BIFFF 2019 : bilan d’un festival toujours aussi fantastique
Retour sur la 37e édition du BIFFF de Bruxelles, la Mecque du cinéma de genre, qui a réservé une fois encore de belles surprises, venues des quatre coins du globe !
Dimanche 21 avril s’est achevée en Belgique la 37e édition du BIFFF, le Festival international du film fantastique de Bruxelles. Une véritable institution qui, comme Sitges en Espagne, permet de prendre le pouls du cinéma de genre pendant quinze jours remplis de films d’horreur, de SF, de thriller et de séries Z : plus de 80 longs-métrages, des masterclass (dont celles des invités d’honneur, le réalisateur Na Hong-jin et le spécialiste des effets spéciaux Steve Johnson), des courts, des rencontres, qui ont attiré 55 000 spectateurs.
Aux côtés de titres déjà connus sous nos latitudes, comme American Animals, The Quake ou The Unthinkable, le BIFFF 2019 a proposé un menu varié, en ambiance comme en qualité. On pouvait y voir une comédie horrifique british bien poussive (Killer Weekend), une parodie espagnole de super-héros qui sent bon la paella (Superlopez), et des supers-productions coréennes qui nous explosaient les mirettes avec plus (Rampant) ou moins (le peu digeste Along with the gods 2) de talent.
Les comédies ont le beau rôle
Pièges en huis-clos
Le BIFFF, et il faut le rappeler, c’est aussi une sélection tous azimuts de thrillers. Et pour cette 37e cuvée, nous avons été plutôt biens servi. Pays devenu la référence dans le genre, la Corée du Sud était bien présente avec Take Point, mix assez saisissant entre huis-clos à suspens géopolitique et actioner tendance Mission: Impossible dans son dernier tiers, et Believer, remakeintéressant et clinquant du Drug War de Johnnie To, déjà croisé au Festival du film coréen à Paris. La Thaïlande a fait aussi sensation avec The Pool et son crocodile surgissant dans une piscine vide. Chouchou de la critique, le film, malgré quelques scories narratives, traite avec malice des dangers de ne pas respecter les consignes de sécurité au bord de la piscine. Un détour à Hong-Kong a permis de retrouver le nouvel immigré Renny Harlin, qui après le bide de La légende d’Hercule, est parti se ressourcer en Chine en prenant les commandes de gros budgets locaux. Il nous propose avec Bodies at Rest non pas un remakede son 58 minutes pour vivre mais plutôt de Piège de Cristal, avec comme cadre principal la morgue d’un hôpital. Plutôt bien troussé, le film se laisse voir avec plaisir et augure d’un rebond de carrière salvateur pour le Finlandais, qui devrait bientôt faire son retour aux USA avec The Misfits.
À ranger dans la catégorie polymorphe du « survival en huis-clos », avec une pointe de thriller psychologique, citons enfin l’anglais Feedback, et son décor de radio en otage, porté par le talent d’Eddie Marsan, ainsi que le Danois Cutterhead qui nous enferme dans un suffocant sas pressurisé. Les deux longs-métrages réussissent à tenir en haleine dans des décors étriqués, en assaisonnant l’affaire d’une petite pointe de sarcasme bienvenue. Grosse déception en fin de parcours avec Cut Off du prolifique réalisateur allemand Christian Alvart (Antibodies, Pandorum), un film de serial-killer insulaire qui se révèlera être une baudruche assez indigeste et au final bien grotesque. Pas de quoi ternir toutefois le bilan d’un festival qui sait chaque année se rendre indispensable et festif, par sa profusion de découvertes et de moments cultes, du genre qu’on ne peut vivre qu’en salles…
Palmarès 2019
Grand Prix : Little Monsters
Corbeau d’argent : Freaks et Extra Ordinary
Méliès d’argent (compétition européenne) : I’m back
Prix du meilleur thriller : Door Lock
Mention spéciale : Brother’s Nest
Grand Prix compétition 7e Orbit : Werewolf
Mention spéciale : Cities of last things
Prix du Public : Ne coupez pas !
Prix de la critique : The Pool