Alors que la bande-annonce de l’adaptation du géant World of Warcraft fait déjà fantasmer des millions de gamers, une petite boîte française, Ankama, fait elle aussi, sortir son univers de l’ordinateur pour l’amener dans les salles obscures. Attention poids lourd frenchy ! Le jeu multijoueurs en ligne ou MMORPG Dofus, créé à Roubaix, rassemble depuis 2004 plus d’1,5 million de fans abonnés, à raison de 5 € par mois. Mais Ankama propose également dans sa besace l’édition de romans, de jeux et de bandes dessinées et a récemment obtenu la diffusion internationale d’une série d’animation, adaptée de l’univers de Dofus sur Netflix. En 2016, Ankama prolonge sa saga de manière logique, en étendant sa toile au cinéma.

En route pour l’aventure !

Dofus : rencontre avec les deux réalisateurs du film

Il aura fallu 7 ans pour bâtir un scénario inspiré du tout premier jeu de rôle médiéval fantastique d’Ankama : Dofus, livre 1 : Julith. Les « dofus » sont des drôles de petits œufs d’autruche colorés qui offrent des super-pouvoirs à leur propriétaire. La cité de Bonta est menacée par Judith, la sorcière qui possède son propre dofus maléfique, qui revient pour anéantir la ville et ses habitants. Ignorant la menace, le petit Joris brave l’interdit de son « papycha » adoptif et court demander un autographe à son idole, la star du Boufbowl, Khan Karkass. L’arrivée de Judith bouleverse son plan et l’entraîne dans une incroyable aventure pour sauver la ville et ses amis.

Born to Watch a rencontré à l’occasion de l’avant-première de Dofus, en salles ce 3 février, les deux réalisateurs du film, Anthony Roux, Jean-Jacques Denis, qui travaillaient auparavant sur la série animée. Les deux hommes, pour qui il s’agit du premier long-métrage, se sont prêtés au jeu des questions-réponses devant un public conquis. Rencontre.


Dofus : rencontre avec les deux réalisateurs du filmQuelle technique avez-vous employé pour créer les images du film ?

L’animation a été réalisée avec l’équipe initiale des jeux et des séries, soit environ une dizaine de personnes sur un effectif de 100 salariés. Le travail a été réalisé en flash, entièrement en France, à Roubaix. Nous souhaitions vraiment que les joueurs retrouvent ce qu’ils aiment dans l’animation du jeu. Pour le film, nous avons insisté sur l’animation traditionnelle : elle est particulièrement efficace pour la déformation des visages. Nous n’avons pas utilisé la 3D, sauf pour modéliser l’œuf dofus. Les décors ont été créés en compositing. Le design des personnages, effectué par Xavier Houssin, a pris 3 ans.

Comment s’est déroulée la création des personnages ?

Nous avons commencé à travailler sur le script en 2009. Des personnages de la série sont venus enrichir le casting au fur et à mesure. Pour le personnage de Julith, la méchante sorcière, nous nous sommes attachés à lui donner une rédemption. En effet, chez Ankama, nous aimons à la fois voir les méchants gagner, mais également leurs offrir un aspect sympathique. Le film débute comme un conte de fées, mais il perd peu à peu le spectateur pour l’emmener vers d’autres sensations qui pourraient lui être étrangères. Nous avons essayé de créer un « OFNI », un objet filmique non identifié, qui mélange tous les genres : la comédie, l’action et une pointe de drame. C’est là aussi où un personnage de bouffon, comme Khan, est important, car il nous permet de dédramatiser une situation tragique. Sans lui, Dofus serait beaucoup plus noir. Nous avons quand même imaginé nos personnages à partir de notre entourage. Par exemple, Lililotte, le petit toutou est un mélange des prénoms de nos filles respectives, Lili et Charlotte !dofus-3

Quelles sont vos sources d’inspiration ?

Nous sommes très fans de manga japonais, en particulier la série de manga Chobit. Nous appartenons à la génération Club Dorothée ! Nous avons donc été bercés par des séries comme les Chevaliers du Zodiac, par exemple. D’ailleurs, si vous êtes attentifs, vous en trouverez une référence dans le film. Nos influences portent aussi sur les films de kung-fu, comme The Blade de Tsui Hark, qui nous a inspiré pour les scènes d’action. En ce qui concerne l’écriture du scénario, nos sources résident dans la littérature fantasy, du Seigneur des Anneaux de J. R. R. Tolkien aux Annales du Disque-Monde de Terry Pratchett.

Le film se nommant « Livre 1 », la question se pose d’elle-même : à quand la suite ?

Nous avons prévu de sortir une trilogie. Tout dépendra de l’accueil réservé au premier film, à la fois en France et à l’international. Pour l’instant, l’histoire de Judith se suffit à elle-même, tout en laissant quelques portes ouvertes. Néanmoins, nous avons déjà des idées pour le Livre II.

Propos recueillis avec Célie Gourdon-Trinquat

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