Entre la sortie d’Insidious et celle de sa suite directe, Insidious chapitre 2 (le terme « chapitre » est plus important qu’il n’y paraît), la situation a bien changé pour le réalisateur et scénariste James Wan. Petit génie à l’origine, presque malgré lui, de la saga Saw qui n’avait pas réussi, dans l’esprit de certains, à transformer l’essai avec les échecs successifs de Dead Silence et du vigilante Death Sentence, Wan a surpris son monde et terrifié des millions de spectateurs en 2011 avec le premier Insidious. Succès monstre inattendu (100 millions de dollars de recettes pour 1,5 million de budget !), ce pur film d’épouvante fait rétrospectivement figure d’échauffement général comparé à l’opus suivant du cinéaste, Conjuring – les dossiers Warren, réalisé cette fois sous l’égide d’un grand studio, Warner Bros. Une réussite impressionnante (voire notre critique ici), dont le triomphe ne finit pas de générer du buzz, à tel point qu’on se croirait revenu à l’époque de L’Exorciste, quasiment le seul film d’horreur à avoir cumulé succès public et razzia de nominations aux Oscars.
Là où Wan fait encore plus fort, c’est que la sortie de Conjuring ne précède que de quelques mois celle d’Insidious chapitre 2 (prévue le 13 septembre aux USA et le 2 octobre en France), tourné quasiment dans la foulée de manière aussi indépendante que le premier opus. Le fidèle scénariste Leigh Whannell est de retour pour l’occasion, tout comme l’intégralité du casting, de Patrick Wilson à Barbara Hershey en passant par Rose Byrne et une bonne partie de l’équipe technique, dont John R.Leonetti, directeur photo dont les compositions visuelles font partie intégrante du « style Wan » développé et perfectionné depuis Saw. Cette séquelle, la première à laquelle s’attèle le réalisateur, embraie directement sur les événements d’Insidious (si vous n’avez pas vu l’original à ce stade, évitez de lire ce qui suit). Après que Josh Lambert soit parti sauver son fils Dalton, prisonnier de l’Outremonde, grâce à leur faculté commune de « voyage astral », la famille rend visite à mamie Lorraine et semble vouloir à vivre à nouveau heureux. Sauf que… tout le monde sait que Josh n’est pas revenu seul de son voyage, et bientôt, les apparitions reprennent, les meubles et les portes voltigent, fantômes en drap blanc et poupées font coucou, un nouveau médium prédit de grands malheurs et pour résumer, l’enfer va encore se déchaîner sur la famille Lambert, qui va devoir explorer son passé et le monde de l’au-delà pour sauver sa peau.
Retour dans l’au-delà
L’incongruité remarquée par tous ceux qui ont visionné les deux premiers trailers d’Insidious 2 réside pour l’instant dans l’étrange bonheur qui semble entourer les Lambert, alors que la fin d’Insidious laissait penser à tout sauf à un happy end. Wan et Whannell, en ces temps de promo intensive laissant peu de place au mystère (à ce propos, on ne saurait trop vous conseiller d’éviter de regarder le « trailer final » de Conjuring), gardent intelligemment leurs cartes en main pour l’instant. Les trailers semblent malgré tout suggérer que l’esprit qui a pris possession de Josh va se la jouer infiltré, le temps que le jeune Dalton, seul à pouvoir détecter les esprits malfaisants depuis son « coma», ne comprenne qui est vraiment son père. Wan a également laissé entendre lors d’une récente interview que ce Chapitre 2 comporterait des éléments de voyage dans le temps, dont un flash-back revenant dans l’enfance de Josh, et où apparaîtrait la médium Élise, principale victime du premier Insidious. Le metteur en scène mentionne également Shining comme l’une de ses références, ce qui laisse suggérer que le film entrerait, plus qu’avant, de plein pied dans le monde du fantastique, le tout peut-être en huis clos. Ce qui est sûr, c’est que les séquences d’épouvante, conçus comme autant de morceaux de bravoure, seront plus impressionnantes et nombreuses, le budget de ce deuxième épisode ayant été revu à la hausse.
[quote_center] »L’enfer va encore se déchaîner sur la famille Lambert. »[/quote_center]
Signe que l’univers de Wan devient peu à peu une trademark reconnaissable entre mille, la saga naissante aura pour l’anecdote droit à partir du 20 septembre, comme l’a révélé le cinéaste sur son compte Facebook, à sa propre attraction au sein du Parc Universal de Los Angeles. Un labyrinthe à sensations où les visiteurs pourront à leur tour pénétrer dans l’Outremonde et se confronter à ses maléfiques occupants. Une prolongation ludique logique pour une franchise conçue dès le départ comme un rutilant et exténuant train fantôme.
