Son influence se faisant continuellement ressentir aujourd’hui dans la pop culture, on en avait presque oublié que l’irritant ou indispensable Wes Anderson (selon le camp dans lequel vous vous êtes posté) n’avait pas donné de signe de vie au cinéma depuis Grand Budapest Hotel. Sans doute son film le plus populaire, en tout cas celui qui avait le plus plu à l’Académie des Oscars. Depuis, le réalisateur n’a pourtant pas chômé : il est retourné, près d’une décennie après Fantastic Mister Fox, vers le monde de l’animation, et plus précisément de la stop-motion, l’une de ses grandes passions (à égalité avec les dioramas et la géométrie). Cependant, contrairement aux aventures du renard malin, imaginées par Roald Dahl, son petit dernier, Isle of Dogs, est une création originale.
L’île des chiens perdus
Pour ce nouveau film, à nouveau porté sur la gente animale – mais pas que – Wes Anderson dit s’être inspiré cette fois-ci du maître Akira Kurosawa. S’il est encore trop tôt pour déceler clairement cette influence (en dehors du fait, bien sûr, que l’action se déroule sur une île japonaise), les décors colorés et désolés dévoilés dans la première bande-annonce du film, l’opiniâtreté de ses personnages évoquent en effet des longs-métrages comme Dodes’kaden.
Isle of Dogs, comme nous l’apprend l’irrésistible trailer dévoilé cette semaine par Fox Searchlight, se déroule vingt ans dans le futur au Japon, alors qu’une recrudescence d’attaque de chiens contre les humains a traumatisé le pays. Conséquence : le gouvernement décide d’envoyer tous les canidés sur une île-dépotoir pas encore nettoyée par Wall-E, histoire de contenir leur population. C’est sur ce bout de terre irradié que débarque un matin dans un avion volé un jeune garçon à la recherche de son chien perdu. Sa tenue de cosmonaute n’effraie guère les « mâles alpha » du coin, qui s’expriment avec les voix d’Edward Norton, Bill Murray, Jeff Goldblum ou Bryan Cranston (cherchez le petit nouveau), qui vont l’aider dans sa quête.
Et celle-ci s’annonce aussi excentrique que haute en couleurs, à la fois immédiatement familière, dans ses cadrages, son ton pince-sans-rire, et totalement rafraîchissant dans son style d’animation, faussement heurté et très expressif. Autant dire que l’attente grimpe instantanément en flèche à la vue de la bande-annonce, et qu’il nous tarde de découvrir cette odyssée en salles… Il faudra pour cela attendre le 23 mars 2018 !