifs dans l’industrie cinématographique, Mads Mikkelsen et Nicolas Winding Refn n’ont pas retourné ensemble depuis Valhalla Rising. Une expérience à part entière, traumatisée par Herzog et Kubrick, où le réalisateur de Drive défigure son acteur fétiche, transformé en viking muet, borgne et tatoué. « One Eye » est une énigme plus qu’un personnage, un symbole projeté au cœur d’une aventure mystique et naturaliste. Mikkelsen domine l’écran avec autorité et reste l’élément le plus mémorable d’un film splendide, mais hermétique.
4. Royal Affair
La reine, le roi et son médecin attitré : le triangle amoureux au cœur du très beau Royal Affair n’est pas des plus originaux, mais c’est bien une page d’Histoire réelle que recrée dans ce film luxueux Nikolaj Arcel, égaré depuis dans La Tour Sombre. Incarnant un scientifique érudit du XVIIIe siècle cherchant à influencer un monarque infantile avec l’aide d’une reine transie d’amour (Alicia Vikander, alors vraie révélation), Mikkelsen ajoute une prestation pleine de panache et de dignité à son palmarès, sans jamais tirer la couverture à lui. La marque des plus grands…
3. Pusher II
Dans la carrière de Mads Mikkelsen, tout commence en 1996 avec Pusher, décalque énervé et étouffant de Mean Streets réalisé par un Winding Refn soucieux de dépoussiérer brutalement le paysage cinématographique danois. Dans la peau de Tonny, petite frappe à la De Niro, Mikkelsen est une vraie révélation. Tant et si bien qu’il deviendra le héros de Pusher II, séquelle encore plus mémorable où Mikkelsen, crâne rasé, joue ce ancien taulard violent, mais sincère et maladroit, et crève une fois plus l’écran devant l’œil d’un NWR qui a rarement été aussi inspiré.
2. Adam’s Apples
Si on évoque la relation de travail entre Refn et Mikkelsen, l’acteur entretient des rapports exclusifs avec un autre metteur en scène danois, Anders-Thomas Jensen. Un réalisateur à l’univers très particulier, des Bouchers verts à Men & Chicken. Mikkelsen, constamment enlaidi, est à l’affiche de tous ses films, et donc Adam’s Apples, allégorie biblique futée et hilarante où il incarne un pasteur à l’irritante bonté, chargé de remettre un néo-nazi dans le droit chemin. Un chef-d’œuvre d’humour noir, qui sait dénicher l’émotion dans les recoins les plus inattendus.
1. La chasse
Quinze ans après Festen, Thomas Vinterberg accomplit en 2012 un retour fracassant. Le metteur en scène cultive l’anéantissement progressif de la société policée danoise, avec un cynisme précis et une acuité mortelle. Prolongement magnétique de l’écriture sans concession de Vinterberg, Mads Mikkelsen crève littéralement l’écran dans ce film qui doit sa richesse aussi bien à son interprétation qu’à son propos. Il incarne un homme accusé à tort par une petite fille d’agression sexuelle. Même infondée, la rumeur court, incontrôlable, jusqu’à soulever toute une population qui réclame du sang et des larmes. Catalyseur d’expressions et d’humanité, l’acteur plonge son personnage à corps perdu dans un engrenage kafkaïen. Une descente aux enfers glaçante qui a permis à l’acteur de remporter le prix d’interprétation masculine au festival de Cannes.