Bienvenue à Zombieworld : 10 films de zombies à découvrir

par | 30 avril 2018

Bienvenue à Zombieworld : 10 films de zombies à découvrir

À l’occasion de la sortie de La Nuit a dévoré le monde, on vous propose un tour du monde express du film de zombies, en dix étapes saignantes.

La nuit a dévoré le monde replace donc l’Hexagone sur l’échiquier du « Zombieworld », appellation plutôt justifiée quand on découvre que pratiquement dans chaque pays en état de produire des longs-métrages de cinéma, la figure universelle et malléable du zombie a inspiré artistes et écrivains. Le mort-vivant n’est pas l’apanage de Hollywood ! Rien que ces dernières années, l’Angleterre nous a envoyé un original The Last Girl, tandis que la Corée du Sud dégainait le tonitruant Dernier train pour Busan.

Pour ce qui est des films inédits sur grand écran, c’est encore plus exotique : même s’il convient de séparer le purulent du recommandable, il y a de quoi se faire quelques escapades culturelles express… et c’est justement ce qui nous motive ici ! Après une première sélection d’inédits dédiée au genre, voici dix nouveaux films, pour autant de destinations macabres, à découvrir si vous avez soudainement envie de croquer du zombie frais !

Les Affamés

Qui est envahi ? Le Québec

Reparti du festival de Gérardmer avec le prix du Jury, Les Affamés a débarqué sur Netflix, qui l’a diffusé sous son label « Originals ». Et le terme n’est pas mal choisi : indubitablement québecois, au point de faire passer certains dialogues – même sous-titrés – pour des énigmes ésotériques, le film de Robin Aubert applique au genre un traitement bressonien, abstrait. Suivant une poignée de survivants résignés dans un bout de campagne du Québec, Les Affamés ne s’embarrasse pas d’explications ou de caractérisation poussée. Ce qui compte, c’est ce mélange d’horreur et de surréalisme, d’humour potache (ah, ces vannes pourries de Marc-André Grondin) et de sérieux papal. Le résultat, aride mais stimulant, détonne dans le paysage du film de morts-vivants, et fascine à défaut de convaincre à 100 %.

Seoul Station

Qui est envahi ? La Corée du Sud

Yeon Sang-ho n’est plus un inconnu pour le public français. C’est à ce réalisateur sud-coréen que l’on doit Dernier train pour Busan, qui avait bien surpris son monde lors de la sortie sur grand écran à l’été 2016. Ce qu’on sait moins, c’est que le cinéaste a signé trois films d’animation aussi sombres que radicaux, distribués tardivement ou sous le manteau : The Fake, The King of Pigs et donc Seoul Station, préquelle de Dernier train pour Busan qui se déroule comme son nom l’indique dans la capitale au moment où éclate une épidémie généralisée. Classique dans sa trame, ce film disponible en bonus avec sa séquelle, se distingue par un ton anxiogène au possible, un design raide, et une galerie de personnages individualistes et inquiétants. Charmante invasion !

What we become
Qui est envahi ? Le Danemark

C’est du pays de Lars Von Trier  que nous vient What we become, tentative appliquée d’apporter une pierre à un genre exploré sous presque tous les angles. Le film de Bo Mikkelsen choisit celui de la « lente contamination », proposant un schéma similaire à la première saison de Fear the walking dead. Ici, c’est une banlieue pavillonnaire de Copenhague qui est mise en quarantaine, après des premiers cas de « zombification » plutôt vicieux. L’ado Gustav et sa famille, confinés chez eux, vont devoir agir pour faire face à l’Apocalypse en marche autour d’eux. What we become, avec sa courte durée et ses personnages sommairement dessinés, a le mérite de filer droit à l’essentiel, le tout dans un cadre forcément inhabituel. Sortie prévue en mai en vidéo !

I Am A Hero

Qui est envahi ? Le Japon

Adaptation d’un célèbre manga en 17 tomes, voilà un film de morts-vivants qui prouve qu’il y a encore de sacrés bijoux à tirer de ce genre ! L’originalité d’I Am A Hero, c’est que notre héros justement est un couard, un dessinateur qui s’imagine plus courageux qu’il ne l’est vraiment – d’où des montages comiques où il s’imagine agir plutôt que d’agir vraiment. Plongé dans une bonne grosse apocalypse zombiesque, il va devoir mettre à profit son entraînement de tir au pigeon dans un climax qui fait penser à Braindead dans son intensité ! Le point d’orgue d’un film malin, nerveux et rentre-dedans, avec une imagerie horrifique qui confine au grotesque dans le sens premier du terme. Et c’est toujours inédit en France !

Miruthan

Qui est envahi ? L’Inde

Inédit en France depuis sa sélection au festival du film fantastique de Strasbourg, Miruthan se présente fièrement comme le premier film de zombies venu du Tamoul, l’une des principales provinces de l’Inde qui peut se targuer de nous avoir offert le fabuleux diptyque Baahubali. Pas d’exploits herculéens ici, même si le héros de Miruthan, Jayam Ravi, fait partie de cette longue tradition de colosses moustachus outrageusement virils, et repousse à la force du flingue et de ses poings si nécessaires les milliers de morts-vivants enragés qui envahissent sa ville. Doté de gros moyens, d’un scénario classique (et invraisemblable) mais éprouvé, Miruthan possède aussi cette touche colorée et sentimentale qui le distingue du tout-venant.

Les zombies font du ski

Qui est envahi ? L’Autriche

Tout comme les Dead Snow (voir plus bas), Attack of the Lederhosen Zombies, désormais connu en France sous le titre joyeusement dégénéré Les zombies font du ski (merci OCS), a décidé d’exploiter le filon du mort-vivant jusqu’au bout, en faisant surgir une invasion de viandards en pleine station de ski autrichienne. Et cette simple idée suffit à porter cette modeste production jusqu’au bout de ses 75 minutes à peine réglementaires : potache et gore, le film dégaine des biches zombifiées, des décapitations à coup de snowboard et de bâtons de ski, des poursuites en jet-ski et autres joyeusetés à prendre impérativement au troisième degré. On rêverait de voir le même programme délocalisé dans les Alpes suisses.

Extinction

Qui est envahi ? L’Espagne

Production ibérique, cette série B frigorifique, co-produite par Jaume Collet-Serra (Esther, Non-Stop), démarre sur une classique épidémie et l’arrivée d’une ère glaciaire (pourquoi pas) avant de se recentrer sur cœur de l’histoire : la lutte entre Matthew « Jack » Fox et Jeffrey Donovan retranchés chacun dans leur maison, qui élèvent tant bien que mal la fille du premier, devenu à moitié fou. Un jour, les « infectés » qu’ils croyaient disparus, reviennent… Melting-pot d’influences connues, Extinction fonctionne comme une fable étrange sur une fille élevée en vase clos et ses deux pères que tout oppose, dans des décors polaires qui contribuent à l’ambiance du film, avant un dénouement classique mais satisfaisant.

Dead Snow 2

Qui est envahi ? La Norvège

Dead Snow, ça vous parle ? Le film de Tommy Wirkola (Seven Sisters) réalisé dans sa Norvège natale mettait une bande de snowboarders aux prises avec un bataillon de nazis revenus d’entre les morts, dans une débauche de gore vermillon influencé par Peter Jackson. Dead Snow 2 c’est la même chose, en plus grand et avec plus de mauvais goût si possible. Super-pouvoirs zombiesques, scènes d’action à bord de tanks défonçant la paisible campagne scandinave, et même bataille entre zombies SS et communistes : Wirkola ose tout, quitte à flirter à chaque scène avec le ridicule ou la série Z, mais étonnamment, Dead Snow 2 reste cohérent et vaillant dans sa joyeuse imbécilité. Que pourrait-on lui demander de plus ?

Bloody Sand

Qui est envahi ? Le Nevada

Sorti discrètement en VOD en fin d’année dernière, Bloody Sand est ce qu’on peut appeler un film concept. Dans ce qui constitue le seul titre authentiquement yankee de notre sélection, l’héroïne, une bimbo vulgos et retapée acoquinée à un voyou violent tentant d’échapper à l’invasion qui s’est déclenchée à Las Vegas, se retrouve à devoir échapper aux griffes… d’un seul et unique zombie. Un décharné en costard cravate, qui la poursuit à travers le désert à la vitesse d’un retraité sortant d’une vasectomie. Un décalage absurde et comique, que le réalisateur peine parfois à justifier sur la longueur d’un long-métrage, mais qui justifie quelques fulgurances esthétiques et des passages où le zombie en question se transformerait presque en ange gardien décomposé. Étonnant, non ?

Last Days on Mars

Qui est envahi ? Mars !

Production britannique tournée par un Irlandais en Jordanie, Last days on Mars nous permet pour finir de quitter la terre ferme, le temps d’une série B permettant de laisser derrière nous le souvenir malheureux de Planète Rouge ou même Ghosts of Mars. Liev Schreiber est le « Kurt Russell » de cet avatar spatial de The Thing, qui place un groupe d’astronautes face à une menace bactériologique martienne, transformant tous les membres touchés en zombies en scaphandre… Production design convaincant, casting plutôt inspiré, montée en puissance patiente (certains diront interminable) : Last Days on Mars fait le job avec conviction, et pêche paradoxalement surtout par un certain manque d’originalité dans ses péripéties.