Certaines nuits devraient se dérouler sans encombre. Seulement voilà, parfois des avis de décès venus d’Outre-Atlantique vous empêchent définitivement de dormir. La nuit dernière, l’acteur populaire Robin Williams a été retrouvé mort à l’âge de 63 ans, à Tiburon en Californie. La mort de Robin Williams, dans ce qui s’apparente à un suicide par asphyxie, fait partie de celles qu’il est impossible d’accepter et d’oublier à part se souvenir.

Né sur les planches et à la télé

Happy Days avec Robin Williams

L’acteur américain a vu le jour en 1951, près de Chicago. Après des études en sciences politiques, le jeune homme se tourne vers le théâtre, qui lui réussit puisqu’il fait ses débuts dans la série culte Happy days. Son rôle, remarqué, lui permet d’obtenir le rôle principal d’un extra-terrestre dans un spin off de la série, Mork and Mindy, qui lui vaut, le premier de ses quatre Golden Globe du meilleur acteur en 1979.

Les belles années cinématographiques de Robin Williams débutent en 1980 quand il mange des épinards derrière la caméra de Robert Altman, pour l’adaptation de Popeye. Après s’être fait remarquer l’année suivante dans Le monde selon Garp, la comédie à succès Good Morning, Vietnam propulse en 1987 le comique au rang d’acteur oscarisable. Star du stand-up reconnue, remarqué et apprécié partout pour ses talents d’improvisateur et d’imitateur, Williams cherche au cinéma à varier les genres et changer de peau, tournant avec Terry Gilliam ou face à Robert de Niro dans L’éveil, bien loin de son registres habituel.

À l’orée des années 1990, il enchaîne Le Cercle des poètes disparus, HookFisher King et Aladdin, dans lequel il donne brillamment sa voix au Génie de la lampe.Son rôle dans Madame Doubtfire contribuent à fixer à jamais l’image de l’acteur dans l’imagination collective. Sous un maquillage et un déguisement plutôt grossier, l’acteur devient soudain la voix de tous les pères loin de leurs enfants. Après quelques comdies plus (Jumanji) ou moins (Flubber, parmi d’autres…) réussies, Will Hunting, réalisé par Gus Van Sant, lui permet de remporter son seul et unique Oscar, pour un film qui montre une fois de plus son talent à endosser des rôles sérieux et à incarner des personnages marqués par des tragédies intimes – à ce titre, son apparition dans un épisode d’Homicide en veuf éploré en aura marqué plus d’un.

Dans les années 2000, le comédien, qui n’a plus rien à prouver, étonne en jouant un tueur psychopathe dans Insomnia de Christopher Nolan et un maniaque de l’argentique dans Photo Obsession. Après avoir fait connaître sa passion pour le jeu vidéo Zelda, dans une publicité qui le met en scène en compagnie de sa fille au prénom éponyme, il se perd dans des seconds rôles oubliables, mais signe tout de même un nouveau one-man show et revient à la télé en incarnant un publicitaire père de Sarah Michelle Gellar dans la série particulièrement drôle The Crazy Ones. Il laisse derrière lui quatre films encore inédits, dont le drame Boulevard et une troisième Nuit au musée. Un équilibre entre plusieurs genres qui était devenu sa marque de fabrique.

Happy Days avec Robin Williams

L’un des tous premiers rôles de Robin William, Mork, l’extraterrestre marque suffisamment les spectateurs pour gagner sa propre série.

Goooooooood Morning, Vietnammmmm ! Robin William, l’homme providentiel, au bon moment, au mauvais endroit… ou quand un animateur comique de radio se retrouve propulsé dans l’épicentre de l’horreur américaine et tente d’y apporter un peu de bonne humeur.

« Tradition, honneur, discipline, excellence » : bienvenue à l’Académie des garçons de Welton, là où naissent les élites et les leaders de demain. Vivier d’acteurs en devenir, Ethan Hawke en tête, le film de Peter Weir donne surtout à Robin Williams un rôle inattendu de gardien du temple du savoir, de la fantaisie et de la poésie, qui lui va comme un gant.

Plus méconnu, Docteur Patch raconte le succès d’un médecin complètement barré dont la méthode basée sur le rire vise à guérir de maladies telles que la dépression.

Alan Parrish de Jumanji a ouvert une boîte à rêves qui ne s’est jamais refermée. De Peter Pan à Dr Sais-Tout en passant par l’inoubliable Madame Doubtfire, Robin Williams restera pour la postérité le trublion de notre enfance, ainsi qu’un comédien protéiforme à l’énergie inépuisable.