Murder Party : des débuts peu glorieux
Comédie horrifique totalement fauchée, Murder Party est à réserver aux fans de Jeremy Saulnier (Green Room), alors réalisateur débutant.Copier ici le chapeau de l’article
Le soir d’Halloween, Chris, un homme seul, trouve une invitation à une soirée déguisée, appelée Murder Party. Sans prendre cette appellation au sérieux, il s’y rend à la recherche d’un peu de compagnie. Mais il ignore encore qu’une bande d’artistes cinglés, habillés pour la plupart en hommage à des films cultes (Orange Mécanique, Les guerriers de la nuit), l’attendent impatiemment pour lui faire la peau…
Party bricolée entre amis
Tous ceux qui rêvent de cinéma tentent l’expérience un jour : écrire un scénario en hommage à, au hasard Halloween, louer du matos et recruter quelques amis pour tourner dans le sous-sol de son oncle. Jeremy Saulnier était de ceux-là. Après ses études et ce premier « film », il peaufine son savoir-faire en temps que chef op’ et réalise à fond perdu Blue Ruin, remarqué dans le monde entier, et qui lui vaudra d’enchaîner avec une autre claque, Green Room, puis le film Netflix Aucun homme ni Dieu. Manque de pot, Murder Party, qu’il croyait sans doute définitivement enterré dans ses archives personnelles, est désormais également disponible sur Netflix !
On se souvient encore ici de la présentation à l’Étrange Festival de ce premier pas si long-métrage (à peine 1h20) par un Saulnier à la fois jeune homme et quarantenaire, tout penaud de présenter devant une salle comble son brouillon de jeunesse (2007) à des personnes qui s’attendaient à un slasher aussi brutal et inventif que ses films suivants. Bourré de faux raccords, joué de manière amateur, clairement fauché (on est dans le système D pur et dur, fièrement punk et bis) et bien trop long pour son bien, Murder Party garde parfois le cap grâce aux idées originales de son réalisateur balbutiant et aux débuts de Macon Blair (héros de Blue Ruin et futur réalisateur de I don’t want to live in this world anymore), déjà charismatique. Malgré tout, à part si vous êtes un complétiste du natif d’Alexandria, on ne saurait trop vous conseiller de passer votre chemin.