Dans l’esprit du grand public, le seul festival dédié au film policier existant en France se situe… à Cognac. Sauf que ce dernier a passé le flambeau depuis 2009 à Beaune, qui lutte depuis pour retrouver le même niveau de prestige que son aîné, qui avait couronné pendant 25 ans les meilleurs polars du 7e art. Pas que les classiques manquent à l’appel : ces dernières années, Beaune a récompensé des perles comme Bullhead, Hijacking, Headhunters, Dans ses yeux ou The Man from nowhere, pour n’en citer que quelques uns. Pour la sixième année consécutive, la commune bourgignonne accueille donc début avril, du 2 au 6, un festival dédié à un genre toujours aussi versatile.

Baston et exotisme sur le tapis rouge

Beaune 2014 : au royaume du polar

[quote_right] »Á ces solides et prestigieuses avant-premières, s’ajoute une poignée de projections que le public se devra de déguster séance tenante. »[/quote_right]Révélée tardivement, la sélection 2014 prouve que le polar n’a pas de frontières : avec sa thématique dédiée au cinéma mexicain, représentée entre autres par le polémique Heli, ses productions scandinaves, britanniques, indiennes ou chinoises, le festival promet de beaucoup faire voyager son jury présidé par Cédric Klapisch, et composé de comédiens français. C’est d’ailleurs l’une des grandes caractéristiques de Beaune : la mise en avant des comédiens hexagonaux, qui assurent un peu de prestige sur le tapis rouge. Contre toute attente (et toute logique), c’est d’ailleurs le plus momifié d’entre eux, Johnny Hallyday qui fera l’ouverture et l’objet d’un hommage, à l’occasion de la présentation du dernier Lelouch, Salaud on t’aime, tout sauf un film noir, a priori, que l’on évoquait avec crainte dans le dernier Qualité France.

Malgré la présence du chanteur, l’un des grands rendez-vous de cette édition ne concernera pas le cinéma frenchy, mais indonésien. L’avant-première européenne du très attendu The Raid 2 : Berandal se déroulera en effet le 4 avril à Beaune, devant une salle comble on l’imagine. L’affluence devrait aussi être de mise pour la présentation de Two Faces of January, thriller signé Hossein Amini (scénariste de Drive) évoquant Plein Soleil, où l’on retrouve en tête d’affiche aux côtés de Kristen Dunst, rien moins que Viggo Mortensen. L’acteur et son réalisateur seront présents en Bourgogne.

L’événement Walter Hill

Beaune 2014 : au royaume du polar

Á ces solides et prestigieuses avant-premières, s’ajoute une poignée de projections que le public se devra de déguster séance tenante : outre Blue Ruin et Les poings contre les murs, que nous avons déjà découverts, les titres les plus attendus du lot sont 71, qui se déroule durant les émeutes de Belfast, Open Windows, thriller conceptuel de Nacho Vigalondo (Extraterrestre), Captives, le nouveau Atom Egoyan, le très noir Black Coal du chinois Diao Yinan, qui est reparti de Berlin avec l’ours d’Or, ainsi que La voie de l’ennemi, qui marque le retour de Rachid Bouchareb (Indigènes) sur le devant de la scène, dans une production franco-américaine avec Forest Withaker.

Côté rencontres, outre la masterclass donnée par le réalisateur-scénariste oscarisé Paul Haggis (auteur de Million Dollar Baby, certes, mais aussi réalisateur de Collision… et co-créateur Walker Texas Ranger), le festival « frappe » un grand coup avec la venue, le temps d’un hommage exceptionnel, de Walter Hill. Producteur des Alien, réalisateur culte et viril des années 70 et 80, précurseur du buddy-movie passionné par le western, l’auteur de Sans retour, 48 heures et dernièrement d’Une balle dans la tête avec Stallone, très rare en France, fera sans aucun doute le bonheur des cinéphiles à l’occasion de sa visite. C’est l’une des nombreuses raisons qui devraient pousser les médias et le grand public à se pencher sur l’existence de cette solide mais trop confidentielle manifestation.

Renseignements : http://www.beaunefestivalpolicier.com

Programme

Compétition

[icon_check] 71 de Yann Demange

[icon_check] Black Coal de Diao Yinan

[icon_check] Blue Ruin de Jeremy Saulnier

[icon_check] Le Dernier diamant d’Éric Barbier

[icon_check] Refroidis de Hans Petter Moland

[icon_check] Les poings contre les murs de David MacKenzie

[icon_check] The Stone de Cho Se-Rae

[icon_check] Wolf de Jim Taihuttu

Compétition « Sang Neuf »

[icon_check] Big Bad Wolves, d’Aharon Keshales et Navot Papushado

[icon_check] De guerre lasse, d’Olivier Panchot (en présence de l’équipe)

[icon_check] Open Windows, de Nacho Vigalondo (en présence du réalisateur)

[icon_check] R100, de Hitoshi Matsumoto

[icon_check] Stereo, de Maximilian Erlenwein (en présence du réalisateur)

[icon_check] Tuer un homme, d’Alejandro Fernandez Almendras (en présence du réalisateur)

Hors-Compétition

[icon_check] 96 heures, de Frédéric Schoendoerffer (en présence de l’équipe)

[icon_check] Captives, d’Atom Egoyan

[icon_check] Heli, d’Amat Escalante

[icon_check] Salaud on t’aime, de Claude Lelouch (en presence de l’équipe)

[icon_check] The Raid 2 : Berandal, de Gareth Evans

[icon_check] The Two Faces of January, de Hossein Hamini (en presence de l’équipe)

[icon_check] Ugly, d’Anurag Kashyap

[icon_check] La Voie de l’ennemi, de Rachid Bouchareb (en sa presence)

Hommage à Johnny Hallyday

[icon_check] À tout casser, de John Berry

[icon_check] Conseil de famille, de Costa-Gavras

[icon_check] Détective, de Jean-Luc Godard

[icon_check] L’homme du train, de Patrice Leconte

[icon_check] Vengeance, de Johnnie To

Thématique « Mexico Polar »

[icon_check] El Infierno, de Luis Estrada, Dias de gracia, d’Everardo Gout, Miss Bala, de Gerardo Naranjo…

Hommage à Paul Haggis et leçon de cinéma

Hommage à Walter Hill