Top 10 : les meilleurs films de 2012

par | 8 janvier 2013

C’est l’heure des bilans ! Born to Watch vous dévoile son top 10 des films vus en salle en 2012.

L’année 2012 est désormais achevée, les cotillons sont rangés, et avec un peu de recul, cela nous permet de nous pencher un peu sur les films qui ont marqué ces douze mois de sorties cinématographiques. Pas moins de 620 films, nous a-t-on dit, sont sortis sur les écrans durant cette période (ce qui fait une moyenne de douze bandes par semaine, bande de grands matheux). Beaucoup de découvertes, de déceptions, aussi, voire de véritable foutages de g*****, qui ont au moins le mérite de faire réagir et rappeler à quel point le 7e art peut être un art sensible à appréhender – l’interminable débat autour des qualités et défauts d’un certain film de Ridley Scott aura été là pour le rappeler. De manière générale, 2012 a été un cru positif – pas pour le cinéma français, si l’on en croit Vincent Maraval et les grands analystes de BFM TV – avec notamment un dernier trimestre aussi riche qu’éclectique.

Bien que Born to Watch sacrifie à la tradition du Top 10, il faut rappeler que le nombre prométhéen (uh uh) de films sortis en 2012 amène bien évidemment à louper certains titres que beaucoup jugeront « immanquables ». N’hésitez donc pas à rappeler dans les commentaires à quel point Holy Motors, Amour, Wrong ou même (soyons fous) Gangs of Wasseypur auraient mérité de figurer ici. De toute façon, ils n’y seront pas, pour la simple et bonne raison qu’on ne les a pas vu.

10/ CABIN IN THE WOODS

Top 10 : les meilleurs films de 2012

Il dormait sur l’étagère depuis la faillite de la MGM, mais le métaslasher de la team Goddard / Whedon n’avait rien d’un boulet embarrassant. Au contraire. Généreux jusqu’à l’excès, aussi débridé que cynique, ce rollercoaster qui se prend beaucoup moins au sérieux qu’on voudrait nous le faire croire est tout simplement le film d’horreur de l’année, juste devant le tout aussi drôle mais moins maîtrisé Tucker & Dale vs Evil.

9/ UN JOUR DE CHANCE (LA CHISPA DE LA VIDA)

Top 10 : les meilleurs films de 2012

Après un Balade Triste kamikaze, le dernier opus de la Iglesia s’est révélé être un film populaire dans le meilleur sens du terme : une charge à la Billy Wilder contre les médias, mais aussi ceux qui en profitent et s’abrutissent de la gloriole qu’ils apportent. Drôle et dérisoire, le film ménage de puissants moments d’émotion, et offre deux rôles en or à un couple d’acteurs (José Mota et Salma Hayek) à son meilleur.

8/ KILL LIST

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Un des chouchous de BTW, cet étrange polar horrifique découvert à l’Etrange Festival est un melting-pot à la recette unique, venu secouer le cinéma de genre britannique en superposant plusieurs couches de narration toutes héritées de l’histoire cinématographique locale. Hypnotique et farouchement mystérieux. Et avec Touristes, son réalisateur Ben Wheatley a réussi une jolie passe de deux.

7/ TYRANNOSAUR

Top 10 : les meilleurs films de 2012Brutal, noir comme la suie, le premier long-métrage du comédien Paddy Considine est un petit coup de maître porté, sans surprise, par des acteurs fabuleusement dirigés, de Peter Mullan à Olivia Colman en passant par Eddie Marsan. Placé sous l’influence de Shane Meadows, chez qui Considine a sûrement beaucoup appris, Tyrannosaur impose à chaque plan sa poésie cabossée, qui parvient à transformer un drame social nihiliste en véritable leçon de vie.

6/ L’ODYSSÉE DE PI (LIFE OF PI)

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Défi technique et narratif, préparé pendant près de quatre années par Ang Lee, L’Odyssée de Pi a réussi à surpasser les attentes avec un spectacle en tout point stupéfiant. Notre souvenir collectif du mythe romantique du naufragé est utilisé pour questionner les notions de spiritualité, de déterminisme… le tout au sein d’une aventure à nulle autre pareille.

5/ BULLHEAD

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C’est un premier long imparfait qu’a livré le flamand Michael Roskam, mais un long dont la somme des qualités est trop imposante pour être ignorée. Faux polar sur la mafia des hormones, mais vrai portrait à fleur de peau, plongée organique dans la psyché d’une bête à visage humain, en mal d’amour et de virilité. Roskam a beau s’éparpiller parfois, Bullhead fonce droit au cœur, bien aidé par un acteur que l’on a vite appris à connaître…

4/ DE ROUILLE ET D’OS

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Que Matthias Schoenaerts soit cité deux fois n’est pas un hasard : l’acteur belge est bel et bien la révélation de l’année. Aux côtés d’une Marion Cotillard enfin (bien) dirigée, il réitère sa performance de mâle brut de décoffrage aux réflexes enfantins devant la caméra chirurgicale de Jacques Audiard. Sorte d’Intouchables pour adultes, d’une infinie sensibilité, De rouille et d’os a rappelé encore une fois que le plus surdoué de nos « fils de » avait encore pas mal longueurs d’avance sur tous ses petits compatriotes.

3/ KILLER JOE

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Parfait complément de son BugKiller Joe est arrivé à point nommé pour nous rappeler à quel point des réalisateurs comme Friedkin sont devenus rares et précieux. À 77 ans, le bouillonnant et roublard cinéaste s’est fait « bannir » des salles américaines avec ce polar crasseux débordant d’humour noir, de scènes cultes et de numéros d’acteurs anthologiques. Un petit théâtre de la misère morale et intellectuelle caractérisant une certaine frange de l’Amérique. Essentiel.

2/ LES ENFANTS LOUPS, AME ET YUKIAN

Top 10 : les meilleurs films de 2012

Troisième opus du nouveau prodige de l’animation japonaise, Mamoru Hosuda, Les Enfants Loups prend le spectateur par surprise, naviguant du drame fantastique vers la fresque à portée spirituelle sans jamais perdre de sa splendeur. Pour tout dire, on avait rien vu d’aussi beau, émouvant et universel dans le genre depuis un certain Voyage de Chihiro.

1 / TAKE SHELTER

Top 10 : les meilleurs films de 2012

Grand espoir du cinéma indépendant américain, Jeff Nichols est devenu dès son deuxième film l’égal d’un James Gray ou d’un Andrew Dominik : un cinéaste essentiel dont la maîtrise visuelle n’a d’égale que son ampleur romanesque. Portrait d’un Cassandre moderne (Michael Shannon, magnétique) basculant dans la schizophrénie, Take Shelter fait preuve d’une incroyable audace thématique et narrative, en osant le plan final le plus ambigu et couillu de l’année. Un chef d’œuvre, tout simplement.