My trailer is rich, cinquième ! Que dire de neuf ? Le trailer se porte bien, merci pour lui. Il a toutefois tendance à muter,
et pour les non connaisseurs, tomber sur une bande-annonce de quatre minutes peut parfois paraître étrange, surtout quand vous vous rendez progressivement compte qu’elle vous raconte chronologiquement TOUTE l’histoire. Pas de panique, si le trailer dépasse les 2min30 réglementaires, c’est que vous êtes sans doute tombé sur un « promo réel », autrement dit un montage promotionnel du film avant tout destiné aux acheteurs et distributeurs. Là-dedans, c’est pas le mystère qui importe, mais plutôt savoir exactement ce que contient et raconte le film. D’où une avalanche forcenée de plans spoilers qui gâche la fête.

D’autres trailers peuvent décevoir (mais pas ceux ci-dessous, non madame) pour des raisons différentes : tiens, prenez The Avengers, le Expendables du film de super-héros. Tellement attendu par le monde entier que la Marvel a jugé bon d’en montrer deux minutes alors que la post-production est loin d’être terminée. Résultat : un bout-à-bout de quelques scènes qui donne l’impression que le film dure une demi-heure et se passe seulement dans trois décors. C’est ce qui s’appelle tuer le buzz dans l’œuf, les amis.

Bon sinon, vous connaissez le principe : on part aux quatre coins du monde, direction le 7e art. Le millésime n°5 est assez remuant, vu qu’on y cause guerre mondiale, teuf apocalyptique, fantômes dans le placard et Californie. N’essayez pas de comprendre : regardez.

Quand la jeunesse s’envoie en l’air…

On pense à plein de choses en découvrant le premier trailer de Chronicle, signé par le duo Josh Trank (la chouette mini-série Kill Point) et Max Landis (le fils de, coscénariste avec papa d’un épisode de Masters of Horror). Heroes et Cloverfield, en premier lieu, mais aussi Super 8 et pourquoi pas Misfits. Cette bande indépendante tournée sous le radar mixe des éléments de tous ces titres (caméra documentaire, bande de jeunes glandeurs, super-pouvoirs, et, mais ça n’est pas sûr sûr, aliens possiblement méchants) pour déboucher sur un cocktail qui s’annonce rafraîchissant à défaut d’être révolutionnaire. Une chose est sûre : la multiplication sur la fin des money shots est montée de main de maître, et laisse le spectateur relier entre eux ces images choc pour imaginer sa propre intrigue. Du mystère, du plan iconique (ces ultimes plans vus d’hélicoptère !), une histoire simple mais pleine de promesses : le b.a.-ba d’un bon trailer.

…dans une piscine, ça marche aussi

Incroyable : malgré son titre, Project X n’est ni un documentaire sur les coulisses de l’industrie pornographique, ni un thriller bactériologique sur les odieuses manipulations génétiques de l’armée (ou l’utilisation de singes pour tester des machines à remonter le temps… bah, c’est marqué « X », alors pourquoi pas ?). Le projet « hicks », c’est celui de trois potes pas très popular d’un lycée américain, qui décident, à la fois pour suivre les préceptes de Nada Surf et se faire plein de meufs, d’organiser une giga-party dans la maison de leurs parents. Problème (je vois pas en quoi ça l’est, en fait !), le bouche-à-oreille va se répandre trop vite, et la fiesta se transformer en véritable apocalypse nocturne. Des voitures se jettent dans la piscine familiale, des mecs testent un lance-flammes, les filles se font couler de la bière sur le c… Enfin, bref, la routine pour Charlie Sheen (qui malheureusement n’est pas dans le film, comme quoi, on peut pas être sur tous les bons coups).

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Je me suis réveillé. J’ai fait la guerre. Comme d’habituuuude…

Nom d’une pipe, encore un titre trompeur, ça commence à devenir…une habitude (ah ah). My Way, qui ne sera pas pas traduit par « Comme d’habitude, le film », ne vous parlera pas de Sinatra, ni des ébats de France Gall et Claude François. Bien au contraire ! C’est un film de guerre signé par un spécialiste du genre, puisque Kang Je-Gyu n’est autre que le réalisateur de Frères de sang, grande fresque sur la guerre de Corée. On reste dans la même période, ou presque, avec ce récit incroyable d’un soldat coréen doué pour la course, enrôlé successivement dans les armées japonaises, russes et allemandes, pendant la Seconde Guerre Mondiale. C’est à se demander s’il a bien compris le principe de l’armée, mais bon, pas grave, c’est Jang Dong-Gun, déjà au générique de Frères de sang, qui joue le marathonien dans cette énorme production asiatique qui n’en finit pas, quinze ans après, de loucher sur le style révolutionnaire d’Il faut sauver le soldat Ryan.

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Le secret derrière les murs

Déjà précédé d’une belle réputation, The Innkeepers, qui sera projeté au Pifff fin novembre, s’est récemment révélé via une bien belle bande-annonce, flippante à souhait. C’est l’année de la maison hantée, car outre la saga grisonnante Paranormal Activity, on a pu frissonner comme des fous devant Insidious, un peu (beaucoup) moins devant Dream House et Don’t be afraid of the dark… Même la télé s’est mise à adorer les apparitions spectrales avec American Horror Story. S’il n’a pas les moyens ou le casting glamour de ces différentes productions, le dernier film de Ti West promet en tout cas un vrai grand moment d’épouvante victorienne (le décor du vieil hôtel hanté est véritablement magnifique), en même temps qu’il confirme le retour discret de Kelly McGillis, miss Top Gun voilà bientôt 25 ans, et qu’on a revue il y a peu dans Stake Land.

Retour dans la cité des anges

Une fois n’est pas coutume, on termine par un trailer de jeu vidéo. Mais pas n’importe lequel : la saga qui les domine tous, Grand Theft Auto, est de retour, après un détour jubilatoire de Rockstar par le grand Ouest (Red Dead Redemption) et les années 50 (L.A. Noire). GTA V. Un petit five romain, en forme de V comme victoire par KO. Et comment lutter, après tout ? L’éditeur annonce une surface de jeu encore plus grande, un retour attendu à Los « Angeles » Santos, incluant les quartiers de Hollywood, les vignobles de la Valley… L’histoire semble encore et toujours basée sur un type louche rattrapé par son passé, mais qu’importe : dans leur domaine très copié, les gars de Rockstar sont toujours les maîtres, et n’ont pas oublié en route leur cynisme ravageur (voire ces références tragi-comiques à la crise financière). Let’s play !