Grace : possession, le POV du démon
Film d’exorcisme aux rebondissements lambda, Grace : Possession se distingue par son twist : le démon y est filmé… à la première personne !
S’il y a bien un sous-genre encore plus épuisé stylistiquement que le found footage, c’est bien le film de possession. Peu de longs-métrages ont réussi à apporter quelque chose à cet univers balisé de A à Z par un seul film nommé L’Exorciste. Pour son premier essai, le réalisateur Jeff Chan s’est risqué à la fois à aborder ces rivages déjà très empruntés, avec une histoire plus que familière, et à adopter le principe visuel du found footage.
Enfin presque : l’originalité de Grace : la possession (titre ô combien pragmatique) tient tout entière dans son concept, qui est de suivre la possession de la jeune fille, couvée par une grand-mère bigote et découvrant ingénument la vie à l’université, en vue subjective. Oui, comme dans Maniac. Passé un prologue classique et un zoom sur sa nuque, le film se déroule ainsi entièrement à la première personne, alors que Grace (Alexia Fast, Captives), jeune femme bien sous tous rapports qui n’a pas conscience qu’une entité l’habite, hallucine devant sa glace ou en pleine soirée de débauche. Et ce n’est que le début…
Soyons honnêtes : malgré les moyens visiblement limités de la production, l’effet est plutôt réussi, et permet de passer outre les énormes ficelles employées pour parvenir au climax du film, où un exorcisme improvisé prend soudainement des allures de jeu vidéo démoniaque. C’est le risque quand l’action est ainsi filmée à la première personne… Une petite série B pas renversante, donc, mais qui a le mérite d’avoir tenté quelque chose de complètement inédit (à part dans un sketch d’ABC of Death).