De Smugglers à The Moon : un été de blockbusters coréens
En Corée du Sud aussi, la période estivale est le royaume des films à gros budget. Tour d’horizon en 5 longs-métrages à venir, aussi différents qu’intrigants !
Tout comme son lointain cousin d’outre-Pacifique, l’industrie cinématographique sud-coréenne a repris du poil de la bête après plusieurs années de Covid compliquées marquées à une nette chute des entrées en salles. Grâce à des succès internationaux comme Parasite, mais aussi Netflix, la Corée du Sud a explosé culturellement sur la scène internationale et on ne compte plus le nombre de K-dramas (les séries locales) qui brisent des records d’audience sur la plateforme chaque mois. Côté cinéma, la péninsule a repris ses bonnes habitudes, notamment celles de réserver ses productions les plus spectaculaires pour la période d’été, comme le fait Hollywood. La saison a été lancée en juin avec le succès retentissant de No Way Out, le 3e volet de la franchise The Roundup avec Don Lee (sans doute LA valeur sûre du box-office en ce moment). Elle se poursuit en juillet et août avec une flopée de titres alléchants, qui n’auront sans doute pas l’honneur d’arriver en salles chez nous – même s’il ne faut pas trop vite crier DTV. Présentations !
The Moon
Bien qu’il ait été expédié sur Netflix à cause du Covid, Space Sweepers a prouvé que les Coréens pouvaient tenir la dragée haute à Hollywood en matière de space opera et d’effets spéciaux de haute tenue. The Moon, qui marque le retour derrière la caméra de Kim Yong-hwa, réalisateur des deux Along with the gods, sera lui une aventure spatiale plus photoréaliste à la Gravity ou For All Mankind, qui imagine l’un des premiers astronautes coréens (la popstar Do Kyung-soo) en perdition autour de la Lune après de multiples catastrophes. Une mission loin d’être de tout repos !
Smugglers
C’est l’un des réalisateurs coréens les plus doués de sa génération et si la France voit ses films distribués, c’est rarement sur grand écran. Ryoo Seung-wan, réalisateur de Battleship Island et Escape from Mogadiscio (entre autres), signe un nouveau film d’époque dopé à l’air marin : situé dans les années 70, Smugglers s’annonce comme une histoire de contrebande dans laquelle s’embarquent des « haenyeo », ces fameuses femmes pêcheuses en apnée, issues de la société matriarcale de l’île de Jeju. De l’humour, de l’action, des paysages dépaysants : la recette d’un nouveau succès pour Seung-wan ?
Unofficial Operation
Unofficial Operation fait partie de cette vague récente de films coréens qui s’aventure loin des frontières de la péninsule, proposant un changement de décor rafraîchissant pour ce cinéma d’habitude plutôt replié sur ses acquis géographiques. Situé en 1987 au Liban, Unofficial Operation (aussi appelé Ransomed) raconte les efforts d’un diplomate (l’excellent Ha Jung-woo) parti sauver un collègue kidnappé avec l’aide d’un chauffeur de taxi excentrique. Ce film d’action permet de reprendre des nouvelles du brillant cinéaste Kim Seong-hoon, révélé avec Hard Day, Tunnel puis la série Kingdom !
Concrete Utopia
Les films catastrophe, le cinéma coréen a déjà pas mal donné, avec plus ou moins de réussite. Concrete Utopia se situe dans une veine différente. Bien que la bande-annonce révèle nombre de plans de destruction impressionnants (ici un tremblement de terre massif qui ravage Séoul), le film, adapté d’un webtoon et emmené par la star Lee Byung-hun, raconte plutôt la difficile vie d’après pour une « société de survivants » retranchée dans un immeuble résidentiel miraculeusement préservé de la chute.
A Man of Reason
Le souvenir de l’acteur Jung Woo-sung est plutôt récent pour les amateurs de cinéma coréen : récemment à l’affiche de Hunt, premier film du comédien Lee Jung-jae, l’acteur a décidé de suivre l’exemple de son ami en passant à son tour derrière la caméra avec A Man of Reason. Un néo-noir brutal où il interprète un ex-détenu tenu en étau entre une famille avec laquelle il voudrait vivre tranquille et un ancien boss qui veut le voir mort. Du très classique a priori, mais le regard de « jeune » réalisateur de Woo-sung pourra peut-être faire la différence ?
Et aussi :
The Devils, un polar nocturne éclairé aux néons qui ressemble à une version surnaturelle de Volte/Face ; Target, par le réalisateur de Perfect Game ; The Childe, thriller tordu très attendu par l’auteur de The Witch 1 et 2 et Night in Paradise ; le mélodrame Sweet Dream et bien d’autres…