Il y aurait une certaine gêne chez les Américains à réaliser aujourd’hui un remake de La Tour Infernale, ou de Piège de cristal (oui, ils pourraient oser). Le 11 septembre est passé par là, et on imagine mal Hollywood mettre en branle un film à gros budget basé sur la destruction méthodique d’un gratte-ciel. Les Coréens du Sud, ces autres maîtres du blockbuster, n’ont pas ce genre de complexe. Non contents d’avoir pillé récemment Top Gun (avec Return to Base) et Aliens (avec Sector 7), CJ Entertainment et le réalisateur Kim Ji-Hoon ont décidé de s’attaquer au classique d’Irwin Allen et John Guillermin avec The Tower, remake librement (mais fortement) inspiré de La Tour Infernale se déroulant comme Die Hard en pleine période de Noël.

Deux fois plus de flammes


Le film, initialement prévu pour une sortie estivale face, entre autres, à The Thieves, a été repoussé au 25 décembre, ce qui est à la fois plus logique au vu de l’intrigue, et plus raisonnable en terme de post-production, le tournage ayant eu lieu au printemps 2012 (!). Histoire de varier un peu les attentes, The Tower ex-3D se déroule dans deux tours jumelles, ressemblant fortement aux Tours Petronas (Malaisie) vues dans Haute Voltige. Ces mastodontes fictifs de 108 étages deviennent bien évidemment un enfer brûlant le soir de Noël, quand un hélicoptère prévu pour faire tomber la neige sur la terrasse panoramique où se déroule l’inauguration (sic) s’écrase dans une des tours. La suite, on la connaît : du drame vertigineux, des VIP qui crient et tombent dans les tous les sens, et beaucoup, beaucoup de flammes.

Le casting est mené par Sul Kyung-gu, acteur fétiche de Lee Chang-Dong et star de la saga policière Public Enemy, et Kim Sang-kyung, l’un des deux détectives de Memories of Murder. Ils reprennent peu ou prou les rôles de Steve McQueen et Paul Newman dans ce qui s’annonce, au vu du teaser et du trailer, comme une grosse production sans surprises (on aura droit, comme en 1974, à une inondation massive des lieux, des escaliers qui s’effondrent et du sacrifice à foison), mais réellement spectaculaire, mélangeant décors réels – la production s’est installée dans un vrai building pour les besoins du film – et effets digitaux avec une maîtrise qui impressionne toujours autant.

CJ Entertainment a d’ores et déjà vendu les droits d’exploitation en France à Zylo, un deal synonyme de sortie en DVD et Blu-Ray, avec un peu de chance dès 2013.