Aussi immuable que le jet du Manneken-Pis, le festival international du film fantastique de Bruxelles (BIFFF) revient dans ses terres dans la région Capitale du 5 au 16 avril prochain, au palais des Beaux-Arts. Irrévérencieux et cinévore, le public d’habitués qui fait la réputation du festival est déjà dans les starting-blocks pour dévorer le programme copieux concocté pour la 35 année consécutive par l’équipe de programmation.

Les 5 trailers les plus flippants du BIFFF 2017Près de 90 films sélectionnés, une compétition internationale et européenne, des invités de marque (Park Chan-Wook et Alejandro Amenabar seront les « Chevaliers du Corbeau » de cette édition), une marche zombie dans la capitale belge, des concours de make-up, un Marché du film, des leçons de cinéma… Le BIFFF continue sa tradition de manifestation généreuse et sans prise de tête.

L’accent continue d’être mis sur de multiples genres : le thriller, représenté entre autres avec Free Fire et La colère d’un homme patient, la comédie noire, avec El Bar d’Alex de La Iglesia, l’action avec Opération Mekong, la science-fiction avec Attraction… Mais le gros morceau du planning reste bien entendu dédié au fantastique et à l’horreur. De l’expérimental au Z en passant par de solides séries B, le BIFFF brasse large, et qui pourrait s’en plaindre ? Voici en tout cas selon nous les 5 meilleurs exemples de ce que cette programmation peut avoir de plus flippant. Accrochez-vous !


The Bride : la mariée était sous terre

S’il y a bien une tendance marquante qui ressort de cette édition 2017, c’est la place accordée au cinéma russe, que nous évoquions récemment dans ce dossier. La Russie se met depuis quelques années à produire des films d’épouvante tous encore inédits, mais parfois très intrigants. L’un des plus réussis du lot, Queen of Spades, lorgnait finement sur le cinéma de James Wan. Et c’est encore le cas avec The Bride, puisque le réalisateur est le même ! The Bride nous plonge dans l’histoire d’amour plutôt étrange entre Nastya et Ivan, dont le mariage approche. Seulement, la famille d’Ivan est un peu (trop) attachée à des coutumes ancestrales qui incluent entre autres joyeusetés les photos de proches morts aux yeux maquillés… Spectres flippants à la Conjuring 2, traditions mystérieuses et rites macabres : The Bride mise sur des éléments familiers mais efficaces pour faire trembler. Et ça semble bien marcher, aux dire des premiers spectateurs !

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From a house on Willow Street : ne pas kidnapper les démons

Direction l’Afrique du Sud maintenant, avec ce From a house on Willow Street (à l’affiche assez sublime, notons-le) qui mélange sans prévenir home invasion et film de possession démoniaque. Pour vous résumer un peu l’aventure, imaginez les protagonistes de Don’t Breathe, cambrioleurs et kidnappeurs un peu trop sûrs d’eux, qui s’attaqueraient sans le savoir à la maison de L’Exorciste ! Le réalisateur Alastair Orr (Indigenous), qui est en train de se faire un nom dans son pays – la concurrence n’y est pas très rude, il faut le dire -, exploite ici un pitch à immédiatement jouissif, et n’a a priori pas envie de prendre des pincettes avec les deux genres dont il retourne les conventions. Gare aux coups de langue maléfique !

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Nails : chérie, ça va grincer

Il y a des choses comme ça, qui vous font immédiatement tourner de l’œil au cinéma : des scènes d’horreur qui impliquent les dents et les yeux par exemple. Ou les ongles ! Ah, les ongles… Tout comme Freddy Krueger adorait jouer avec nos nerfs en faisant grincer ses griffes sur tous les murs qu’il trouvait, le monstre au cœur du bien-nommé Nails s’annonce généralement via d’angoissants crissements d’ongles (qu’il a bien longs) qui font remuer sa proie de terreur. Et la proie, en l’occurrence, c’est Dana (Shauna McDonald, The Descent), paralysée dans son lit d’hôpital après un accident de voiture, et condamnée à ne pas pouvoir échapper à cette créature nocturne qui hante les couloirs. Une victime impuissante, un croquemitaine cauchemardesque, un lieu angoissant… Nails, film irlandais que l’on doit aux producteurs de Let Us Prey, coche toutes les cases de la séance stressante sans problème, et ce dès sa bande-annonce.

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XX : l’horreur au féminin

Même si l’on est pas très fans ici des anthologies horrifiques récentes, de V/H/S à Southbound en passant par Holidays, la perspective de voir débarquer XX, entièrement conçu comme son nom le sous-entend par des réalisatrices, est plutôt réjouissante. Cinq femmes, donc : Karyn Kusama (The Invitation), Roxanne Benjamin (Southbound, justement), Annie Clark (St. Vincent), l’animatrice Sofia Carrillo et Jovanka Vuckovic s’essaient au film à sketches sans compromis et sans caméra amateur (ouf) avec ce XX qui avouons-le sait distiller dans son trailer une bonne atmosphère de malaise et de terreur. Difficile de savoir de quoi il retourne exactement dans chaque histoire, mais les créatures férales, les passagers de métro inquiétants et les petits garçons suicidaires qu’on y croise suffisent à nous coller des sueurs froides…Et c’est bien ce qu’on demande !

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Don’t knock twice : sorcière à domicile

Escapade en territoire plus ou moins connu pour finir, avec Don’t Knock Twice, qui pourrait facilement passer pour une production Blumhouse. Ne serait-ce que parce que Katee Sackhoff (The Mirror) figure en tête d’affiche, et parce que l’action tourne autour d’une maison familiale visitée par une sorcière démoniaque qui a au moins la politesse de frapper à la porte avant d’emporter votre âme ! Le réalisateur du film, James Caradog, s’est d’abord fait remarquer dans la science-fiction à petit budget avec The Machine, mais cette fois, il a choisi d’aller chasser sur le terrain du fantastique à base de malédiction à déjouer, à mi-chemin entre House et Candyman. On espère que le résultat sera moins basique qu’il n’en a l’air, mais le casting a l’air motivé pour nous communiquer sa trouille… À vérifier prochainement en France, espérons !

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Programme complet : www.bifff.net