Voilà une décennie déjà que l’équipe du Festival du Film Coréen à Paris s’échine à faire découvrir au public français cette cinématographie parmi les plus créatives et bouillonnantes du monde. La réputation du pays du Matin Calme en terme de 7e art n’est plus à faire, mais il reste encore aujourd’hui difficile d’accéder à une bonne partie de la production locale, tout comme pour le Japon et la Chine. Qu’à cela ne tienne : le FFCP, qui fête du 25 octobre au 1er novembre sa 11e édition, toujours au Publicis, est là pour faire office de récapitulatif accéléré, avec une programmation quasi-exclusivement composée de films inédits !

Valeurs sûres et découvertes inattendues

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La manifestation démarrera, c’est le moins que l’on puisse dire, sur les chapeaux de roue, avec la présentation en avant-première de Tunnel, le nouveau film de Kim Seong-Hun, révélé avec cette bombe qu’était Hard Day. Pas de ripoux cette fois, mais un simple quidam, qui tel un Stallone en plus malchanceux se retrouve coincé sous les débris d’un tunnel routier, tandis qu’au dehors, les secours cherchent savoir s’il est possible de le secourir. Le film, au générique duquel on retrouve les stars Ha Jeong-Woo (Mademoiselle) et Doona Bae (Cloud Atlas), a été l’un des gros cartons de 2016 en Corée du Sud.

Et ce ne sera pas le seul mastodonte du box-office à faire son apparition lors du festival : l’équipe du FFCP s’est démenée pour présenter les films à succès les plus alléchants du moment. Citons par exemple le film d’aventures The Tiger, qui oppose l’imposant Choi Min-Sik à un tigre mythique, le film politique à rebondissements The Truth Beneath, les thrillers épiques dans la grande tradition du genre Inside Men (avec Lee Byung-Hun, récemment à l’affiche des Sept Mercenaires) et Asura : the city of Madness, par le réalisateur de Pandémie. Son plus beau coup, le FFCP l’a sans doute réalisé en décrochant une avant-première du très attendu Age of Shadows, film d’espionnage luxueux qui marque le retour au pays de Kim Jee-Woon (J’ai rencontré le diable) et vient d’être choisi par la Corée du Sud pour la représenter aux Oscars 2017 !

Éclectisme et « liaisons dangereuses »

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Bien évidemment, la section « Paysages » du festival n’est pas uniquement constituée de films à gros budget. La richesse du FFCP vient aussi de ses découvertes et curiosités, comme l’étrange Collective Invention et son homme-poisson contaminé par une expérience médicale, le documentaire Reach for the sky sur l’impitoyable système scolaire coréen, le drame poétique en noir et blanc Dongju : the portrait of a poet, qui revisite une période sombre de l’Histoire locale, ou encore le documentaire rétrospectif Old Days, qui revient sur le tournage du très culte Old Boy et fait le bilan de cet âge d’or, encore récent, du cinéma sud-coréen.

Le festival profite d’ailleurs de cette présentation, ainsi que de celle du film d’animation zombiesque Seoul Station, pour proposer des projections « Liaisons dangereuses » en forme de double programme. Il sera donc possible de (re)voir Old Boy, Dernier train pour Busan et aussi Musa, la princesse du désert lors de cette semaine de projections.

Terminons en notant que l’invité « Portrait » de cette édition sera cette année la réalisatrice Yoon Ga-Eun, réalisatrice du film The World Of Us, et que l’incontournable section « Classiques » sera intégralement consacrée à un réalisateur phare et méconnu des années 60, Shin Sang-Ok. Pour le reste, rendez-vous sur le site officiel… et bientôt sur les Champs-Élysées !

Renseignements : www.ffcp-cinema.com