Il y a dix ans, peu de gens à Hollywood auraient parié sur l’avenir cinématographique de David O’Russell, réalisateur précoce mais difficile qui avait entre autre commis l’erreur de se brouiller irrémédiablement avec mister Clooney sur le tournage de ses Rois du désert (et Dieu sait que bien s’entendre avec tout le monde facilite les choses à Hollywood), et de faire l’unanimité contre lui avec le très nawak J’aime Huckabees. Il aura suffi de deux films, deux succès critiques et publics que sont Fighter et Happiness Therapy pour remettre le cinéaste en selle, et de quelle manière ! Le New-Yorkais d’origine a directement enchaîné avec le tournage de son nouveau film American Hustle (anciennement American Bullshit !), qui a surtout fait parler de lui jusqu’à présent pour les photos de tournage montrant les perruques et costumes pour le moins flashy qu’il fait porter à ses acteurs.

 

American Hustle : un parfum de Casino

 

[quote_right] »Prévu pour sortir fin décembre aux États-Unis, pile poil à temps pour les Oscars… »[/quote_right]Oui, American Hustle est un pur film vintage basé en partie sur l’histoire vraie d’un escroc de haut vol, embauché à la fin des années 70 par un agent du FBI pas très net pour s’attaquer à d’autres escrocs et criminels de son genre. Prévu pour sortir fin décembre aux États-Unis, pile poil à temps pour les Oscars, le film s’est révélé aujourd’hui via un premier trailer (de faible résolution) qui annonce clairement la couleur : après un court échange où l’escroc Rosenfeld explique à l’agent DiMaso que le Rembrandt qu’ils admirent est en fait une copie (« qui est le meilleur artiste ? Rembrandt ou le type qui l’a reproduit à la perfection ? »), l’irrésistible Good times, bad times de Led Zeppelin sert de fil conducteur à une bande-annonce montée à la perfection, qui évoque clairement dans ses brefs éclairs de violence, de sexualité tordue, de glamour artificiel et de coolitude costumée le Scorsese des Affranchis et de Casino, même si Russell semble moins porté sur une mise en scène opératique qu’un Paul Thomas Anderson (un plan de Rosenfeld jouant du bongo sur un fessier rebondi nous rappelle d’ailleurs illico Boogie Nights). Apparemment, le nom de la chanson n’est pas choisi par hasard pour cette bande-là…

 

Au jeu des perruques improbables, Christian Bale semble en tout cas partir gagnant dans le rôle de Rosenfeld. L’acteur, récompensé justement pour Fighter, semble prendre un plaisir fou à jouer les flambeurs vulgaires, aux côtés d’une partie du casting de Happiness Therapy (Bradley Cooper en frisettes et Jennifer Lawrence en robe moulante), et d’un casting de seconds rôles étincelant : Amy Adams, Jeremy Renner, Michael Pena, Jack Huston, Louis CK, Elisabeth Rhom et, tiens donc, quel hasard, Robert de Niro ! On ne connaît pas encore la date de sortie française du film, mais nul doute qu’avec un blason pareil, American Hustle devrait rapidement faire parler de lui…

 

MaJ : Finalement, une date de sortie a été annoncée pour le film en France : le 15 janvier 2014.