Alejandro Iñárritu revient au Mexique dans le trailer de Bardo
Doublement oscarisé à Hollywood, le réalisateur Alejandro Gonzalez Iñárritu revient sur ses terres avec l’introspectif et ambitieux Bardo. Trailer !
Sept ans déjà que The Revenant est sorti sur nos écrans et l’on avait presque oublié qu’en plus d’avoir permis à Leonardo Di Caprio de gagner enfin l’Oscar du meilleur acteur, ce survival enneigé avait aussi fait entrer dans l’Histoire Alejandro G. Iñárritu. Le réalisateur gagnait en effet cette année-là sa deuxième statuette consécutive de meilleur réalisateur, un an après Birdman. Depuis ce doublé hollywoodien fameux, le cinéaste n’avait plus signé de long-métrage. Son retour le 16 décembre prochain, avec Bardo, Fausse chronique de quelques vérités, constitue donc un événement pour les amateurs (comme pour les détracteurs) de ce formaliste existentialiste et virtuose.
Un voyage introspectif et picaresque
Bardo est le film du retour au pays pour le Mexicain Iñárritu, et cela tombe bien car cette nouvelle œuvre raconte le retour au pays d’un alter ego fictionnel de l’artiste, Silverio (Daniel Giménez Cacho, Blancanieves, Memoria), journaliste lauréat d’un prix prestigieux à Los Angeles et qui embarque dans un voyage intime et picaresque en revenant sur ses terres natales à Mexico. C’est donc à une odyssée réflexive aux allures autobiographiques que nous invite Iñárritu, dans un geste artistique qui rappelle les travaux récents de son ami Alfonso Cuaron avec Roma, ou de Paolo Sorrentino avec La main de Dieu. Bardo (mot tibétain qui désigne un « état intermédiaire », entre rêve et réalité ou mort et renaissance, par exemple) s’annonce par contre comme un trip bien plus surréaliste, la fastueuse bande-annonce du film, montée au son du divin I am the walrus des Beatles, étant conçue comme une cascade d’images cryptiques et majestueuses, poétiques et, ok, un peu pompeuses.
Iñárritu s’est entouré pour le tournage d’une équipe prestigieuse, du directeur de la photo Darius Khondji au production designer Eugenio Caballero et à la chef costumière Anna Terrazas, habitués des productions de… Cuaron et Guillermo Del Toro. Au terme d’un tournage paraît-il exténuant (il songerait à quitter le monde du cinéma, aux dernières nouvelles, le réalisateur d’Amours Chiennes a entamé depuis Venise une tournée des festivals qui l’a fait réfléchir. Le premier montage projeté était de 2h56 (trop long, selon la plupart des critiques ayant découvert le film en Italie), Iñárritu l’a coupé de 22 minutes et semble vouloir continuer à peaufiner Bardo jusqu’à sa sortie sur Netflix en fin d’année. C’est que la plateforme elle aussi aimerait bien faire bonne figure aux Oscars…