The Tunnel : panique sous la montagne
Reprenant à son compte les codes du film catastrophe, le suffocant The Tunnel vient confirmer, après The Wave, que les Norvégiens sont plutôt doués pour le genre.
Souvenez-vous, c’était en 2015 : la Norvège nous surprenait agréablement en livrant ce qui était présenté comme le premier film catastrophe de son histoire, The Wave. Une histoire de raz-de-marée sans précédent dans un paisible fjord, qui mélangeait effets spéciaux étonnamment convaincants, aventure familiale et message écologique alarmiste. Depuis ce succès et une pseudo-suite, The Quake, le pays scandinave s’était fait plus discret. Arrivé sans fanfare, The Tunnel vient nous rappeler que nos lointains voisins nordiques ont le chic pour piquer aux Américains les codes du film de divertissement classique, sans que le résultat soit pour autant inodore.
Compte à rebours mortel
Comme The Wave, The Tunnel prend place aux alentours d’une bourgade paradisiaque, dans le nord glacial du pays. Stein (Thorbjorn Harr, Vikings, Un 22 juillet) est chargé avec son équipe de surveiller le grand tunnel autoroutier qui relie la ville à Oslo. Et en cette veille de Noël, les voitures affluent dans l’ouvrage de plusieurs kilomètres qui s’enfonce sous la montagne. Le tunnel ne comporte aucune issue de secours, à part un local technique. Quand un détail anodin (un sac plastique qui s’envole !) provoque un accident de poids lourd, des centaines d’automobilistes se retrouvent piégés dans le tunnel, la fumée obscurcissant tout et tuant progressivement tout le monde. Stein arrive sur les lieux et apprend que parmi les personnes à secourir figure sa fille, qui voyageait en car…
« Un film d’action qui applique à la lettre les préceptes du genre, en y ajoutant une certaine dureté de ton. »
Impossible en découvrant The Tunnel de ne pas penser au « classique » stallonien qu’est Daylight. Contrairement à son homonyme Tunnel, The Tunnel n’est pas un huis-clos minimaliste mais un film d’action plein de drame qui applique à la lettre les préceptes du genre, en y ajoutant une certaine dureté de ton qui en fait plus qu’une imitation servile. De fait, le film se montre plutôt sans pitié, la mise en place initiale laissant la place, sitôt la catastrophe arrivée, à un bodycount stressant, l’ennemi étant moins le tunnel lui-même que la fumée toxique qui l’envahit inexorablement. Nous avons bien sûr droit aux personnages paniqués qui abandonnent toute raison pour jouer la carte de la survie à tout prix, aux secouristes frustrés qui bravent la hiérarchie pour faire parler leur héroïsme, aux enfants en péril, mais aussi… à des grands brûlés purulents. The Tunnel réserve bien sûr le cœur de son histoire à Stein et sa fille, aussi pleine de ressources que son père. Le suspense lié à son sauvetage constitue le fil rouge d’un divertissement de qualité, techniquement convaincant, qui aurait juste gagné en efficacité en dégraissant le scénario de quelques sous-intrigues (une standardiste opiniâtre extérieure à l’action, un papa salaud coincé dans un restaurant routier) n’apportant pas grand-chose à l’affaire.